The Black Keys
Brothers |
Label :
Nonesuch |
||||
Brothers est déjà le sixième album du duo d'Akron. Certains, après Rubber Factory et Magic Potion, leur ont reproché un immobilisme qui semblait inéluctable, grandement lié au blues que les compères proposent. D'autres ont crié à la trahison dès l'annonce d'une production par Danger Mouse concernant l'album Attack And Release. Pourtant, les Black Keys n'ont cessé de creuser leur sillon pour se faire une place dans le paysage un peu encombré du rock indépendant américain. Brothers ne dérogera pas la règle. C'est la guerre. Il y aura des déçus et des satisfaits.
Le duo continue en fait le travail entamé sur Attack And Release et Blakroc (ce dernier projet réunissait autour des Black Keys la crème fondue et un peu trop grasse du hip-hop américain). Des basses, des rythmes ralentis, de la fusion, encore, encore, toujours, jusqu'à l'indigestion.
Une chose est sûre, la barbu et le type aux lunettes veulent un retour, clair, à la dénomination. "This is an album by The Black Keys" ; "The name of this album is Brothers" ; "These are the names of the songs on this album : ..." ; "These are the guys in the band : ..." ; "This is a Black Keys poster"... On resserre les liens et on se concentre. La dénomination, la cible, la focale, c'est le gras. C'est par le gras que tout passe. Le gras est le filtre mais c'est aussi la base de leur création. C'est dégueulasse. En gros (en gras), on connaît la pratique, la théorie. Mais cela coince quelque part ; il y a peut être quelque chose qui ne passe pas (trop gros peut-être). En effet, il y a un fossé impossible à enjamber entre ce que l'on nous vend sur le papier et la galette (petite parenthèse, l'offre vinyle est tout simplement parfaite, avec double LP, CD cadeau, plus poster). Les Black Keys ont en fait changé. Le son n'est plus le même et à mon grand désespoir," the gras is gone" dis-je. Le son est plus propre, plus riche ; les vides instrumentaux tellement jouissifs jusqu'à Magic Potion ne sont définitivement plus de la partie. Les jams composant les pistes des albums précédant font maintenant partie d'un travail de composition beaucoup plus élaboré, plus construit, et donc moins spontané.
A partir de ce constat, il est intéressant de voir que l'on est capable de comparer, ou en tout cas de mettre côte à côte, ce groupe que l'on aime tant vis-à-vis des autres pontes de la scène "indépendante" américaine. Que constate-on ? Rien en fait. Ou très peu de choses. Les Black Keys savent travailler le gimmick, ça on savait depuis un bail. La piste groovy pour commencer ("Everlasting Light" à la voix haut perchée), la piste un peu lourde (lourdasse), un peu crade (cradasse) pour suivre ("Next Girl"), pour enfin enchaîner sur le single imparable ("Tighten Up"). Alors oui, les Black Keys connaissent leurs gammes par cœur. "Tighten Up" est effectivement une piste impeccable, sexy et groovy à souhait, un single que l'on siffle en allant acheter le pain. "Unknown Brother" est désarmante, "She's Long Gone" est la plus "zeppelinienne" des chansons du duo, le clavier de "The Only One" est une délicate trouvaille qui fait preuve de l'énorme qualité de composition du barbu... Mais les ficelles paraissent malheureusement usées. Le léger filtre sur la voix avec une production de plus en plus proprette pourront satisfaire beaucoup de monde, certes, mais sur Brothers, le médiocre ("Ten Cent Pistol") côtoie l'inutile (l'instrumental "Black Mud") et force est de constater que les Black Keys sont en quelque sorte au pied d'un mur qu'ils ne pourront franchir qu'au prix d'une mini-révolution, que l'on attend patiemment.
Le duo continue en fait le travail entamé sur Attack And Release et Blakroc (ce dernier projet réunissait autour des Black Keys la crème fondue et un peu trop grasse du hip-hop américain). Des basses, des rythmes ralentis, de la fusion, encore, encore, toujours, jusqu'à l'indigestion.
