Ghinzu
Mirror Mirror |
Label :
Dragoon |
||||
Enfin ! Près de 5 ans après un Blow enthousiasmant, et après un jeu d'annonce et de désannonce auquel s'est livré le groupe, le petit dernier, Mirror Mirror, ex 'This War Is Going silent' et presque 'Arlésienne' est sorti, électroniquement d'abord puis physiquement une semaine plus tard.
Plus de suspens donc : cet album est excellent.
On était habitué à l'accrocheur, on passe ici au grisant. La majorité des morceaux forment une course poursuite haletante, peu éloigné de la musique de film sur l'instrumental de "Mirror Mirror", proche d'une danse qui aurait mal tourné sur "This War Is Silent", frôlant la catastrophe sur "Kill The Surfers".
Et pourtant on commence dans la pop la plus pur avec un "Cold Love" dansant et accrocheur, mais il y a la patte Ghinzu qui s'y greffe, et ça change tout. Dans l'utilisation des contre-chants ("Take It Easy"), dans une instrumentation ambitieuse et dans une interprétation idéale, le quintet belge à atteint son apogée.
Et c'est heureux, car il serait facile autrement de faire des rapprochements qui sous-entendraient 'plagiat' : il y a eu dEUS bien sûr, et il suffit d'allumer sa radio pour entendre d'autre exemple de cette pop-électro-rock certes sympathique, mais trop souvent répétitive.
Blow souffrait d'ailleurs d'une mauvaise résistance aux écoutes prolongées, cet opus à l'inverse peut très bien s'écouter plusieurs fois par jour. Et le défaut du premier album, des 'trous' un peu ennuyeux ne semble plus qu'un mauvais souvenir.
Dans cette course poursuite on trouve parfois le temps de se reposer, sur un "Mother Allegra" (où ils ont honteusement piqué le clavier des Pink Floyd), et sur ce "Je T'attendrais" délirant : chanté en français avec un accent d'Europe du Sud-Est chaleureux, accompagné par un accompagnement volontairement obsolète, cet essai au second degré est jouissivement déconcertant.
Les paroles dans la langue de Radiohead sont quant à elle souvent sexy, ça parle beaucoup d'amour, de demoiselles... Sans être le point fort de l'album, elles se retiennent bien et colle bien à l'ambiance presque charnelle.
Ghinzu évite les écueils qui se tendaient devant lui, et réalise un album ambitieux, complet et très plaisant. On pourra regretter que ce Mirror Mirror reste peut être trop dans la veine de ces prédécesseurs, mais après tout il n'est pas rare que les albums marche par trilogie, on peut donc en toute tranquillité recommencer à trouver le temps long jusqu'au prochain album.
Plus de suspens donc : cet album est excellent.
On était habitué à l'accrocheur, on passe ici au grisant. La majorité des morceaux forment une course poursuite haletante, peu éloigné de la musique de film sur l'instrumental de "Mirror Mirror", proche d'une danse qui aurait mal tourné sur "This War Is Silent", frôlant la catastrophe sur "Kill The Surfers".
Et pourtant on commence dans la pop la plus pur avec un "Cold Love" dansant et accrocheur, mais il y a la patte Ghinzu qui s'y greffe, et ça change tout. Dans l'utilisation des contre-chants ("Take It Easy"), dans une instrumentation ambitieuse et dans une interprétation idéale, le quintet belge à atteint son apogée.
Et c'est heureux, car il serait facile autrement de faire des rapprochements qui sous-entendraient 'plagiat' : il y a eu dEUS bien sûr, et il suffit d'allumer sa radio pour entendre d'autre exemple de cette pop-électro-rock certes sympathique, mais trop souvent répétitive.
Blow souffrait d'ailleurs d'une mauvaise résistance aux écoutes prolongées, cet opus à l'inverse peut très bien s'écouter plusieurs fois par jour. Et le défaut du premier album, des 'trous' un peu ennuyeux ne semble plus qu'un mauvais souvenir.
Dans cette course poursuite on trouve parfois le temps de se reposer, sur un "Mother Allegra" (où ils ont honteusement piqué le clavier des Pink Floyd), et sur ce "Je T'attendrais" délirant : chanté en français avec un accent d'Europe du Sud-Est chaleureux, accompagné par un accompagnement volontairement obsolète, cet essai au second degré est jouissivement déconcertant.
Les paroles dans la langue de Radiohead sont quant à elle souvent sexy, ça parle beaucoup d'amour, de demoiselles... Sans être le point fort de l'album, elles se retiennent bien et colle bien à l'ambiance presque charnelle.
