The The
Soul Mining |
Label :
Epic |
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J'ai découvert cet album sur le tard, étant aveuglé par celui qui l'a suivi Infected. Quelle ne fut pas ma surprise de trouver une richesse incroyable sur ces 7 chansons...Certains chanceux pourront trouver des versions comportant trois bonus tracks que je n'ai pas moi-même eu la chance de dénicher. En conséquence je me limiterais donc aux commentaires des morceaux de la version courte. Le nombre de chansons n'évite donc pas la qualité. Matt Johnson évolue dans un univers musical changeant, varié, aux racines diverses et aux influences multiples. The The est sa chose et notre bonhomme s'entoure souvent de bons musiciens pour mener à terme ses projets. Sa maison de disque lui avait demandé un album commercial. Il a donc décidé d'en faire qu'à sa tête pour notre plus grand bonheur, même plus de 25 ans plus tard. Il est très difficile d'enfermer Matt Johnson dans un style. Si le coté synthétique prédomine, on est vraiment loin des standards de l'époque. On retrouve une kyrielle d'instruments qui s'expriment soit dans une unité délicieuse, soit dans des solis dévastateurs... J'avais intégré dans mon subconscient "This Is The Day", qui était sorti en single, mais force est de reconnaître que tous les morceaux méritent le détour ou du moins un commentaire. "I've Been Waiting For Tomorrow" a beau démarrer sèchement par une boite à rythmes et des bruitages synthétiques, sa voix immédiatement reconnaissable se fraie un chemin avant l'apparition d'une basse discrète. Le rythme y est dansant, gentiment désuet avec un final de synthés qui pourrait horripiler certains... Le changement est radical avec "This Is The Day" et sa mélodie évidente, une construction musicale plus classique portant un accordéon aux nues... Matt Johnson y cherche ses notes les plus graves et son refrain est imparable. "The Sinking Feeling" démarre doucement par quelques notes synthétiques avant un trio batterie-basse-guitare unis qui installe l'ambiance. Le morceau comprend par la suite, en arrière plan, un synthé affolé et la guitare qui en fait de même... "Uncertain Smile" est un titre riche avec une guitare claire, une ligne de basse convenue, mais qui s'envole dans un second temps vers des sommets portés par des nappes de synthés aériens. La fin du morceau laisse la place belle à un jeu de piano jazzeux qui s'en va loin, très loin, comme si la prise avait faite lors d'une jam en live... "The Twilight Hour" pousse le bouchon encore plus loin avec ses percus d'inspiration africaine. Rien n'arrête donc Matt pour nous entraîner vers des contrées bien lointaines, et ce avec talent. Le morceau est reptilien à souhait. "Soul Mining" a une intro froide. Quelques notes lancinantes de synthés, ponctué par le chant habité de Matt est à peine soutenu par une guitare aigrelette. Mais que de beauté au final lorsque la section rythmique se met en marche...Le dernier morceau, "GIANT" démarre comme une chanson simple, mais ce n'est que de façade. L'apparition d'un xylophone fait taper immédiatement du pied et l'on se laisse facilement entraîner devant tant d'évidence musicale, devant tant de talent...Le final est hallucinant au niveau des percussions puissantes et l'apparition de voix qui me font penser à certains morceaux de Kate Bush (!). Je ne sais pas si beaucoup de monde partage mes goûts au niveau de The The, mais à la limite je m'en fiche un peu. Je garde quelques albums d'eux comme des petits trésors dans ma discothèque...
Très bon 16/20 | par Foreth |
Posté le 22 décembre 2012 à 05 h 23 |
Un des meilleurs disques de "pop" jamais sortis... Le songwriting de Matt Johnson mis au service de sa philosophie personnelle plutôt que pour illustrer ses convictions politiques ou sociales ("I got you under my skin / Where the rain can't in / And if the sweat pours out / I'll try to swim and pull you out" ou bien "All desires have been denied / To put me in this state of mind / Another year older and what have I done ? / All my aspirations have shriveled in the sun / I'm crippled by guilt, blinded by science / I've been waiting for tomorrow all of my life !"), le talent des personnes l'accompagnant (notamment le beat hallucinant et les gimmicks de basse qui donne d'entrée le ton des débats, le long solo de clavier d' "Uncertain Smile" qui fait littéralement planer les sentiments évoqués par Matt, les choeurs qui font du final "Giant" un psaume électro-pop de niveau supérieur ou égal aux meilleurs morceaux d'Arab Strap avec 20 ans d'avance...), le format absolument pas pop des morceaux qui s'étirent, se parent d'expérimentations ou font la part belle à un solo...
Tout ça fait de Soul Mining un documentaire riche, foisonnant et parfois (extrêmement) dansant sur certaines périodes bien foutraques de la vie où plein de sentiments à l'apparence contradictoire s'enchâssent les uns dans les autres : fols espoirs, cruelles désillusions, envies de se battre contre soi pour ne pas devenir aigri et/ou attendre moins de cette chienne de vie, accès de mélancolie ou de léthargie, révolte contre les sentiers battus...
Si vous adhérez au projet, jetez-vous également sur les faces B du disque (sur Youtube, on peut en trouver avec un son pas trop pourri, cf. les liens que j'ai glissés sur le forum The The): "Mental Healing Process" ou "Nature Of Virtue" (sous forte influence de Joy Division période Earcom 2: Contradictions) sont des chefs d'oeuvre. Mention aussi à la pochette: j'en suis tombé amoureux un jour de flânerie à Bergen avant de me taper le cul par terre, secoué par la puissance de "I've Been Waiting For Tomorrow (all of my life)". Come on, The The !
Tout ça fait de Soul Mining un documentaire riche, foisonnant et parfois (extrêmement) dansant sur certaines périodes bien foutraques de la vie où plein de sentiments à l'apparence contradictoire s'enchâssent les uns dans les autres : fols espoirs, cruelles désillusions, envies de se battre contre soi pour ne pas devenir aigri et/ou attendre moins de cette chienne de vie, accès de mélancolie ou de léthargie, révolte contre les sentiers battus...
Si vous adhérez au projet, jetez-vous également sur les faces B du disque (sur Youtube, on peut en trouver avec un son pas trop pourri, cf. les liens que j'ai glissés sur le forum The The): "Mental Healing Process" ou "Nature Of Virtue" (sous forte influence de Joy Division période Earcom 2: Contradictions) sont des chefs d'oeuvre. Mention aussi à la pochette: j'en suis tombé amoureux un jour de flânerie à Bergen avant de me taper le cul par terre, secoué par la puissance de "I've Been Waiting For Tomorrow (all of my life)". Come on, The The !
Intemporel ! ! ! 20/20
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