Daniel Johnston
Artistic Vice |
Label :
Shimmy Disc |
||||
On reconnait les artistes sous-évalués à plusieurs détails. L'un d'entre eux est le manque de chroniques, dont celle d'un des meilleurs albums que l'artiste en question ait produit, toute période confondues. Je m'y attelle. Daniel Johnston est un artiste comme il en existe si peu, et encore de moins en moins en ces jours funestes de décadence musicale. Aussi, il est important de se restituer quelques pépites indépendantes et rares. Daniel est le plus à même de proposer ce genre de trésor, par sa condition même. Petit rappel. Mr. Johnston est dépressif, chante et dessine ses craintes, amours toujours chastes et obsessions à travers des musiques simplistes, un vocabulaire qui va droit au but.
Quelque part logé entre l'âme d'un enfant qui n'a jamais grandit et un homme conscient de sa propre condition et de sa maladie, nous jonglons en écoutant ces CDs entre divin malaise et joies immatures. On pourrait en rajouter des litres, mais là, ça plante déjà le décor... L'ambiance, quoi.
De la discographie importante du bonhomme, on connait surtout les palpitant 1990 et Fun, deux joyaux tracés entre lo-fi et hymnes pop. Ces deux pépites cependant, ne marquent qu'un pendant des nombreuses périodes de Daniel qu'on simplifiera en 3 grands axes pour plus de clarté. Les premiers, quasi-inaudibles et d'un lo-fi qui range les Moldy Peaches au rang de superproduction, puis la transition ou on garde l'esprit spontané mais avec une qualité un peu moins torchée, et enfin les tout derniers carrément mainstream (j'exagère à peine).
Bref, aujourd'hui on s'attaque à un album de 1991 nommé Artistic Vice. Une pochette étrange, loin des dessins habituels... Enfin, habituels... Cet opus souffre de l'étouffement entre les deux grands disques sus-cités. On ne le retiendra donc pas dans les annales, mais les fans, les vrais, ne s'y tromperont pas. Voyez-vous, Danny, c'est un peu l'art d'enchaîner les gros "hits" mais enregistrés de manière à ne pas trop en dévoiler. C'est comme si l'on vous présenter une rivière en disant "Bon il y a de l'or la-dedans, mais je trouve ça plus joli de le laisser dans cet état".
En somme, bien qu'il ne le fasse sans doute pas exprès, notre cher adorateur de Casper déniche des mélodies dignes du diamant, mais les envoient dans de bons coffres rustiques aux clous
Cependant, je tiens à prévenir les réfractaire de l'underground: ici les diamants sont aussi variés que les boîtes qui les contiennent. On démarre d'ailleurs avec un "single" en puissance, rockabilly au possible. le ton est jeté. On est vraiment dans LA période pop aigre-douce du monsieur. Le reste n'est que succession de bonnes ou très bonnes musiques, de contes parlés, d'histoires de BD, et d'amours, entre autres.
L'amour.
Un part importante de Daniel est sujette à ce sentiment si galvaudé dans la musique occidentale.Un de ses plus grands amours fut Laurie, bien qu'il ne la cita jamais vraiment. Enfin, jamais avant cet album qui offre une sublime ballade folk du titre de cette dernière. C'est ça qu'il faut retenir.
Ce chanteur voit et ressent des choses dans le kaléïdoscope de sa tête et les livre tels quels. Aussi, ne nous surprenons pas d'entendre parfois, au détour d'une musique joviale "I know Casper (...) he's a personal friend of mine".
Musicalement dans Artistic Vice, il y a quelques étrangetés, des textes lus par le chanteur à la voix éraillée notamment. Mais on retrouve majoritairement ce son de guitare malmenée qui a fait sa gloire.
Presque faux - on dirait des coups, on sent le goût du bois bon marché. Mais aussi des guitares saturées parfois. Et des batteries, surtout, qui rythment pas mal les musiques dans cet opus, comme dans le single ultime "Tell Me Now". Single dans lequel on entends encore ses craintes d'enfant malaimé ("Tell me now, do you really love me?").
C'est touchant, ça fait rire, et parfois le rythme saute, s'emballe, change intempestivement ("Honey I sure Miss You" - que je conseille au passage). C'est ça Johnston, c'est tout ce fatras un peu bancal, ces popsongs clopin-clopantes, ces anecdotes grinçantes qui sortent d'un livre. Un Exemple. Les premières cassettes audio -mon dieu, nous sommes si vieux- de Daniel, il les distribuait lui-même, à des maisons de disques, des amis. Rien de surprenant encore. Sauf qu'il n'avait pas de machine à doubler les cassettes,e t donc ils les ré-enregistrées à chaque fois qu'il devait en faire une!
Oui, c'est ça, quelque part, l'histoire du Sieur est indissociable de sa musique. Tout ressemble à un conte de fait. Mais pas de ceux qui commencent par "il était une fois" et qui finissent par les enfants heureux par milliers. Non, ceux qui sont crus et tristes, ceux qui remplacent les châteaux magiques par des asiles psychiatriques, et ceux qui racontent les avènements divers du Diable. Parce qu'il ait inutile de nier la fatalité même de la vie, dans toutes les histoires de Daniel Johnston, sort de ces horreurs l'essence même de la poésie.
Voilà.