Ghinzu évite les écueils qui se tendaient devant lui, et réalise un album ambitieux, complet et très plaisant. On pourra regretter que ce Mirror Mirror reste peut être trop dans la veine de ces prédécesseurs, mais après tout il n'est pas rare que les albums marche par trilogie, on peut donc en toute tranquillité recommencer à trouver le temps long jusqu'au prochain album.
Parfait 17/20 | par Sytizen |
Posté le 09 avril 2009 à 14 h 45 |
Quelle bonne surprise que ce dernier opus de Ghinzu !
Je craignais pourtant le pire en mettant Mirror Mirror sur la platine tant la conception de cet album semblait laborieuse et indécise... Mais au final on a droit à un disque aux petits oignons avec des titres très séduisants, comme par exemple "This War Is Silent" ou encore le combo "Mirror Mirror" / "Dream Maker" qui nous rappellent que Ghinzu possède cette patte si particulière.
A l'inverse, d'autres titres font inévitablement penser aux Strokes de l'époque Is This It, je pense notamment à "Take It Easy" pour lequel la ressemblance est frappante, mais dans l'ensemble c'est du pur Ghinzu et c'est vraiment bon !
Moins electro que Blow, peut-être moins grandiloquent, mais davantage cohérent dans l'ensemble, Mirror Mirror ne déçoit pas, bien au contraire, il nous grise et nous emporte immédiatement !
Je craignais pourtant le pire en mettant Mirror Mirror sur la platine tant la conception de cet album semblait laborieuse et indécise... Mais au final on a droit à un disque aux petits oignons avec des titres très séduisants, comme par exemple "This War Is Silent" ou encore le combo "Mirror Mirror" / "Dream Maker" qui nous rappellent que Ghinzu possède cette patte si particulière.
A l'inverse, d'autres titres font inévitablement penser aux Strokes de l'époque Is This It, je pense notamment à "Take It Easy" pour lequel la ressemblance est frappante, mais dans l'ensemble c'est du pur Ghinzu et c'est vraiment bon !
Moins electro que Blow, peut-être moins grandiloquent, mais davantage cohérent dans l'ensemble, Mirror Mirror ne déçoit pas, bien au contraire, il nous grise et nous emporte immédiatement !
Parfait 17/20
Posté le 13 avril 2009 à 16 h 24 |
Cinq années de gestation auront été nécessaires pour accoucher du successeur de Blow. Cinq années qui n'auront très clairement en rien altéré l'intérêt suscité par le quintet Belge, toujours solidement accroché à ce statut de groupe quasi-incontournable.
S'il est une observation pertinente que ce constat peut inspirer, elle concerne probablement l'empreinte laissée par le prédécesseur de ce Mirror Mirror, que personne n'a oublié. Ce n'est d'ailleurs certainement qu'à cette condition que l'on peut se permettre ce petit luxe : celui de s'éclipser de l'actualité durant une demi-décennie, sans que n'en tombe pour autant la sanction de l'oubli relatif. C'est là notamment la preuve que Blow était déjà en son temps un peu plus qu'un simple bon disque errant parmi tant d'autres, il traçait à lui seul le sillon d'un groupe qu'on ne voudrait plus lâcher. En ceci, Mirror Mirror débarque certes avec la pression de bien faire et le poids des attentes, mais également - et surtout - le soutien appuyé d'une audience qui n'a pas voulu passer à autre chose. Mais cette reconnaissance profonde et semble-t-il durable, Ghinzu ne la doit finalement qu'à lui-même, il est allé la glaner sur vos platines tout autant que sur scène, par la grâce de prestations mémorables. Ça méritait probablement d'être dit.
Le décor étant planté, qu'en est-il donc de la suite des aventures de ces cinq agités notoires ? Premier bon point, le nouvel effort des Belges ne semble en rien timoré par l'enjeu. Sans prise de risque excessive, Ghinzu insuffle à son nouveau bébé une identité palpable, avec un naturel qui force l'admiration. Si ceux qui ne jurent que par la mélodie et la force émotionnelle brute pourront montrer des signes de déception plus ou moins sensibles, le groupe n'a pas raté la marche dans une veine à la fois plus dure et détraquée. Le son s'aventure sur des sentiers volontiers plus indus', voire technoïdes, pour gagner en folie et en énergie débridée ce qu'il a peut-être perdu en sensibilité organique. Peut-être, c'est même pas sûr, tant Ghinzu a su évoluer sans pour autant renier aucune de ses composantes. Il en résulte un disque très riche, qui lâche les grosses rythmiques sauvages sur des titres francs du collier ("Kill The Surfer"), tout en sachant tempérer ses ardeurs à bon escient ("Take It Easy" ou "This Light"). Le tout s'effectue sans approcher de briser l'unité globale du disque, qui n'inspire à aucun moment le désordre dans le sens péjoratif du terme. Tout semble au contraire défiler selon une logique implacable, et irrémédiablement engageante. Mais jamais le groupe n'apparaît aussi intéressant que lorsqu'il semble tout faire à la fois, via une mixture sonique aussi incompréhensible que paradoxalement cohérente, qui aura notamment engendré les très réussis "Cold Love" et le titre éponyme "Mirror Mirror". Et comme pour parachever l'ensemble, il émane de cet album un second degré bienvenu, flagrant lorsque John Stargasm nous chante dans un Français grossièrement bafouillé "Je t'attendrai", plus subtil lorsque ce dernier s'arrache les cordes vocales sur des titres féroces, mais par ailleurs diablement sautillants et finalement légers sous certains aspects.
