Stephen Malkmus And The Jicks
Real Emotional Trash |
Label :
Matador |
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Même s'il n'est jamais parvenu à atteindre la spontanéité et la décontraction de Pavement, un nouvel album de Stephen Malkmus et ses Jicks représente toujours un mini-évènement pour les nostalgiques des années 1990. En ce début d'année, le chanteur nous propose son quatrième opus Real Emotional Trash toujours édité chez le fidèle label Matador.
Dès le début de l'écoute un doute survient sur le groupe écouté. Y aurait-il une erreur de pressage? Stephen Malkmus se serait-il reconvertit au stoner? Les grosses guitares fuzzées et le son tonitruant envoyant des riffs costauds sur "The Dragonfly Pie" nous prennent au dépourvu ! C'est l'accordage des guitares et la voix débonnaire et unique qui lèvent le doute... La production est ample et précise comme depuis quelques disques. Et cet excès de propreté biaise toujours le charme de ses mélodies coutumières. A trop vouloir polir le son, gonfler la puissance et gommer les défauts, les compositions perdent en authenticité et en naïveté.
Mais heureusement, l'essentiel est là. Ne pinaillons pas, Stephen Malkmus a toujours la capacité envieuse de pondre des mélodies et des arrangements à tomber. Des lignes de chant déconcertantes de simplicité et de logique, des petits bidouillages électroniques et décalés, des progressions instrumentales et émotionnelles vertigineuses. Tout ce qu'il faut pour rester accroché tout l'album durant. On notera cependant la tournure quelque peu sixties que prennent quelques plages. L'utilisation de choeurs féminins enjoués, de sons de claviers et de guitares bien spécifiques sans oublier la pochette, participent à ce retour en arrière artistique.
Real Emotional Trash contient le lot de sucreries pops entêtantes habituelles telles "Cold Son", "Gardenia" ou "Hopscotch Wille". Les structures plus progressives qu'ont tendance à prendre les compositions de Stephen Malkmus depuis quelques temps s'affirment ici. C'est tantôt fort réussi tel ce "Out Of Reaches" qui enchaîne des passages planants de manière judicieuse ou encore le magnifique "Elmo Delmo" qui parvient à installer une atmosphère enchanteresse et planante malgré un aspect théâtral fort pompeux. Les choses se corsent par contre sur le morceau titre qui accuse tout de même les dix minutes et qui fini par devenir affreusement soporifique ou sur "Baltimore" qui enchaîne des parties grandiloquentes de manière scabreuse. Inutile d'ajouter que les mélodies charmeuses se retrouvent du fait noyées au milieu de ces plages trop longues. Espérons que Stephen Malkmus saura tempérer ses élans de mélomane à l'avenir.
Dès le début de l'écoute un doute survient sur le groupe écouté. Y aurait-il une erreur de pressage? Stephen Malkmus se serait-il reconvertit au stoner? Les grosses guitares fuzzées et le son tonitruant envoyant des riffs costauds sur "The Dragonfly Pie" nous prennent au dépourvu ! C'est l'accordage des guitares et la voix débonnaire et unique qui lèvent le doute... La production est ample et précise comme depuis quelques disques. Et cet excès de propreté biaise toujours le charme de ses mélodies coutumières. A trop vouloir polir le son, gonfler la puissance et gommer les défauts, les compositions perdent en authenticité et en naïveté.
Mais heureusement, l'essentiel est là. Ne pinaillons pas, Stephen Malkmus a toujours la capacité envieuse de pondre des mélodies et des arrangements à tomber. Des lignes de chant déconcertantes de simplicité et de logique, des petits bidouillages électroniques et décalés, des progressions instrumentales et émotionnelles vertigineuses. Tout ce qu'il faut pour rester accroché tout l'album durant. On notera cependant la tournure quelque peu sixties que prennent quelques plages. L'utilisation de choeurs féminins enjoués, de sons de claviers et de guitares bien spécifiques sans oublier la pochette, participent à ce retour en arrière artistique.
