Oasis
Dig Out Your Soul |
Label :
Big Brother |
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Après une traversée du désert d'une dizaine d'années, manquant cruellement d'idées salvatrices et de cohérence artistique, Oasis réussit tout de même à rassembler ses esprits sur le très bon Don't Believe The Truth. Un son, une unité, malgré l'écriture à quatre mains, pour un album taillé d'un bloc.
Pour Dig Out Your Soul, on suit la même recette que l'album précédent. Fini les égarements ayant rendu les précédentes galettes bordéliques. Et cette fois le chef a tranché : l'album sera psyché. On n'est donc prié de composer dans ce sens. Et pour parvenir à une patine spéciale, le matériel utilisé sera old-school. De retour aux mythiques studios Abbey Road, le groupe a préféré apporter son matos plutôt que d'utiliser le tout venant numérique sans saveur. Et le résultat s'entend! La production est admirable : spacieuse, fouillée, lourde, toute en basse, gorgée d'arrangements délicieux et de bidouillis sonores servant à merveille des morceaux sortant de l'ordinaire du groupe.
Le single "The Shock Of The Lightning" avait déjà donné un aperçu significatif de la bonne santé d'Oasis : inspiré, entraînant, maitrisé et joliment arrangé. Des morceaux aussi réussis l'album en contient quelques uns. "Bag It Up" déjà, où l'on se rend compte que la diction trainante de Liam semble faite pour ce style d'ambiances poisseuses et enfumées. L'impeccable enchainement "(Get Off Your) High Horse Lady"/"Falling Down" qui installe une inquiétude pesante avant un relâchement feutré salvateur. "The Turning" où le groupe abandonne presque la guitare. La traditionnelle ballade Lennonienne de Liam "I'm Outta Time". Ou encore le morceau final, "Soldier On", également de Liam, qui clôt idéalement l'album de manière irréelle.
On retrouve ici toute une époque (grosso modo 1967-1972) durant lesquels le rock british tirait sur le narguilé et n'hésitait pas à gober tout ce qui trainait pour déployer ses facultés créatrices. Et, comme ceux qui veulent impérativement savoir où le groupe 'a pompé' ses idées n'ont sûrement aucune idée de quoi il est question ici, on citera pour eux : The Pretty Things (de l'aveu même de Noel qui aurait écouté S.F. Sorrow pendant l'enregistrement, même si l'ambiance générale faire plus penser à Parachute), The Hollies, The Creation, voire George Harrison ou encore les albums tardifs des Small faces.
Malheureusement, certaines idées saugrenues viennent gâcher des morceaux prometteurs. La rythmique agaçante de "Ain't Got Nothin'", la structure poussive de "The Nature Of Reality" ou l'auto-parodie sur "Waiting For The Rapture" par exemple. Dommage.
Le reste s'avère ce qu'a fait de mieux Oasis depuis bien longtemps. Il est fort peu probable que le groupe draine de nouveaux fans avec cet album (surtout sans aucun tube), sa réputation étant bien plus puissante que l'objectivité musicale de ses détracteurs. Les amateurs sauront eux apprécier ce retour de flamme bienvenu.
Pour Dig Out Your Soul, on suit la même recette que l'album précédent. Fini les égarements ayant rendu les précédentes galettes bordéliques. Et cette fois le chef a tranché : l'album sera psyché. On n'est donc prié de composer dans ce sens. Et pour parvenir à une patine spéciale, le matériel utilisé sera old-school. De retour aux mythiques studios Abbey Road, le groupe a préféré apporter son matos plutôt que d'utiliser le tout venant numérique sans saveur. Et le résultat s'entend! La production est admirable : spacieuse, fouillée, lourde, toute en basse, gorgée d'arrangements délicieux et de bidouillis sonores servant à merveille des morceaux sortant de l'ordinaire du groupe.
