Casiotone For The Painfully Alone

Pocket Symphonies For Lonesome Subway Cars

Pocket Symphonies For Lonesome Subway Cars

 Label :     Tomlab 
 Sortie :    mardi 06 novembre 2001 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

Le solitaire de la Cité des Roses et son synthétiseur se sont fait une place de choix avec leur premier essai. Tomlab a été épaté par ce lo-fi singulier et propose au ‘duo' un box à sa taille dans son écurie familiale. L'occasion pour Owen Ashworth de reproduire un second calepin d'esquisses dont il a le secret... Enfin c'est ce que l'on pourrait penser avant d'être détrompé par ce Pocket Symphonies For Lonesome Subway Cars. En seulement deux ans, l'américain est parvenu à faire évoluer son lo-fi de manière conséquente tout en préservant sa qualité d'écriture impressionniste - ce qui n'est pas donné lorsqu'on s'attaque à ce genre si particulier. Il continue à figer des situations toujours aussi simples, du quotidien mais a renoncé à l'ironie, qui pourtant faisait en grande partie son charme, pour laisser place à un doute constant et des histoires plus moroses les unes que les autres. Le songwriter ressasse les douleurs d'autrui comme si c'était les siennes et bluffe encore par ses tableaux de sincérité ("Caltrain Song" très réussi). Et pour nourrir au mieux ses instants dérobés, rien de tel que de maintenir une tension diffuse tout au long de ces symphonies de poche. Devant les monologues âpres de Ashworth, plus que jamais fermé, germent alors des samples beaucoup moins enjoués (sauf l'introduction irréelle "We Have Mice") mais fiévreux, lourds. Ils n'en restent pas moins fluides quoi que plongés dans des saturations qui tentent de gagner du terrain. En contrepartie, les lignes mélodiques ont pris en volume et en pertinence ("Destroy The Evidence" et sa basse synthétisée, "Lesley Gore On The Tami Show" paisible) bien qu'attaquées par moments par les riffs acides de "Oh Contessa" ou "Yr Boyfriend". Juste de quoi justifier le titre de l'opus à condition d'avoir un vieil autoradio cassette. On notera par ailleurs la collaboration de Jason Quever (Papercuts) sur deux morceaux pour ajouter quelques notes physiques de violoncelle ("Oh Illinois") qui rajoutent tout de suite un peu plus de cachet. Casiotone For The Painfully Alone confirme son statut de figure montante du lo-fi bricolé en prouvant en même temps ses capacités à se renouveler sans difficulté. C'est loin d'être évident mais là on ne peut que s'incliner.


Bon   15/20
par TiComo La Fuera


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