The Soundtrack Of Our Lives

Exercice casse-gueule pour les Soundtrack Of Our Lives: succéder aux Detroits Cobras qui viennent de délivrer un concert classieux. Si la musiqe des Detroit Cobras fait référence au Rock 'n' Roll sixties, les SOOL eux, sont les dignes successeurs de ces groupes mastodontes au son matamoresque caractéristique des seventies. On pense aux Rolling Stones, aux Who, à Pink Floyd, aux Wings,... et à la démesure qui accompagnait alors les prestations scéniques entre débauche visuelle et sonore. Nos six Suédois en ont donc fait leur parti: entreprise de gros oeuvre.

Ebbot Lundberg, vêtu d'un tunique brune du plus mauvais effet, nous la joue frère Tuck tant son jeu de scène tient du prèche goguenard et bon vivant. Bras en croix, il livre son sermon rétro rock en bonnes grosses tranches. Mattias Barjed, sorte d'Angus Young dans le costard de Jack White, et Ian ‘Al Capone' Person en maîtres artificiers y vont de leurs solos hyperboliques où la grandiloquence se dispute au pompeux. Bref, la lourdeur menace... Mais, est-ce l'énergie deployée par notre duo de guitar heroes ou la gouaille de Lundberg ? Le concert des Soundtrack Of Our Lives vire à la performance de haut vol. Lundberg qui déserte la scène pour se mêler au public, Person en ballerine virevoltante de la six cordes et Barjed brandissant une guitare double manche, voilà un récital qui atteint des sphères insoupçonnées. D'ailleurs, les Detroit Cobras attirés par les clameurs enflammées de la Rotonde, assistent backstage et admiratifs à la grand messe Soundtrack Of Our Lives.

A ces véritables performers: chapeau bas et respect.