Chris Garneau

Pour ceux qui ont aimé la 'musique pour touristes', Chris Garneau reprend la barre en cette période de Noël pour répandre ses dernières historiettes farfelues et émouvantes. Il n'y a qu'à voir les titres plus évocateurs que jamais : "Love Zombies" ou "The Runt" aux refrains exquis. Mais pourtant le sens nous échappe toujours autant, perdu dans des cascades d'extrapolations. Notre humeur en prend aussi un coup puisqu'on ne sait pas trop quoi penser de chaque morale dispensée le long de ce C Sides. Le jeune pianiste américain évite avec élégance les débats sans intérêt. Il se contente plutôt de nous rapporter quelques fresques morcelées du quotidien, occultant l'objectif premier de ses concessions. Des portraits complexes ou des récits aux apparences singulières avec pour trame les mêmes accords de piano, prévenants et limpides ("Black Out" fait parfois penser à "So Far"). Les textes cristallisent une fois de plus dans toute leur splendeur et avec une infinie lenteur dans cette petite bulle ouatée que s'est inventée ce petit gars de Brooklyn. Une bulle que l'on ne voudra quitter sans aucun prétexte...