Une chose est sûre, la barbu et le type aux lunettes veulent un retour, clair, à la dénomination. "This is an album by The Black Keys" ; "The name of this album is Brothers" ; "These are the names of the songs on this album : ..." ; "These are the guys in the band : ..." ; "This is a Black Keys poster"... On resserre les liens et on se concentre. La dénomination, la cible, la focale, c'est le gras. C'est par le gras que tout passe. Le gras est le filtre mais c'est aussi la base de leur création. C'est dégueulasse. En gros (en gras), on connaît la pratique, la théorie. Mais cela coince quelque part ; il y a peut être quelque chose qui ne passe pas (trop gros peut-être). En effet, il y a un fossé impossible à enjamber entre ce que l'on nous vend sur le papier et la galette (petite parenthèse, l'offre vinyle est tout simplement parfaite, avec double LP, CD cadeau, plus poster). Les Black Keys ont en fait changé. Le son n'est plus le même et à mon grand désespoir," the gras is gone" dis-je. Le son est plus propre, plus riche ; les vides instrumentaux tellement jouissifs jusqu'à Magic Potion ne sont définitivement plus de la partie. Les jams composant les pistes des albums précédant font maintenant partie d'un travail de composition beaucoup plus élaboré, plus construit, et donc moins spontané.
A partir de ce constat, il est intéressant de voir que l'on est capable de comparer, ou en tout cas de mettre côte à côte, ce groupe que l'on aime tant vis-à-vis des autres pontes de la scène "indépendante" américaine. Que constate-on ? Rien en fait. Ou très peu de choses. Les Black Keys savent travailler le gimmick, ça on savait depuis un bail. La piste groovy pour commencer ("Everlasting Light" à la voix haut perchée), la piste un peu lourde (lourdasse), un peu crade (cradasse) pour suivre ("Next Girl"), pour enfin enchaîner sur le single imparable ("Tighten Up"). Alors oui, les Black Keys connaissent leurs gammes par cœur. "Tighten Up" est effectivement une piste impeccable, sexy et groovy à souhait, un single que l'on siffle en allant acheter le pain. "Unknown Brother" est désarmante, "She's Long Gone" est la plus "zeppelinienne" des chansons du duo, le clavier de "The Only One" est une délicate trouvaille qui fait preuve de l'énorme qualité de composition du barbu... Mais les ficelles paraissent malheureusement usées. Le léger filtre sur la voix avec une production de plus en plus proprette pourront satisfaire beaucoup de monde, certes, mais sur Brothers, le médiocre ("Ten Cent Pistol") côtoie l'inutile (l'instrumental "Black Mud") et force est de constater que les Black Keys sont en quelque sorte au pied d'un mur qu'ils ne pourront franchir qu'au prix d'une mini-révolution, que l'on attend patiemment.
Correct 12/20 | par Reznor |
Posté le 21 novembre 2010 à 23 h 54 |
Après que leur précédent album ait surpris tout le monde par le son inattendu qui s'en dégageait, qu'en ait-il du Black Keys 2010 ? Et bien c'est très simple : le duo guitare-batterie a une nouvelle fois appliquer son sempiternel blues crado et simpliste. Comme toujours, et vous me direz, c'est loin de déranger tout le monde, bien au contraire. Pour Attack & Release, Dan Auerbach et Patrick Carney avaient fait appel au producteur Danger Mouse, qui avait réussi à faire respirer le disque alors que The Black Keys semblaient plus que jamais à court d'idée, si l'on peut dire cela d'un groupe qui pompe continuellement les bluesmen du Mississipi, Junior Kimbrough en premier. Ce qui en était sorti était non seulement quelque chose de nouveau, mais on avait jamais entendu les Black Keys avec une telle pêche. On les aurait dit gagnés d'une seconde jeunesse.
