Casiotone For The Painfully Alone
Answering Machine Music |
Label :
Cassingle USA |
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Difficile de faire plus indie que Owen Ashworth. Son nom ? Casiotone For The Painfully Alone. Une appellation pas piquée des hannetons et qui révèle son potentiel en seulement deux mots. Originaire de Portland, l'américain bricole cet album avec un simple clavier Casiotone de la première génération sur un label qu'il crée pour l'occasion. Et si l'instrument a suscité beaucoup d'enthousiasme pour les non initiés lors de sa sortie dans les années 80 en synthétisant le son d'une large gamme d'instruments divers, il est clair que vingt ans après la démarche d'une telle utilisation se veut forcément rétro. Answering Machine Music repose donc sur ces rythmes de fond de tiroirs que l'on connaît tous ("When The Bridge Toll Was A Dollar"), ses cordes imitées avec un succès très discutable (mais ici quasiment absentes heureusement) et ses différentes sonorités de claviers plutôt indistinctes et sourdes. Un bidouillage pas plus cheap tu meurs derrière lequel Ashworth trouve quand même le moyen de laisser sa voix bien en retrait. Le schéma de chacun des onze morceaux est sensiblement le même : une ligne de batterie-casserole, des accords approximatifs de clavier-orgue-ambulance, qui peuvent être entraînant, et de petits textes explicites allant de l'anodin au particulièrement incongru. Des histoires qui rappellent Arab Strap dans le chant pâteux consterné ("Baby It's You" seul titre saturé vrombissant) mais bénéficient souvent d'une petite pointe d'humour très singulier. "A Normal Suburban Lifestyle Is A Near Impossibility Once You've Fallen In Love With An International Spy" parle de lui-même et "Rice Dream Girl" extrapole la suite d'une rencontre en plein supermarché (I was in the safeway store/when I saw you in aisle four I swear you looked so nice/you were buying milk that was made out of rice [...] oh won't you do what's right/put your groceries in my car tonight/I want to take you home). La recette du bonhomme est simple, un peu statique aussi, et pourtant fonctionne à merveille. La sincérité de cette poésie urbaine est placée aux premières loges, il n'y a pas de doute, et se suffit à soi-même amplement. Peu d'albums arborent une telle authenticité et Answering Machine Music en fait partie.
Très bon 16/20 | par TiComo La Fuera |
Note : L'album a été réédité chez Tomlab en 2002 avec quatre morceaux additionnels.
Posté le 15 janvier 2009 à 17 h 09 |
Exemple type de la fausse bonne idée, ce premier album de Casiotone For The Painfully Alone ne brille malheureusement que par son concept.
Les claviers Casio sortis dans les années 80, le Casiotone en tête, ont aujourd'hui acquis un statut d'objet culte, et ce probablement à juste titre: ils sont petits, simples d'emploi, peuvent former un mini-orchestre à eux tout seuls, et sont pourvus de sons au grain très particulier. Enfin, ils ressemblent avant tout à des jouets pour enfant, ce qui contribue indéniablement à leur aura vintage.
Owen Ashworth a fait le pari de pouvoir diffuser une musique basée simplement sur l'utilisation de ces fameux synthétiseurs, et cette idée en tant que telle est porteuse de grands espoirs. Certainement parce qu'Ashworth réalise ce rêve que tout musicien a peut être déjà eu, à savoir réaliser un disque seul, dans des conditions d'enregistrement et d'instrumentation minimales. Après tout, dans un monde musical utopiste, la Songwriting's Power devrait régner en maître...
Malheureusement donc, l'intérêt de l'entreprise s'arrête là. Et ce pour deux raisons. D'abord, parce que Ashworth triche. Lui qui, dans son nom d'emprunt, laisse entendre un grand dépouillement et de la sincérité, travestit le Casiotone en une espèce de clavier au son cradoque, en permanence saturé (on peut être à peu près sûr que tout passe par une pédale de distorsion légère, histoire de "sonner" tchipamort), quand il dispense normalement des sons incroyablement purs.
Ensuite, le résultat se veut sans doute être l'aboutissement d'un extrêmisme lo-fi revendiqué. Mais quand on connait l'infinité de combinaisons techniques qu'offrent les Casiotone, on ressort franchement frustré de cet Answering Machine Music fainéant et usant, aux mélodies déconcertantes de facilité.
Au final, l'entreprise Casiotone For The Painfully Alone ressemble plus à un défi débile du style "je te parie que j'arrive à réaliser un disque avec des claviers de brocante, le tout enregistré avec un micro d'ambiance dégueulasse". Très décevant.
Les claviers Casio sortis dans les années 80, le Casiotone en tête, ont aujourd'hui acquis un statut d'objet culte, et ce probablement à juste titre: ils sont petits, simples d'emploi, peuvent former un mini-orchestre à eux tout seuls, et sont pourvus de sons au grain très particulier. Enfin, ils ressemblent avant tout à des jouets pour enfant, ce qui contribue indéniablement à leur aura vintage.
Owen Ashworth a fait le pari de pouvoir diffuser une musique basée simplement sur l'utilisation de ces fameux synthétiseurs, et cette idée en tant que telle est porteuse de grands espoirs. Certainement parce qu'Ashworth réalise ce rêve que tout musicien a peut être déjà eu, à savoir réaliser un disque seul, dans des conditions d'enregistrement et d'instrumentation minimales. Après tout, dans un monde musical utopiste, la Songwriting's Power devrait régner en maître...
Malheureusement donc, l'intérêt de l'entreprise s'arrête là. Et ce pour deux raisons. D'abord, parce que Ashworth triche. Lui qui, dans son nom d'emprunt, laisse entendre un grand dépouillement et de la sincérité, travestit le Casiotone en une espèce de clavier au son cradoque, en permanence saturé (on peut être à peu près sûr que tout passe par une pédale de distorsion légère, histoire de "sonner" tchipamort), quand il dispense normalement des sons incroyablement purs.
Ensuite, le résultat se veut sans doute être l'aboutissement d'un extrêmisme lo-fi revendiqué. Mais quand on connait l'infinité de combinaisons techniques qu'offrent les Casiotone, on ressort franchement frustré de cet Answering Machine Music fainéant et usant, aux mélodies déconcertantes de facilité.
Au final, l'entreprise Casiotone For The Painfully Alone ressemble plus à un défi débile du style "je te parie que j'arrive à réaliser un disque avec des claviers de brocante, le tout enregistré avec un micro d'ambiance dégueulasse". Très décevant.
Mauvais 5/20
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