Molasses

Précédant le passage de Thalia Zedek, les quatre membres de Molasses investissent la petite scène du Mondo Bizarro peu après 21H30... et il y en a pour tous les goûts. On retrouve ainsi l'imposant batteur à la barbe tout aussi imposante (un peu à la ZZ Top) et au crâne rasé, le guitariste-chanteur, Scott Chernoff, qui est incontestablement "la gueule" du groupe, ténébreux et charismatique, la chanteuse et clavieriste, Jennifer Ménard, frêle et jolie; l'atout charme du collectif de Montreal, et enfin le violoniste, le plus grand membre du groupe affichant un calme exemplaire.

Et puis le set de Molasses débute. "La La La, Amerika", tiré du récent Trouble At Jinx Hotel entame le set et installera dès lors l'atmosphère intimiste et calme caractéristique au groupe. D'ailleurs ce climat tout à fait particulier ne quittera jamais les Canadiens: leur set baignera tout le temps qu'il durera; c'est-à-dire environ 45 minutes, dans une sérénité accouplée à une mélancolie bienséante.
Il deviendra tâche aisée de se laisser emporter au fil des morceaux délicats et beaux que proposera le collectif. Le violoniste n'hésitera pas à laisser son instrument de prédilection de côté pour nous offrir les parties de scie musicale que l'on retrouve sur les albums des Canadiens, et Chernoff d'user de l'archet sur sa Fender, tandis que la (vraiment très) jolie Jennifer Ménard ne cessera de placer sa voix délicate et belle sur chacun des morceaux. De "Coda" à "Miss Peach's Pawnshop" en passant par "Sign Of Judgment", Molasses restituera parfaitement le caractère minimaliste et introspectif propre à Trouble At Jinx Hotel, et les quelques titres échappés de A Slow Messe, tel ce très beau "Our Lady Of Winter", et même "Five Hundred Miles from Baltimore" de You'll Never Be Well No More poursuivront idéalement le périple instauré qui aura consisté à nous plonger durant trois quart d'heure (ce qui est quand même nettement trop court) dans une ambiance de quiétude et de douceur totale.