Pour Brothers, on reprend tout et on recommence. Sauf que la formule a ses faiblesses, et contrairement à une matière scientifique, la répétitivité est une gageure en musique. Et là où, sans doute, Danger Mouse avait réussi a combler les trous, la production de Dan Auerbach et Patrick Carney fait défaut. Ils ont bien cherché à donner un peu d'ampleur à des titres mous avec des claps, des voix et j'en passe, mais le fond reste creux. Alors qu'Attack & Release avait fait le plein d'énergie, ici l'ennui commence dès les premiers accords déjà entendus 100 fois. La flemmardise des Black Keys se ressent alors tout au long de chansons filiformes, succession de gimmicks purement 70's : "Howlin' For You," "Black Mud", "She Long Gone", "These Days".
Seul peut être épargné le touchant "Unknown Brother", perdu au milieu de chansons d'amours aux paroles plus éculées les unes que les autres ("Ne vois-tu pas, bébé, que le soleil brille pour toi ?", "Je suis aux abois pour toi" , "Je ne sais pas quoi faire, j'ai trop peur de t'aimer") et malheureusement suivi par un accablant "Never Give You Up". "Tighen Up" est à garder, aussi, pourquoi pas. Mais on est loin de "I Got Mine" , "Strange Times", "Lies", "So She Won't Break", ... qui avaient fait d'Attack & Release un grand album.
Dans l'ensemble, on assiste à un groupe suçant des influences comme un gamin ses bonbons et qui ne cherche pas plus loin, comptant bien sur l'éternel riddim musical : "Faire du neuf avec du vieux". Chose qui marche du feu de dieu par ailleurs, et grâce auquel la musique évolue.
Sauf qu'à force, la formule commence à être usée jusqu'à la corde. Et sur Brothers particulièrement.
Pour Brothers, on reprend tout et on recommence. Sauf que la formule a ses faiblesses, et contrairement à une matière scientifique, la répétitivité est une gageure en musique. Et là où, sans doute, Danger Mouse avait réussi a combler les trous, la production de Dan Auerbach et Patrick Carney fait défaut. Ils ont bien cherché à donner un peu d'ampleur à des titres mous avec des claps, des voix et j'en passe, mais le fond reste creux. Alors qu'Attack & Release avait fait le plein d'énergie, ici l'ennui commence dès les premiers accords déjà entendus 100 fois. La flemmardise des Black Keys se ressent alors tout au long de chansons filiformes, succession de gimmicks purement 70's : "Howlin' For You," "Black Mud", "She Long Gone", "These Days".
Seul peut être épargné le touchant "Unknown Brother", perdu au milieu de chansons d'amours aux paroles plus éculées les unes que les autres ("Ne vois-tu pas, bébé, que le soleil brille pour toi ?", "Je suis aux abois pour toi" , "Je ne sais pas quoi faire, j'ai trop peur de t'aimer") et malheureusement suivi par un accablant "Never Give You Up". "Tighen Up" est à garder, aussi, pourquoi pas. Mais on est loin de "I Got Mine" , "Strange Times", "Lies", "So She Won't Break", ... qui avaient fait d'Attack & Release un grand album.
Dans l'ensemble, on assiste à un groupe suçant des influences comme un gamin ses bonbons et qui ne cherche pas plus loin, comptant bien sur l'éternel riddim musical : "Faire du neuf avec du vieux". Chose qui marche du feu de dieu par ailleurs, et grâce auquel la musique évolue.
Sauf qu'à force, la formule commence à être usée jusqu'à la corde. Et sur Brothers particulièrement.
Pas terrible 9/20
Posté le 06 mars 2011 à 13 h 12 |
The Black Keys se veut décalé, par leur pochette de Brothers, et en partie du contenu de l'album, et j'ai envie de dire que je ne sais quoi penser de cet album. Peut être est-ce là tout le charme, parce que autrement je vois vraiment mal ou on en pourrait le trouver ce charme.
