Katatonia
Night Is The New Day |
Label :
Peaceville |
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Frères de mélancolie et de sublime noirceur, voici un événement à normalement ne pas manquer : un nouvel album de Katatonia. Night Is The New Day est déjà présenté par la critique metal comme l'album majeur du groupe et l'une des sorties indispensables de ces derniers mois : les arguments en faveur de cette prise de position sont nombreux.
La pochette est superbe, la production aux petits oignons, les compositions riches en arrangements, la voix de Jonas Renske magnifique, autant d'éléments qui devraient faire de cet album une pierre angulaire du genre.
Hélas, l'emploi du conditionnel n'est pas ici anecdotique.
D'abord, le genre justement. Quel est-il ? Certes, les fondements sont à chercher dans une veine doom et gothique chère au groupe et les guitares restent parcimonieusement plombées ("Forsaker", "Liberation", "Nephilim" pour les plus marquantes), mais elles sont bien trop diluées dans une production lisse et léchée qui privilégie le confort d'écoute à la puissance. On est donc davantage dans la classe "berline", susceptible de séduire le plus grand monde, si bien que les amateurs de pop un peu épaisse pourront parfaitement y trouver leur compte. En effet, Katatonia s'éloigne de plus en plus (définitivement ?) de la sphère doom metal qui l'a vu naître pour lorgner sur de nouveaux univers plus abordables, toujours profondément mélancoliques et parfaitement exécutés, mais indéniablement trop propres à mon goût car dénués d'aspérités et de surprises.
Tout cela est purement subjectif, et il m'est donc difficile de remettre en cause l'excellence du travail réalisé sur cet album.
En revanche, un des défauts majeurs de Night Is The New Day est l'aspect calibré des chansons, qui font toutes en moyenne 4 minutes 20. Les membres du groupe semblent avoir mis au point une formule qui marche et ils la répètent jusqu'à satiété. Le résultat est inévitable : passées les deux premières compositions, on s'ennuie fortement du fait de l'impression d'entendre systématiquement le même titre, ce sentiment étant conforté tout au long du disque. Aucun morceau ne sort du lot, aucune prise de risques.
Alors certes, les mélodies sont enjôleuses et le chant proche du sublime, mais cette perfection est malheureusement dénuée de vie. C'est une beauté froide, dotée d'une seule et unique expression. Katatonia, est un top model faisant constamment la même moue sur les photos : son pouvoir de séduction ne vaut que par une plastique irréprochable mais on s'en lasse sitôt que l'on recherche des émotions, de la profondeur.
Néanmoins, je suis prêt à reconnaître que mon jugement peut être faussé du fait de mon inhabituelle bonne humeur et du soleil renaissant. Difficile par conséquent de porter un avis sincère sur une musique faite pour le spleen et la pénombre, reste à savoir si elle sera toujours sur ma platine lorsque l'hiver et la déprime reprendront leurs droits.
Je reste donc sur un avis très mitigé quant à cet album. D'un côté, je suis réellement bluffé par le professionnalisme de l'ensemble et la beauté triste qui s'en dégage et de l'autre, je trouve que ce nouvel album manque cruellement de souffle et d'innovation. Ne pouvant donc trancher, je serai magnanime : Katatonia vient d'engendrer une œuvre de grande qualité.
La pochette est superbe, la production aux petits oignons, les compositions riches en arrangements, la voix de Jonas Renske magnifique, autant d'éléments qui devraient faire de cet album une pierre angulaire du genre.
Hélas, l'emploi du conditionnel n'est pas ici anecdotique.
D'abord, le genre justement. Quel est-il ? Certes, les fondements sont à chercher dans une veine doom et gothique chère au groupe et les guitares restent parcimonieusement plombées ("Forsaker", "Liberation", "Nephilim" pour les plus marquantes), mais elles sont bien trop diluées dans une production lisse et léchée qui privilégie le confort d'écoute à la puissance. On est donc davantage dans la classe "berline", susceptible de séduire le plus grand monde, si bien que les amateurs de pop un peu épaisse pourront parfaitement y trouver leur compte. En effet, Katatonia s'éloigne de plus en plus (définitivement ?) de la sphère doom metal qui l'a vu naître pour lorgner sur de nouveaux univers plus abordables, toujours profondément mélancoliques et parfaitement exécutés, mais indéniablement trop propres à mon goût car dénués d'aspérités et de surprises.
Tout cela est purement subjectif, et il m'est donc difficile de remettre en cause l'excellence du travail réalisé sur cet album.
En revanche, un des défauts majeurs de Night Is The New Day est l'aspect calibré des chansons, qui font toutes en moyenne 4 minutes 20. Les membres du groupe semblent avoir mis au point une formule qui marche et ils la répètent jusqu'à satiété. Le résultat est inévitable : passées les deux premières compositions, on s'ennuie fortement du fait de l'impression d'entendre systématiquement le même titre, ce sentiment étant conforté tout au long du disque. Aucun morceau ne sort du lot, aucune prise de risques.
Alors certes, les mélodies sont enjôleuses et le chant proche du sublime, mais cette perfection est malheureusement dénuée de vie. C'est une beauté froide, dotée d'une seule et unique expression. Katatonia, est un top model faisant constamment la même moue sur les photos : son pouvoir de séduction ne vaut que par une plastique irréprochable mais on s'en lasse sitôt que l'on recherche des émotions, de la profondeur.
Néanmoins, je suis prêt à reconnaître que mon jugement peut être faussé du fait de mon inhabituelle bonne humeur et du soleil renaissant. Difficile par conséquent de porter un avis sincère sur une musique faite pour le spleen et la pénombre, reste à savoir si elle sera toujours sur ma platine lorsque l'hiver et la déprime reprendront leurs droits.
Je reste donc sur un avis très mitigé quant à cet album. D'un côté, je suis réellement bluffé par le professionnalisme de l'ensemble et la beauté triste qui s'en dégage et de l'autre, je trouve que ce nouvel album manque cruellement de souffle et d'innovation. Ne pouvant donc trancher, je serai magnanime : Katatonia vient d'engendrer une œuvre de grande qualité.
Bon 15/20 | par Arno Vice |
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