The Black Keys

En ce jour funeste de novembre où l'Ohio a offert la présidence à George W. Bush, Akron nous envoie deux de ses fils: Dan Auerbach et Patrick Carney désormais célèbres sur la planète blues grâce aux Black Keys.

Initialement prévu à l'AB Club, le succés de la pré-vente leur ouvre les portes de l'AB Box et son écrin de pépites lumineuses. Introduit avec brio par Ottoboy, bluesman déjanté débarquant de l'autre pays du fromage ( http://www.ottoboy.tk/ ), les Black Keys jouent la carte de la proximité: batterie de Carney collée en bordure de scène quand Auerbach ne s'éloigne guère de plus de deux mètres de son compagnon d'armes. Là où bien de jeunes groupes ont eu bien du mal à occuper l'espace de l'AB Box (Interpol, Kings Of Leon) , les Black Keys n'ont cure de la volumétrique. Le duo attaque bille en tête et livre principalement Rubber Factory en prise directe. Triturant les cordes de sa Telecaster, Auerbach provoque de manière incessante Carney, regard perdu dans les spotlights. Dégainant leur garage blues comme le desperado joue du six coups, les Keys enchaînent sans temps mort "10 A.M. Automatic", "Girl Is On My Mind", "Busted"... et récoltent les clameurs méritées de l'Ancienne Belgique. Seuls bémols: la banalité des interventions d' Auerbach et le manque de folie du duo. Les Black Keys s'appliquent et ont tout du premier de classe, au point de rafler les premiers prix: une groupie aux basques de Dan Auerbach et, chose rare, un deuxième rappel réclamé à corps et à cri et accordé malgré la sono et les lumières annonçant le tomber de rideau!

Un concert à la hauteur des louanges prêtées à Rubber Factory. Mission remplie donc pour les Black Keys d' Akron, Ohio.