Boards Of Canada

Trans-Canada Highway

Trans-Canada Highway

 Label :     Warp 
 Sortie :    lundi 29 mai 2006 
 Format :  Maxi / CD  Vinyle   

Pour prolonger le plaisir éprouvé lors de l'écoute de leur Campfire Headphase, les Boards Of Canada offrèrent ensuite cet EP tout aussi vaporeux.

On retrouve en ouverture le somptueux " Dayvan Cowboy ", aux textures aussi monumentales qu'impalpables, conviant à un voyage au milieu des strato-cumulus. Des breaks de batterie lancinants se perdent dans le fuzz et la reverb, créant une sorte d'explosion au ralenti, sans véritable début, sans véritable fin. La suite laisse place à quatre inédits (dont deux petits interludes), aussi confondantes de savoir-faire que sans surprise. Pour la première fois dans la discographie du duo, malgré l'impressionnant " Skyliner ", j'ai envie que Boards Of Canada prenne des risques. Il est temps. The Campfire Headphase était un très bel album, beaucoup moins torturé que Geogaddi , et possédait la grâce d'insuffler des mélodies plus directes sans éclipser l'aspect opaque qui faisait toute la profondeur des autres albums. Mais paradoxalement, l'impression dominante restait que Boards Of Canada créaient ce qu'ils savaient faire depuis le début. Trans-Canada Highway , malgré son clin d'oeil à au moins deux albums de Kraftwerk ( Autobahn pour la pochette alors que le style épuré du graphisme rappelle les touts premiers albums, Trans-Europe Express pour le titre), n'est donc pas un hommage aux pionniers de l'électro, mais un complément du l'album précédent. Alors que Geogaddi évoquait la terre secouée, la suite évoque l'immensité du ciel. Redescendre n'est pas nécessaire pour le duo, mais nous laisser perchés dans l'immensité qu'ils avaient exploré pendant les 8 premières années, c'était au risque de nous faire perdre le goût de ce que nous voyions et entendions, à l'usure. Le remix de " Dayvan Cowboy " par la figure importante d'Anticon Odd Nosdam n'apporte pas grand chose de surprenant non plus, frôlant l'exercice de style ambiant, sans grande idée autre que des nappes stellaires un peu longuettes.

Rien de déshonorant dans ce disque, c'est du même niveau que The Campfire Headphase (c'est à dire très haut, autant en qualité qu'en prise d'altitude), mais la force d'un maxi est de parvenir à diffuser un univers propre, comme un réalisateur créerait un court-métrage entre deux films, reprenant s'il veut des ingrédients du précédent, tout en parvenant de manière concise à développer de nouvelles voies. Le pari n'est qu'à moitié réussi pour Boards Of Canada, et ne peut que laisser espérer un prochain album en rupture avec le reste de la discographie. Nous sommes en 2009, et la suite tarde à venir. Guettons...


Sympa   14/20
par Sam lowry


Proposez votre chronique !







Recherche avancée
En ligne
198 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages
Selon vous, quel intérêt les side-projects offrent-ils au rock indé ?