Cet album est ça. C'est un grenier poétique, foutrement mal rangé. On tombe sur des araignées,et on flippe no mères. Parfois on tombe sur la première lettre d'amour d'une fille oubliée, et on veut pleurer. Et parfois enfin, on tombe sur de vieux disques mal connus, et qu'on se met alors à aimer plus que jamais, et qu'on veut défendre à tout prix.
Vous voyez où je veux en venir ?
Quelque part logé entre l'âme d'un enfant qui n'a jamais grandit et un homme conscient de sa propre condition et de sa maladie, nous jonglons en écoutant ces CDs entre divin malaise et joies immatures. On pourrait en rajouter des litres, mais là, ça plante déjà le décor... L'ambiance, quoi.
De la discographie importante du bonhomme, on connait surtout les palpitant 1990 et Fun, deux joyaux tracés entre lo-fi et hymnes pop. Ces deux pépites cependant, ne marquent qu'un pendant des nombreuses périodes de Daniel qu'on simplifiera en 3 grands axes pour plus de clarté. Les premiers, quasi-inaudibles et d'un lo-fi qui range les Moldy Peaches au rang de superproduction, puis la transition ou on garde l'esprit spontané mais avec une qualité un peu moins torchée, et enfin les tout derniers carrément mainstream (j'exagère à peine).
Bref, aujourd'hui on s'attaque à un album de 1991 nommé Artistic Vice. Une pochette étrange, loin des dessins habituels... Enfin, habituels... Cet opus souffre de l'étouffement entre les deux grands disques sus-cités. On ne le retiendra donc pas dans les annales, mais les fans, les vrais, ne s'y tromperont pas. Voyez-vous, Danny, c'est un peu l'art d'enchaîner les gros "hits" mais enregistrés de manière à ne pas trop en dévoiler. C'est comme si l'on vous présenter une rivière en disant "Bon il y a de l'or la-dedans, mais je trouve ça plus joli de le laisser dans cet état".
En somme, bien qu'il ne le fasse sans doute pas exprès, notre cher adorateur de Casper déniche des mélodies dignes du diamant, mais les envoient dans de bons coffres rustiques aux clous
Cependant, je tiens à prévenir les réfractaire de l'underground: ici les diamants sont aussi variés que les boîtes qui les contiennent. On démarre d'ailleurs avec un "single" en puissance, rockabilly au possible. le ton est jeté. On est vraiment dans LA période pop aigre-douce du monsieur. Le reste n'est que succession de bonnes ou très bonnes musiques, de contes parlés, d'histoires de BD, et d'amours, entre autres.
L'amour.
Un part importante de Daniel est sujette à ce sentiment si galvaudé dans la musique occidentale.Un de ses plus grands amours fut Laurie, bien qu'il ne la cita jamais vraiment. Enfin, jamais avant cet album qui offre une sublime ballade folk du titre de cette dernière. C'est ça qu'il faut retenir.
Ce chanteur voit et ressent des choses dans le kaléïdoscope de sa tête et les livre tels quels. Aussi, ne nous surprenons pas d'entendre parfois, au détour d'une musique joviale "I know Casper (...) he's a personal friend of mine".
Musicalement dans Artistic Vice, il y a quelques étrangetés, des textes lus par le chanteur à la voix éraillée notamment. Mais on retrouve majoritairement ce son de guitare malmenée qui a fait sa gloire.
Presque faux - on dirait des coups, on sent le goût du bois bon marché. Mais aussi des guitares saturées parfois. Et des batteries, surtout, qui rythment pas mal les musiques dans cet opus, comme dans le single ultime "Tell Me Now". Single dans lequel on entends encore ses craintes d'enfant malaimé ("Tell me now, do you really love me?").
C'est touchant, ça fait rire, et parfois le rythme saute, s'emballe, change intempestivement ("Honey I sure Miss You" - que je conseille au passage). C'est ça Johnston, c'est tout ce fatras un peu bancal, ces popsongs clopin-clopantes, ces anecdotes grinçantes qui sortent d'un livre. Un Exemple. Les premières cassettes audio -mon dieu, nous sommes si vieux- de Daniel, il les distribuait lui-même, à des maisons de disques, des amis. Rien de surprenant encore. Sauf qu'il n'avait pas de machine à doubler les cassettes,e t donc ils les ré-enregistrées à chaque fois qu'il devait en faire une!
Oui, c'est ça, quelque part, l'histoire du Sieur est indissociable de sa musique. Tout ressemble à un conte de fait. Mais pas de ceux qui commencent par "il était une fois" et qui finissent par les enfants heureux par milliers. Non, ceux qui sont crus et tristes, ceux qui remplacent les châteaux magiques par des asiles psychiatriques, et ceux qui racontent les avènements divers du Diable. Parce qu'il ait inutile de nier la fatalité même de la vie, dans toutes les histoires de Daniel Johnston, sort de ces horreurs l'essence même de la poésie.
Voilà.
Cet album est ça. C'est un grenier poétique, foutrement mal rangé. On tombe sur des araignées,et on flippe no mères. Parfois on tombe sur la première lettre d'amour d'une fille oubliée, et on veut pleurer. Et parfois enfin, on tombe sur de vieux disques mal connus, et qu'on se met alors à aimer plus que jamais, et qu'on veut défendre à tout prix.
Vous voyez où je veux en venir ?
Exceptionnel ! ! 19/20 | par S. |
En ligne
365 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages