Xiu Xiu

Après le très honorable et intimiste set de Chris Brokaw, Xiu Xiu se présente maintenant sur scène devant un public vraisemblablement impatient d'en découdre avec le combo américain, présent en formation réduite à l'état de duo. Nous voici donc quelque part entre une electronica subtile et une noise ravageuse... Croisement improbable pour concert improbable.

D'entrée de jeu le ton est donné: l'électro-rock du groupe se montre dès le début incandescent, speedé et totalement épileptique. Que demander de plus ? Xiu Xiu possède une réelle aptitude à créer des morceaux déjantés et évoluant dans un univers bien particulier. C'est pourquoi, on se laissera plusieurs fois piégés par ces riffs imposés par Jamie Stewart ainsi que son chant grave et totalement possédé, et soutenu par des rythmiques folles ou puissantes, voire complètement débridées.
Mais, car il y a un "mais", si les titres les plus rythmés parviennent à exciter le public et à susciter la curiosité, les morceaux les plus calmes et les plus atmosphériques ne parviennent pas à créer le même engouement. L'ennui n'est malheureusement parfois pas très loin. Car il faut reconnaître qu'il est bien difficile de trouver le même attrait dans les morceaux dont le manque de puissance (volontaire évidemment) et la recherche d'atmosphère plus éthérée. Xiu Xiu pêche donc dans la cohérence de son concert qui nous fera vivre d'excellents instants comme de plus dispensables.
Le groupe offrira deux titres en rappel dont un splendide "Helsabot" excessivement délicat chanté timidement par la clavieriste (et accesoirement "percussionniste"), et joué on ne peut plus sobrement à la guitare par Jamie Stewart. Définitivement un final touchant et tout simplement beau.

Manifestement, un agréable moment, entaché par quelques passages moins captivants, mais un agréable moment quand même.