Ghinzu est donc parvenu à traduire sa folie scénique en studio, c'était probablement là son plus gros challenge, à condition de ne pas détruire le soin minutieux avec lequel les compositions de Blow s'étaient distinguées. Les premières écoutes semblent confirmer une réussite probante dans cette optique, même s'il manque peut-être un ou deux titres du calibre tubesque d'un "Do You Read Me ?", même si l'on pourra par endroits citer quelques influences possiblement trop manifestes, et même si l'on pourra pointer quelques réminiscences mélodiques héritées de son illustre aîné.
Au final on ne saurait dire avec certitude si Mirror Mirror est supérieur à Blow, mais il lui fait honneur, et c'est déjà beaucoup. Pour le reste, ce sera au temps d'en décider, mais c'est déjà fort bien parti. Après, rien ne les oblige non plus à nous faire languir encore cinq ans...
S'il est une observation pertinente que ce constat peut inspirer, elle concerne probablement l'empreinte laissée par le prédécesseur de ce Mirror Mirror, que personne n'a oublié. Ce n'est d'ailleurs certainement qu'à cette condition que l'on peut se permettre ce petit luxe : celui de s'éclipser de l'actualité durant une demi-décennie, sans que n'en tombe pour autant la sanction de l'oubli relatif. C'est là notamment la preuve que Blow était déjà en son temps un peu plus qu'un simple bon disque errant parmi tant d'autres, il traçait à lui seul le sillon d'un groupe qu'on ne voudrait plus lâcher. En ceci, Mirror Mirror débarque certes avec la pression de bien faire et le poids des attentes, mais également - et surtout - le soutien appuyé d'une audience qui n'a pas voulu passer à autre chose. Mais cette reconnaissance profonde et semble-t-il durable, Ghinzu ne la doit finalement qu'à lui-même, il est allé la glaner sur vos platines tout autant que sur scène, par la grâce de prestations mémorables. Ça méritait probablement d'être dit.
Le décor étant planté, qu'en est-il donc de la suite des aventures de ces cinq agités notoires ? Premier bon point, le nouvel effort des Belges ne semble en rien timoré par l'enjeu. Sans prise de risque excessive, Ghinzu insuffle à son nouveau bébé une identité palpable, avec un naturel qui force l'admiration. Si ceux qui ne jurent que par la mélodie et la force émotionnelle brute pourront montrer des signes de déception plus ou moins sensibles, le groupe n'a pas raté la marche dans une veine à la fois plus dure et détraquée. Le son s'aventure sur des sentiers volontiers plus indus', voire technoïdes, pour gagner en folie et en énergie débridée ce qu'il a peut-être perdu en sensibilité organique. Peut-être, c'est même pas sûr, tant Ghinzu a su évoluer sans pour autant renier aucune de ses composantes. Il en résulte un disque très riche, qui lâche les grosses rythmiques sauvages sur des titres francs du collier ("Kill The Surfer"), tout en sachant tempérer ses ardeurs à bon escient ("Take It Easy" ou "This Light"). Le tout s'effectue sans approcher de briser l'unité globale du disque, qui n'inspire à aucun moment le désordre dans le sens péjoratif du terme. Tout semble au contraire défiler selon une logique implacable, et irrémédiablement engageante. Mais jamais le groupe n'apparaît aussi intéressant que lorsqu'il semble tout faire à la fois, via une mixture sonique aussi incompréhensible que paradoxalement cohérente, qui aura notamment engendré les très réussis "Cold Love" et le titre éponyme "Mirror Mirror". Et comme pour parachever l'ensemble, il émane de cet album un second degré bienvenu, flagrant lorsque John Stargasm nous chante dans un Français grossièrement bafouillé "Je t'attendrai", plus subtil lorsque ce dernier s'arrache les cordes vocales sur des titres féroces, mais par ailleurs diablement sautillants et finalement légers sous certains aspects.
