The Black Keys
Turn Blue |
Label :
Nonesuch |
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Que se passe-t-il lorsque vous réalisez votre plus gros carton avec un album dont le but avoué était au mieux "d'avoir plus de chansons rapides" ? On mange du caca ensuite. Au-delà de la formule facilement facétieuse et du raccourci dont on a discrètement honte, il faut bien avouer que comme tout un chacun on se plie à cette tendance d'attendre l'album suivant à la hauteur de ce qu'on a réellement pensé du précédent. Et non pas que El Camino soit le mauvais disque -au contraire, il y a eu trop peu de disques aussi efficaces ces dix derniers années- mais on n'y revient pas si souvent (si ce n'est pour écouter "Run Right Back", la meilleure chanson que QOTSA a oublié d'écrire).
Turn Blue donc. L'album du divorce. Des chansons lentes. Du falsetto en veux-tu en voilà. Du groove, la chanson titre sonne comme une balade soul des 70s. Une ouverture "Weight Of Love" qui se vautre dans une indulgence de guitar-hero qui peut/doit faire fuir tous ceux qui ont l'émotion pudique. D'ailleurs la pudeur et la nuance ne sont pas de mise sur des chansons qui annoncent "une balle dans la tête" ou parlent de "cœur inquiet". Dan souffre sur "In Time", "Year In Review", "In Our Prime" ou "Waiting On Words" mais termine sur le sautillant cliché radio US "Gotta Get Away". Et oui... DangerMouse est encore une fois partout, surtout sur le single "Fever" qu'on a même à l'époque entendu en faisant nos courses à Monoprix. Et tout ça est joué en chemises hawaïennes avec une barbe fraichement taillée.
Ouais.
Mais persiste quelque chose qui fait la différence. Tout cela est très beau. Oh certes on sent un groupe et son compositeur à bout de souffle (est-on sûr que les Black Keys existent encore vraiment ?), on navigue dans des eaux calmes qui ne souhaitent noyer personne et sans sombrer sous les affres de l'argument du "groupe qui a le droit d'évoluer", El Camino sonne rétrospectivement plus comme un accident de parcours que Turn Blue. Mais d'un strict point de vue humain, ces chansons touchent. L'argument est facile, on ne frappe pas un homme à terre. Ni un groupe. Turn Blue est un album de grosse fatigue émotionnelle, de gueule de bois, de retour sur terre qui n'a ni la coolitude street cred' des débuts, ni l'équilibre de Brothers ou Attack & Release, ni les tubes chaud patate de El Camino... mais c'est celui qu'on met après une journée compliquée, après une engueulade, en maudissant les moments up tempo (virez moi "It's Up To You Now") parce qu'on veut être câlinés dans notre mal être, se plaindre, ces moments où on veut oublier tout ce qui nous a rendu cool et juste se vautrer dans ce qui nous tourmente, être à la fois grossièrement mélodramatique et chanter de discrètes chansons tristes.
Un de ces albums dont on défendra toujours l'approche tout en comprenant complètement ce qu'on lui reproche.
Turn Blue donc. L'album du divorce. Des chansons lentes. Du falsetto en veux-tu en voilà. Du groove, la chanson titre sonne comme une balade soul des 70s. Une ouverture "Weight Of Love" qui se vautre dans une indulgence de guitar-hero qui peut/doit faire fuir tous ceux qui ont l'émotion pudique. D'ailleurs la pudeur et la nuance ne sont pas de mise sur des chansons qui annoncent "une balle dans la tête" ou parlent de "cœur inquiet". Dan souffre sur "In Time", "Year In Review", "In Our Prime" ou "Waiting On Words" mais termine sur le sautillant cliché radio US "Gotta Get Away". Et oui... DangerMouse est encore une fois partout, surtout sur le single "Fever" qu'on a même à l'époque entendu en faisant nos courses à Monoprix. Et tout ça est joué en chemises hawaïennes avec une barbe fraichement taillée.
Ouais.
Mais persiste quelque chose qui fait la différence. Tout cela est très beau. Oh certes on sent un groupe et son compositeur à bout de souffle (est-on sûr que les Black Keys existent encore vraiment ?), on navigue dans des eaux calmes qui ne souhaitent noyer personne et sans sombrer sous les affres de l'argument du "groupe qui a le droit d'évoluer", El Camino sonne rétrospectivement plus comme un accident de parcours que Turn Blue. Mais d'un strict point de vue humain, ces chansons touchent. L'argument est facile, on ne frappe pas un homme à terre. Ni un groupe. Turn Blue est un album de grosse fatigue émotionnelle, de gueule de bois, de retour sur terre qui n'a ni la coolitude street cred' des débuts, ni l'équilibre de Brothers ou Attack & Release, ni les tubes chaud patate de El Camino... mais c'est celui qu'on met après une journée compliquée, après une engueulade, en maudissant les moments up tempo (virez moi "It's Up To You Now") parce qu'on veut être câlinés dans notre mal être, se plaindre, ces moments où on veut oublier tout ce qui nous a rendu cool et juste se vautrer dans ce qui nous tourmente, être à la fois grossièrement mélodramatique et chanter de discrètes chansons tristes.
Un de ces albums dont on défendra toujours l'approche tout en comprenant complètement ce qu'on lui reproche.
Sympa 14/20 | par Granpa |
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