Le single "The Shock Of The Lightning" avait déjà donné un aperçu significatif de la bonne santé d'Oasis : inspiré, entraînant, maitrisé et joliment arrangé. Des morceaux aussi réussis l'album en contient quelques uns. "Bag It Up" déjà, où l'on se rend compte que la diction trainante de Liam semble faite pour ce style d'ambiances poisseuses et enfumées. L'impeccable enchainement "(Get Off Your) High Horse Lady"/"Falling Down" qui installe une inquiétude pesante avant un relâchement feutré salvateur. "The Turning" où le groupe abandonne presque la guitare. La traditionnelle ballade Lennonienne de Liam "I'm Outta Time". Ou encore le morceau final, "Soldier On", également de Liam, qui clôt idéalement l'album de manière irréelle.
On retrouve ici toute une époque (grosso modo 1967-1972) durant lesquels le rock british tirait sur le narguilé et n'hésitait pas à gober tout ce qui trainait pour déployer ses facultés créatrices. Et, comme ceux qui veulent impérativement savoir où le groupe 'a pompé' ses idées n'ont sûrement aucune idée de quoi il est question ici, on citera pour eux : The Pretty Things (de l'aveu même de Noel qui aurait écouté S.F. Sorrow pendant l'enregistrement, même si l'ambiance générale faire plus penser à Parachute), The Hollies, The Creation, voire George Harrison ou encore les albums tardifs des Small faces.
Malheureusement, certaines idées saugrenues viennent gâcher des morceaux prometteurs. La rythmique agaçante de "Ain't Got Nothin'", la structure poussive de "The Nature Of Reality" ou l'auto-parodie sur "Waiting For The Rapture" par exemple. Dommage.
Le reste s'avère ce qu'a fait de mieux Oasis depuis bien longtemps. Il est fort peu probable que le groupe draine de nouveaux fans avec cet album (surtout sans aucun tube), sa réputation étant bien plus puissante que l'objectivité musicale de ses détracteurs. Les amateurs sauront eux apprécier ce retour de flamme bienvenu.
Bon 15/20 | par Abe-sapien |
Posté le 27 octobre 2008 à 21 h 29 |
Oasis, ce n'est pas un scoop, a une discographie de qualité irrégulière. Si le début des années 2000 en avait laissé plus d'un perplexe sur l'avenir du combo mancunien (excepté en Angleterre où il continuait à remplir des stades), Don't Believe The Truth, sorti en 2005, redonnait enfin un peu d'espoir. Dig Out Your Soul avait donc la lourde tâche de confirmer ce regain de forme.
C'est avec une certaine fébrilité que l'on découvre ce nouvel opus, annoncé bien avant sa sortie comme le meilleur effort des frères Gallagher depuis des lustres.
L'album ouvre sur un "Bag It Up" très rock et tubesque et enchaine sur un tout aussi bon "The Turning" qui alterne notes légères de piano et grosses guitares sur le refrain, le tout se concluant sur une magnifique outro apaisée. C'est ensuite Noel qui prend le relais derrière le micro pour un très bon "Waiting For The Rapture". Le gaillard fait rarement le déplacement pour rien (comment oublier "Don't Look Back In Anger", "The Masterplan" ou encore "The Importance Of Being Idle"?) et les trois titres où on lui doit le chant sur cet album sont de vraies réussites (le bluesy "High Horse Lady" et le futur single "Falling Down"). Le groupe fait fort également sur le premier extrait de l'album, le puissant "The Shock Of The Lightning" mais aussi sur "I'm Outta Time", ballade écrite par Liam, très inspirée par John Lennon et en passe de devenir un classique du groupe. Pour la petite histoire, on entend d'ailleurs parler l'ex Beatles sur la fin de ce titre, un peu "too much" certes, mais cela fait tout de même son petit effet!
Si beaucoup ont évoqué des ambiances psychédéliques sur ce disque, cela est particulièrement vrai sur "To Be Where There's Life", titre hypnotisant où sont utilisés des instruments tels que la cithare ou le didgeridoo. On jurerait qu'il a été écrit sous acide.
