Casiotone For The Painfully Alone

Voici déjà l'heure du bilan pour Owen Ashworth. L'homme au Casiotone a encore profité de deux années pour faire un nouveau petit lot de chansons en mixant cette fois le ton de ses deux premiers albums. Nous sommes alors à la croisée de deux chemins plutôt divergents : l'un spirituel, réjoui par certaines échappées enjouées, l'autre qui a apprivoisé les douces réflexions de la mélancolie et abreuve désormais l'écriture de l'artiste. Twinkle Echo étoffe ainsi encore cette carrière faite de bric et de broc qui en plus de lui fournir une pluralité pertinente, aborde toujours des situations dont tout le monde se fiche et décrit des détails insolites ("a listless intellectual in her prime / scrabble high score 409" sur "Roberta C"). Casiotone For The Painfully Alone a grandi il ne fait aucun doute, particulièrement dans ses textes de plus en plus implicites bien que continûment très picturaux. A cela s'ajoute une envie furtive de se rapprocher de l'analogique à l'instar de "It Wasn't The Same Somehow" avec sa basse très fluide. Une tentative éclair puisqu'à côté, l'américain s'est amusé avec sa boite à rythme à dénicher des rythmes kitchou ("Toby, Take A Bow") histoire de renouer avec des mélodies simplistes mais entêtantes ou essaie la bidouille d'électro parades vrombissante ("Artic Room"). Ou encore a abusé de la saturation le temps de "Casiotone For The Painfully Alone In A Yellow T-Shirt", un peu trop fouillis par son mélange de violoncelle et d'un beat bien irritant. Quoiqu'il en soit, Owen Ashworth s'est encore débrouillé à rafraîchir son lo-fi maigrichon mais tenace. Il devance même son label Tomlab dans l'idée de réunir ses deux précédentes productions sur une compilation (The First Two Albums sorti en 2005) cependant ici il s'agit d'une belle troisième collection d'inédits.