Pour pouvoir accepter, et pouvoir apprécier cet album, il faut le comprendre, le concept est de changer des précédents, car fan des Black Keys, vous êtes prévenus vous risquez largement d'être déçus. Les Black Keys tombe ici dans une certaine facilité, on va pas dire qu'ils ont cherché à faire du commercial, non mais plutôt dans une musique mainstream, c'est là que se trouve le problème, on ne reconnaît pas les Black Keys qu'à avec leur originalité, leur style unique, qui se démarque des autres groupes à base de rock midinettes merdique.
Les sonorités sont belles, Limite pop, l'album se trouve quelque part entre mélancolie et déchirement. Si il y avait quelque chose à leur reprocher, c'est Brothers. L'album qu'il ne fallait peut-être pas faire...
Pour pouvoir accepter, et pouvoir apprécier cet album, il faut le comprendre, le concept est de changer des précédents, car fan des Black Keys, vous êtes prévenus vous risquez largement d'être déçus. Les Black Keys tombe ici dans une certaine facilité, on va pas dire qu'ils ont cherché à faire du commercial, non mais plutôt dans une musique mainstream, c'est là que se trouve le problème, on ne reconnaît pas les Black Keys qu'à avec leur originalité, leur style unique, qui se démarque des autres groupes à base de rock midinettes merdique.
Les sonorités sont belles, Limite pop, l'album se trouve quelque part entre mélancolie et déchirement. Si il y avait quelque chose à leur reprocher, c'est Brothers. L'album qu'il ne fallait peut-être pas faire...
Passable 11/20
Posté le 11 octobre 2011 à 20 h 11 |
Je me devais de nuancer un peu les chroniques précédentes, tant celles-ci me semblent inexactes (enfin, chacun ses goûts...).
J'ai écouté tous les albums des Blacks Keys et je peux affirmer sans sourciller que Brothers est bel et bien l'ultime chef d'oeuvre du duo.
Evidence pop, oui et alors? Rarement un groupe de "rock" n'aura fait de disque si cool et groovy, tout en restant fidèle à ses racines.
Les deux singles que sont "Next Girl" et "Tighten Up" prouvent évidemment tout le potentiel mélodique d'Auerbach et de son complice, mais il serait réducteur de considérer que ces deux titres sont la seule force de cet album.
On trouve de tout dans Brothers et pour une fois, on se contente pas que de chansons rock. Des titres irrésistibles pop tels que "Unknown Brother", ou carrément "Everlasting Light" ou "Never Gonna Give You Up" lorgnant vers la soul, sont là pour le prouver. Un délice, et on déguste le tout aussi facilement qu'une friandise.
Les Black Keys ont réussi à composé une oeuvre moderne inspirée tant du hip hop et de la soul que du rock, et cela sans aucune faute de parcours. Pour moi, c'est amplement suffisant.
Plus d'un an après sa sortie, je ne m'en lasse toujours pas. On pourrait presque appeler cela un classique.
J'ai écouté tous les albums des Blacks Keys et je peux affirmer sans sourciller que Brothers est bel et bien l'ultime chef d'oeuvre du duo.
Evidence pop, oui et alors? Rarement un groupe de "rock" n'aura fait de disque si cool et groovy, tout en restant fidèle à ses racines.
Les deux singles que sont "Next Girl" et "Tighten Up" prouvent évidemment tout le potentiel mélodique d'Auerbach et de son complice, mais il serait réducteur de considérer que ces deux titres sont la seule force de cet album.
On trouve de tout dans Brothers et pour une fois, on se contente pas que de chansons rock. Des titres irrésistibles pop tels que "Unknown Brother", ou carrément "Everlasting Light" ou "Never Gonna Give You Up" lorgnant vers la soul, sont là pour le prouver. Un délice, et on déguste le tout aussi facilement qu'une friandise.
Les Black Keys ont réussi à composé une oeuvre moderne inspirée tant du hip hop et de la soul que du rock, et cela sans aucune faute de parcours. Pour moi, c'est amplement suffisant.
Plus d'un an après sa sortie, je ne m'en lasse toujours pas. On pourrait presque appeler cela un classique.
Exceptionnel ! ! 19/20
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