Tame Impala

Déja les regrets. Innerspeaker en 2010 : Tame Impala, pop à tout crin, comme un nouveau MGMT, avouait sur son premier album une obsession maladive pour "Tomorrow Never Knows" et tout ce qui pouvait s'en suivre. Et déjà les regrets pour ses premiers fans désorientés par pareille mue.
Les regrets d'un éponyme EP en 2008 où Tame Impala avait le torse bien plus velu, les couilles plus burinées. Quand Kevin Parker, déjà embarqué dans une imitation (assez bluffante faut dire) de Lennon perché sur un tombeau indien, ressuscitait des guitares enflées et râpeuses à la Blue Cheer, oripeaux obligés d'un heavy rock psychédélique étonnamment abouti. Se contentant des 4 minutes, les 5 compos de cet EP ne laisse aucune place à la surenchère bavarde d'un genre qui en est pourtant spécialiste. C'est du substantifique que nous fournit en grâce ce Tame Impala des débuts, regretté à raison.
"Forty One Mosquitoes Flying In Formation", ce n'est pas seulement l'un des meilleur titre de chanson de ces dernières années. Puissant, ses "aaah-aaah" juste inhalées, déclenchent des flambées d'indolence ; redoutable marabouterie au milieu d'autres velues joyeusetés.