A l'issue des 8 premiers morceaux, on se dit vraiment qu'on tient ici un très bon disque. Malheureusement, le tableau s'assombrit un peu sur la fin. Notamment à cause de "Ain't Got Nothing", titre pas catastrophique mais un peu anecdotique malgré le fait que le groupe semble bien l'apprécier. "The Nature Of Reality" et son bon riff de guitare réhausse un peu le niveau sans atteindre des sommets. Heureusement les choses finissent bien grâce à "Soldier On", titre ressorti des tiroirs peu de temps avant le bouclage de l'album, qui délivre une ambiance planante sur fond de claviers 60's.
A l'heure où les groupes electro-rock cartonnent, Oasis a voulu faire un album de rock, simple, influencé par les Stones, les Doors, John Lennon ou encore les Pretty Things, la touche Oasis (car oui elle existe) en plus. Pour autant il est assez fouillé et bénéficie d'une production adéquate.
Au final, les frères Gallagher nous prouvent enfin qu'ils en avaient encore sous le capot et qu'ils ne se reposaient pas définitivement sur leur deux premiers albums. Dig Out Your Soul aurait pu être parfait, il passe de peu à côté de cet exploit, il n'en demeure pas moins le meilleur disque du groupe de Manchester depuis une décennie, et ce n'est pas rien!
C'est avec une certaine fébrilité que l'on découvre ce nouvel opus, annoncé bien avant sa sortie comme le meilleur effort des frères Gallagher depuis des lustres.
L'album ouvre sur un "Bag It Up" très rock et tubesque et enchaine sur un tout aussi bon "The Turning" qui alterne notes légères de piano et grosses guitares sur le refrain, le tout se concluant sur une magnifique outro apaisée. C'est ensuite Noel qui prend le relais derrière le micro pour un très bon "Waiting For The Rapture". Le gaillard fait rarement le déplacement pour rien (comment oublier "Don't Look Back In Anger", "The Masterplan" ou encore "The Importance Of Being Idle"?) et les trois titres où on lui doit le chant sur cet album sont de vraies réussites (le bluesy "High Horse Lady" et le futur single "Falling Down"). Le groupe fait fort également sur le premier extrait de l'album, le puissant "The Shock Of The Lightning" mais aussi sur "I'm Outta Time", ballade écrite par Liam, très inspirée par John Lennon et en passe de devenir un classique du groupe. Pour la petite histoire, on entend d'ailleurs parler l'ex Beatles sur la fin de ce titre, un peu "too much" certes, mais cela fait tout de même son petit effet!
Si beaucoup ont évoqué des ambiances psychédéliques sur ce disque, cela est particulièrement vrai sur "To Be Where There's Life", titre hypnotisant où sont utilisés des instruments tels que la cithare ou le didgeridoo. On jurerait qu'il a été écrit sous acide.
A l'issue des 8 premiers morceaux, on se dit vraiment qu'on tient ici un très bon disque. Malheureusement, le tableau s'assombrit un peu sur la fin. Notamment à cause de "Ain't Got Nothing", titre pas catastrophique mais un peu anecdotique malgré le fait que le groupe semble bien l'apprécier. "The Nature Of Reality" et son bon riff de guitare réhausse un peu le niveau sans atteindre des sommets. Heureusement les choses finissent bien grâce à "Soldier On", titre ressorti des tiroirs peu de temps avant le bouclage de l'album, qui délivre une ambiance planante sur fond de claviers 60's.
A l'heure où les groupes electro-rock cartonnent, Oasis a voulu faire un album de rock, simple, influencé par les Stones, les Doors, John Lennon ou encore les Pretty Things, la touche Oasis (car oui elle existe) en plus. Pour autant il est assez fouillé et bénéficie d'une production adéquate.
Au final, les frères Gallagher nous prouvent enfin qu'ils en avaient encore sous le capot et qu'ils ne se reposaient pas définitivement sur leur deux premiers albums. Dig Out Your Soul aurait pu être parfait, il passe de peu à côté de cet exploit, il n'en demeure pas moins le meilleur disque du groupe de Manchester depuis une décennie, et ce n'est pas rien!
Très bon 16/20
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