Mike Patton
A Perfect Place |
Label :
Ipecac |
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Il nous aura décidément tout fait le père Patton, même mannequin je crois, alors il n'y a rien de surprenant à le retrouver à la composition et l'interprétation d'une B.O. de court-métrage.
Je n'ai aucune idée de ce que vaut le film et bien heureusement, il n'est pas nécessaire de voir pour écouter. On retrouve dès "Main Title" le goût de Patton pour les big bands, cuivres en avant et orchestrations puissantes, le tout dans une ambiance très Tarantino ou film noir des années 50. Comme d'habitude, les influences et les clins d'œil se bousculent (des guitares à la The Shadows, percussions, bruitages divers sur fond d'hystérie et de samba), ce thème d'ouverture étant très rythmé, dansant même, et très facilement mémorisable. Il sera par la suite décliné sous différentes formes mais il est clair que le général a trouvé un gimmick de choix.
Les instrumentaux sont prépondérants et parfois bien déjantés (les bruyants "Car Radio AM" et "Car Radio FM", ou le très religieux "Catholic Tribe"), et lorsque Patton chante ("A perfect twist (vocal)"), il croone comme un Sinatra, dégouline de ce feeling collant si américain... C'est tellement bon ! On claque des doigts, se pique de danser un twist endiablé ou de traîner à un comptoir, un cigare coincé entre les lèvres. Personnellement, j'adhère totalement à ce swing complètement anachronique.
Le leitmotiv de l'album revient telle une vague, jamais où on l'attend, jamais comme on l'a déjà entendu ("A Little Poker Tomorrow Night ?") et il me semble évident que Patton a su mettre sa très forte identité musicale au service des ambiances à développer pour coller au mieux aux images. On sait immédiatement que c'est lui, sa touche est reconnaissable entre mille, mais elle n'est pas ici étouffante.
Capable d'un trait d'humour génial ("A Dream Of Roses") qui nous renvoie aux heures de la prohibition et des boîtes de jazz telles que les décrit James Ellroy dans son quatuor de Los Angeles et maniant les symphonies ("Main Title (Reprise)") avec la maestria d'un chef d'orchestre chevronné, les trente-cinq minutes de "A Perfect Place" défilent sur un air de carnaval de Rio ("Batucada") accueillant James Bond, poussant la coquetterie jusqu'à l'opéra ("Il Cupo Dolore"), grandiose, lyrique, envoûtant, un véritable morceau de bravoure qui ne fait que confirmer, pour la énième fois, que Patton est un des plus grands musiciens du siècle.
Je n'ai vraiment pas grand chose à reprocher à ce disque : parfaitement accessible aux oreilles les plus chastes, il est une excellente porte d'entrée pour qui souhaiterait découvrir l'homme aux multiples facettes. Certes, le thème principal est prépondérant, mais il est exploité avec tant de finesse et d'intelligence qu'il n'ait jamais redondant tant le bonhomme fourmille en permanence d'idées nouvelles.
Pas un grand Patton, mais une œuvre suffisamment intéressante pour mériter l'investissement. Merci à lui pour ce très bon moment de détente dans l'univers du cinéma américain...
Je n'ai aucune idée de ce que vaut le film et bien heureusement, il n'est pas nécessaire de voir pour écouter. On retrouve dès "Main Title" le goût de Patton pour les big bands, cuivres en avant et orchestrations puissantes, le tout dans une ambiance très Tarantino ou film noir des années 50. Comme d'habitude, les influences et les clins d'œil se bousculent (des guitares à la The Shadows, percussions, bruitages divers sur fond d'hystérie et de samba), ce thème d'ouverture étant très rythmé, dansant même, et très facilement mémorisable. Il sera par la suite décliné sous différentes formes mais il est clair que le général a trouvé un gimmick de choix.
Les instrumentaux sont prépondérants et parfois bien déjantés (les bruyants "Car Radio AM" et "Car Radio FM", ou le très religieux "Catholic Tribe"), et lorsque Patton chante ("A perfect twist (vocal)"), il croone comme un Sinatra, dégouline de ce feeling collant si américain... C'est tellement bon ! On claque des doigts, se pique de danser un twist endiablé ou de traîner à un comptoir, un cigare coincé entre les lèvres. Personnellement, j'adhère totalement à ce swing complètement anachronique.
Le leitmotiv de l'album revient telle une vague, jamais où on l'attend, jamais comme on l'a déjà entendu ("A Little Poker Tomorrow Night ?") et il me semble évident que Patton a su mettre sa très forte identité musicale au service des ambiances à développer pour coller au mieux aux images. On sait immédiatement que c'est lui, sa touche est reconnaissable entre mille, mais elle n'est pas ici étouffante.
Capable d'un trait d'humour génial ("A Dream Of Roses") qui nous renvoie aux heures de la prohibition et des boîtes de jazz telles que les décrit James Ellroy dans son quatuor de Los Angeles et maniant les symphonies ("Main Title (Reprise)") avec la maestria d'un chef d'orchestre chevronné, les trente-cinq minutes de "A Perfect Place" défilent sur un air de carnaval de Rio ("Batucada") accueillant James Bond, poussant la coquetterie jusqu'à l'opéra ("Il Cupo Dolore"), grandiose, lyrique, envoûtant, un véritable morceau de bravoure qui ne fait que confirmer, pour la énième fois, que Patton est un des plus grands musiciens du siècle.
Je n'ai vraiment pas grand chose à reprocher à ce disque : parfaitement accessible aux oreilles les plus chastes, il est une excellente porte d'entrée pour qui souhaiterait découvrir l'homme aux multiples facettes. Certes, le thème principal est prépondérant, mais il est exploité avec tant de finesse et d'intelligence qu'il n'ait jamais redondant tant le bonhomme fourmille en permanence d'idées nouvelles.
Pas un grand Patton, mais une œuvre suffisamment intéressante pour mériter l'investissement. Merci à lui pour ce très bon moment de détente dans l'univers du cinéma américain...
Sympa 14/20 | par Arno Vice |
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