Real Emotional Trash contient le lot de sucreries pops entêtantes habituelles telles "Cold Son", "Gardenia" ou "Hopscotch Wille". Les structures plus progressives qu'ont tendance à prendre les compositions de Stephen Malkmus depuis quelques temps s'affirment ici. C'est tantôt fort réussi tel ce "Out Of Reaches" qui enchaîne des passages planants de manière judicieuse ou encore le magnifique "Elmo Delmo" qui parvient à installer une atmosphère enchanteresse et planante malgré un aspect théâtral fort pompeux. Les choses se corsent par contre sur le morceau titre qui accuse tout de même les dix minutes et qui fini par devenir affreusement soporifique ou sur "Baltimore" qui enchaîne des parties grandiloquentes de manière scabreuse. Inutile d'ajouter que les mélodies charmeuses se retrouvent du fait noyées au milieu de ces plages trop longues. Espérons que Stephen Malkmus saura tempérer ses élans de mélomane à l'avenir.
Bon 15/20 | par Abe-sapien |
Posté le 01 avril 2008 à 16 h 44 |
On pouvait le craindre. À force de creuser un sillon psyché-cool avec ses Jicks, Stephen Malkmus est tombé sur un os prog. Remarque ça faisait longtemps qu'il le mâchouillait cet os nauséabond, mais là faut dire qu'il s'y casse carrément les dents.
Déjà un rapide coup d'oeil à la minuterie nous met sur la voie inquiétante : plus de la moitié des morceaux de ce Real Emotional Trash dépasse les 5 minutes. Chrono souvent fatidique aux branleurs de manche de tout poil. Et l'ancien locataire du trottoir magnifique ne fait malheureusement pas exception en se la jouant vulgos maniéré à coup de dégueulis de soli dès qu'il en a l'occasion. Misère.
Et c'est bien là le problème. L'unique. Si Malkmus avait gentiment réprimé ses envies de se faire plaisir, Real Emotional Trash aurait pu taper fièrement au portillon du panthéon du monsieur en question. Car en solo ou en groupe, Malkmus n'a peut-être jamais fait mieux que "We Can't Help You", chef-d'oeuvre décontracte de pop embrumée. Lui arrive à la cheville dans le même genre "Cold Son" ou "Gardenia". Et sans leur passages onanistes, oui, certains morceaux se révèlent au moins aussi bon ("Dragonfly Pie", "Out Of Reaches"). Pour le reste par contre, on n'ira pas crier au gâchis tant l'américain s'enfonce dans la complexité la plus barbante ou la démonstration technique allongée.
Les voyeurs qui bavent devant pareilles prouesses s'y retrouveront sans doute, mais les fans de Stephen Malkmus, de Malkmus le j'menfoutiste, auront eux de quoi s'alarmer face à l'orientation vilainement prog que prend l'ex-leader de Pavement. Comme s'il réfutait une fois pour toute son passé glorieux d'amateurisme déglingué. Dommage.
Déjà un rapide coup d'oeil à la minuterie nous met sur la voie inquiétante : plus de la moitié des morceaux de ce Real Emotional Trash dépasse les 5 minutes. Chrono souvent fatidique aux branleurs de manche de tout poil. Et l'ancien locataire du trottoir magnifique ne fait malheureusement pas exception en se la jouant vulgos maniéré à coup de dégueulis de soli dès qu'il en a l'occasion. Misère.
Et c'est bien là le problème. L'unique. Si Malkmus avait gentiment réprimé ses envies de se faire plaisir, Real Emotional Trash aurait pu taper fièrement au portillon du panthéon du monsieur en question. Car en solo ou en groupe, Malkmus n'a peut-être jamais fait mieux que "We Can't Help You", chef-d'oeuvre décontracte de pop embrumée. Lui arrive à la cheville dans le même genre "Cold Son" ou "Gardenia". Et sans leur passages onanistes, oui, certains morceaux se révèlent au moins aussi bon ("Dragonfly Pie", "Out Of Reaches"). Pour le reste par contre, on n'ira pas crier au gâchis tant l'américain s'enfonce dans la complexité la plus barbante ou la démonstration technique allongée.
Les voyeurs qui bavent devant pareilles prouesses s'y retrouveront sans doute, mais les fans de Stephen Malkmus, de Malkmus le j'menfoutiste, auront eux de quoi s'alarmer face à l'orientation vilainement prog que prend l'ex-leader de Pavement. Comme s'il réfutait une fois pour toute son passé glorieux d'amateurisme déglingué. Dommage.
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