Boards Of Canada
In A Beautiful Place Out In The Country |
Label :
Warp |
||||
C'est au format court que Boards Of Canada revient, deux ans après le monolithique Music Has The Right To Children. Le chiffre 4 est écrit en jaune sur un tronc d'arbre, aucun étonnement : Sandison et Eoin sont fascinés par le sens caché des chiffres et ils ne sont pas prêt à nous en livrer le secret (si toutefois il l'ont découvert). Contentons nous de dire 4, comme 4eme disque (si on compte les EPs Twoism et Hi Scores, le compte est bon).
Ici, les percées d'air et la sensation d'espace sont encore plus forts, les beats moins appuyés, les couleurs plus chaudes et les contours plus que jamais incertains. Contrairement à Plaid, Boards Of Canada ne recherche pas la diversité, mais dessine toujours les mêmes tableaux que l'on croit avoir toujours connus, et qu'on redécouvre pourtant sans cesse. Les étranges babillements vocodés qui se développeront sur "Geogaddi" deux ans plus tard font leur apparition sur le morceau éponyme. Et "Zoetrope" n'est que cycle d'ondes cristallines qui tournent sans fin vers l'infini.
La famille sans visage est loin derrière les murs des 4 pièces de cette petite maison perdue au milieu de la campagne. Ici les enfants sont télépathes et communiquent avec des signaux lointains. La Terre est une grande bulle d'air où ils vivent, l'espace est un océan, où ça et là bullent d'autres civilisations, dont la musique fait percevoir les lointains mouvements. Poussée par une force mystérieuse, la maison se met à avancer. Peut-être que c'est un bus. Maintenant la brume est basse comme dans un film d'épouvante de la Hammer, on voit la lune parfois au milieu des branches qui défilent. On croirait nager là haut. La musique ne semble pas venir de nos casques. Elle est juste ici et maintenant. Peut-être que c'est elle qui fait avancer le bus. Nous sommes dans un bel endroit, quelque part à la campagne.
Que dire d'autre ? Voici un disque qui échappe à toute raison, un disque totalement immatériel. En un petit 4 titres, les Boards Of Canada ont encore frappé très fort.
Ici, les percées d'air et la sensation d'espace sont encore plus forts, les beats moins appuyés, les couleurs plus chaudes et les contours plus que jamais incertains. Contrairement à Plaid, Boards Of Canada ne recherche pas la diversité, mais dessine toujours les mêmes tableaux que l'on croit avoir toujours connus, et qu'on redécouvre pourtant sans cesse. Les étranges babillements vocodés qui se développeront sur "Geogaddi" deux ans plus tard font leur apparition sur le morceau éponyme. Et "Zoetrope" n'est que cycle d'ondes cristallines qui tournent sans fin vers l'infini.
La famille sans visage est loin derrière les murs des 4 pièces de cette petite maison perdue au milieu de la campagne. Ici les enfants sont télépathes et communiquent avec des signaux lointains. La Terre est une grande bulle d'air où ils vivent, l'espace est un océan, où ça et là bullent d'autres civilisations, dont la musique fait percevoir les lointains mouvements. Poussée par une force mystérieuse, la maison se met à avancer. Peut-être que c'est un bus. Maintenant la brume est basse comme dans un film d'épouvante de la Hammer, on voit la lune parfois au milieu des branches qui défilent. On croirait nager là haut. La musique ne semble pas venir de nos casques. Elle est juste ici et maintenant. Peut-être que c'est elle qui fait avancer le bus. Nous sommes dans un bel endroit, quelque part à la campagne.
Que dire d'autre ? Voici un disque qui échappe à toute raison, un disque totalement immatériel. En un petit 4 titres, les Boards Of Canada ont encore frappé très fort.
Très bon 16/20 | par Sam lowry |
Posté le 01 septembre 2019 à 01 h 37 |
Parler de Boards of Canada à quiconque ne les connaissant pas peut s'avérer aussi compliquer qu'inculquer la notion de déforestation à un Républicain américain blond peroxydé.
Laissons ici de suite au vestiaire les mauvaises métaphores pour s'attaquer à ce qui me parait comme une excellente mise en bouche de cet obscur duo écossais : ce petit E.P. de 4 titres sorti entre les monstres Music Has The Right To Children et Geogaddi.
S'il est rarement évoqué par son statut de non album, il reste une merveilleuse porte d'entrée pour les divagations sonores vaporeuses du groupe. D'une durée totale de 25 minutes, on commence sur la pointe des pieds avec le calme "Kid For Today" et son rythme métronome au gré du souffle d'une bise synthétique (le vent ici davantage que le baiser). L'ambiance sera tout autre dès "Amo Bishop Roden", probablement l'un des plus beaux titres tous albums confondus et des plus bouleversants.
En effet "Amo Bishop Roden" peut parvenir en l'espace de quelques minutes et d'une ritournelle immédiate à vous arracher quelques larmes. Les nappes synthétiques se superposent au fil de l'écoute sans pour autant perturber le thème principal. Simple, efficace et émouvant, il fait rapidement partie des titres dont on aimerait que la boucle ne s'arrête jamais.
Difficile donc de retourner la galette et de passer au titre éponyme qui ne manque pas de qualité et renvoie directement au premier album par ses rires d'enfants et son ambiance légèrement anxiogène. La voix vocodée ajoute encore plus de confusion sur cette berceuse d'un autre monde.
Enfin, "Zoetrope" est un avant-goût de Geogaddi avec ses échos et ses tintements.
Les 4 titres sont calmes et semblent apaisés à l'égal des photos Polaroid qui ornent la pochette. Une certaine ironie semble se dégager de l'ensemble qui fait particulièrement le pont entre les deux albums. Ne serait-ce que pour le marquant "Amo Bishop Roden", cet E.P est tout aussi indispensable qu'un Twoism.
Laissons ici de suite au vestiaire les mauvaises métaphores pour s'attaquer à ce qui me parait comme une excellente mise en bouche de cet obscur duo écossais : ce petit E.P. de 4 titres sorti entre les monstres Music Has The Right To Children et Geogaddi.
S'il est rarement évoqué par son statut de non album, il reste une merveilleuse porte d'entrée pour les divagations sonores vaporeuses du groupe. D'une durée totale de 25 minutes, on commence sur la pointe des pieds avec le calme "Kid For Today" et son rythme métronome au gré du souffle d'une bise synthétique (le vent ici davantage que le baiser). L'ambiance sera tout autre dès "Amo Bishop Roden", probablement l'un des plus beaux titres tous albums confondus et des plus bouleversants.
En effet "Amo Bishop Roden" peut parvenir en l'espace de quelques minutes et d'une ritournelle immédiate à vous arracher quelques larmes. Les nappes synthétiques se superposent au fil de l'écoute sans pour autant perturber le thème principal. Simple, efficace et émouvant, il fait rapidement partie des titres dont on aimerait que la boucle ne s'arrête jamais.
Difficile donc de retourner la galette et de passer au titre éponyme qui ne manque pas de qualité et renvoie directement au premier album par ses rires d'enfants et son ambiance légèrement anxiogène. La voix vocodée ajoute encore plus de confusion sur cette berceuse d'un autre monde.
Enfin, "Zoetrope" est un avant-goût de Geogaddi avec ses échos et ses tintements.
Les 4 titres sont calmes et semblent apaisés à l'égal des photos Polaroid qui ornent la pochette. Une certaine ironie semble se dégager de l'ensemble qui fait particulièrement le pont entre les deux albums. Ne serait-ce que pour le marquant "Amo Bishop Roden", cet E.P est tout aussi indispensable qu'un Twoism.
Parfait 17/20
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