Ghinzu est donc parvenu à traduire sa folie scénique en studio, c'était probablement là son plus gros challenge, à condition de ne pas détruire le soin minutieux avec lequel les compositions de Blow s'étaient distinguées. Les premières écoutes semblent confirmer une réussite probante dans cette optique, même s'il manque peut-être un ou deux titres du calibre tubesque d'un "Do You Read Me ?", même si l'on pourra par endroits citer quelques influences possiblement trop manifestes, et même si l'on pourra pointer quelques réminiscences mélodiques héritées de son illustre aîné.
Au final on ne saurait dire avec certitude si Mirror Mirror est supérieur à Blow, mais il lui fait honneur, et c'est déjà beaucoup. Pour le reste, ce sera au temps d'en décider, mais c'est déjà fort bien parti. Après, rien ne les oblige non plus à nous faire languir encore cinq ans...
Très bon 16/20
Posté le 27 mai 2009 à 21 h 43 |
Sorti de l'ombre en 2004 avec le succès (du moins en France) de Blow, Ghinzu était forcément attendu au tournant pour ce nouvel album. Ce dernier s'est d'ailleurs bien fait désirer, renforçant avec le temps qui passe, les attentes des fans.
Alors avec tout ça, le premier contact avec Mirror Mirror peut s'avérer décevant. En effet, "Cold Love" qui ouvre le bal n'a ni l'intensité d'un "Blow" ni l'efficacité de "Do You Read Me ?". Pourtant, avec quelques écoutes supplémentaires, on finit par accrocher et même à trouver ce titre d'ouverture fort sympathique. Globalement on peut faire un constat assez similaire avec tout l'album. Il faut prendre son temps, mais au final c'est vraiment bon. L'orientation musicale, certes, ne surprend guère, Ghinzu s'apparente toujours à une sorte d'hybride entre Muse et The Strokes. Pour autant, l'ensemble est plutôt varié. En effet, "Mirror Mirror" et ses rythmes dansants côtoie l'excellente balade "This Light" (où John Stargasm se prend pour Lou Reed durant les deux premières minutes du morceau) ou encore la longue et planante instrumentale "Interstellar Orgy". On peut souligner du reste qu'il y a eu un bon travail d'effectué sur l'ordre de la tracklist et sur la façon dont les titres sont reliés entre eux.
L'album marque un peu le pas quand même à certains moments, notamment sur "Mother Allegra", et son ambiance d'église, qui ne se montre guère passionnant. Dans un registre plus percutant, "Kill The Surfers" s'avère certes défoulant, mais pas foncièrement intéressant pour autant.
Mirror Mirror a longuement mûri dans les studios du combo belge mais l'attente en valait la peine. Difficile de dire pour autant que cette nouvelle production dépasse la précédente mais dans le fond cela a sûrement peu d'importance. Ce disque est très bon et c'est tout ce qu'il y a à en retenir ! Espérons qu'il leur permettra d'étendre leur popularité au delà des frontières francophones...
Alors avec tout ça, le premier contact avec Mirror Mirror peut s'avérer décevant. En effet, "Cold Love" qui ouvre le bal n'a ni l'intensité d'un "Blow" ni l'efficacité de "Do You Read Me ?". Pourtant, avec quelques écoutes supplémentaires, on finit par accrocher et même à trouver ce titre d'ouverture fort sympathique. Globalement on peut faire un constat assez similaire avec tout l'album. Il faut prendre son temps, mais au final c'est vraiment bon. L'orientation musicale, certes, ne surprend guère, Ghinzu s'apparente toujours à une sorte d'hybride entre Muse et The Strokes. Pour autant, l'ensemble est plutôt varié. En effet, "Mirror Mirror" et ses rythmes dansants côtoie l'excellente balade "This Light" (où John Stargasm se prend pour Lou Reed durant les deux premières minutes du morceau) ou encore la longue et planante instrumentale "Interstellar Orgy". On peut souligner du reste qu'il y a eu un bon travail d'effectué sur l'ordre de la tracklist et sur la façon dont les titres sont reliés entre eux.
L'album marque un peu le pas quand même à certains moments, notamment sur "Mother Allegra", et son ambiance d'église, qui ne se montre guère passionnant. Dans un registre plus percutant, "Kill The Surfers" s'avère certes défoulant, mais pas foncièrement intéressant pour autant.
Mirror Mirror a longuement mûri dans les studios du combo belge mais l'attente en valait la peine. Difficile de dire pour autant que cette nouvelle production dépasse la précédente mais dans le fond cela a sûrement peu d'importance. Ce disque est très bon et c'est tout ce qu'il y a à en retenir ! Espérons qu'il leur permettra d'étendre leur popularité au delà des frontières francophones...
Très bon 16/20
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