The Pastels
A Truckload Of Trouble: 1986-1993 |
Label :
Seed |
||||
Parler du rock écossais sans évoquer les Pastels, c'est un peu comme causer philo sans jamais citer Jean-Claude Van Damne. Pure hérésie. Pourtant sur l'échelle de la reconnaissance, les Pastels sont loin derrière, au hasard, Jesus & Mary Chain qu'ils ont précédé et sans doute grandement influencé. Etat de fait assez incompréhensible qu'une bonne compilation distribuée dans les écoles, pourrait à terme réparer.
Idée à soumettre au ministère de l'Education Nationale. D'autant que la compile en question existe déjà : A Truckload Of Trouble, sous-titré 1986-1993. De la renommée fugace sous le sceau C 86 à la disparition médiatique dans les années 90 pour cause de nouvelles modes et de productions au compte-goutte. Soit une merveilleuse collection triée de singles et face B, idéale pour faire connaissance avec nos amis écossais.
Amis pas forcément dès le premier contact. C'est même rare. On aurait plutôt tendance à les regarder mauvais ces Ecossais gnan-gnan qui déversent avec indolence camée leur pop malléable comme du chewing-gum prémâché. Une pop faite de mélodies au ralenti fréquemment floutées par des guitares qui embrument l'esprit. Et puis les voix... Car les Pastels se distinguent aussi et peut-être même avant tout par le chant atypique qu'ils prodiguent. Et là ça peut franchement coincer pour celui ou celle élevé à la bienséance vocale. Des voix féminines calquées sur le modèle fragile et timide d'une Moe Tucker, ça passe encore. Mais la voix mâle, celle de Stephen Pastel, c'est moins sûr... Tellement particulier ce phrasé cajoleur et ces intonations curieusement ébahies. Entre le demeuré léger et le séducteur crooner. Personne n'osait chanter comme ça avant. Même après d'ailleurs. Impressionnant comme détestable, c'est au choix. Mais le plus souvent, l'un efface progressivement l'autre.
Processus identique pour l'ensemble. D'abord ça sonne fausse note, et puis deux trois écoutes plus loin l'euphorie gagne du terrain et tout à coup, sans prévenir, cette pop stupéfiante devient évidente. Miracle dont on ne se remet pas. "Thank You For Being You", "Comin' Trough", "Crawl Babies" (peut-on faire meilleure intro riffée ?), "Dark Side Of The World", "Speeding Motorcycle" (sans doute la meilleure version du classique de Daniel Johnston), "Baby Honey"... De quoi devenir sérieusement accro.
Idée à soumettre au ministère de l'Education Nationale. D'autant que la compile en question existe déjà : A Truckload Of Trouble, sous-titré 1986-1993. De la renommée fugace sous le sceau C 86 à la disparition médiatique dans les années 90 pour cause de nouvelles modes et de productions au compte-goutte. Soit une merveilleuse collection triée de singles et face B, idéale pour faire connaissance avec nos amis écossais.
Amis pas forcément dès le premier contact. C'est même rare. On aurait plutôt tendance à les regarder mauvais ces Ecossais gnan-gnan qui déversent avec indolence camée leur pop malléable comme du chewing-gum prémâché. Une pop faite de mélodies au ralenti fréquemment floutées par des guitares qui embrument l'esprit. Et puis les voix... Car les Pastels se distinguent aussi et peut-être même avant tout par le chant atypique qu'ils prodiguent. Et là ça peut franchement coincer pour celui ou celle élevé à la bienséance vocale. Des voix féminines calquées sur le modèle fragile et timide d'une Moe Tucker, ça passe encore. Mais la voix mâle, celle de Stephen Pastel, c'est moins sûr... Tellement particulier ce phrasé cajoleur et ces intonations curieusement ébahies. Entre le demeuré léger et le séducteur crooner. Personne n'osait chanter comme ça avant. Même après d'ailleurs. Impressionnant comme détestable, c'est au choix. Mais le plus souvent, l'un efface progressivement l'autre.
Processus identique pour l'ensemble. D'abord ça sonne fausse note, et puis deux trois écoutes plus loin l'euphorie gagne du terrain et tout à coup, sans prévenir, cette pop stupéfiante devient évidente. Miracle dont on ne se remet pas. "Thank You For Being You", "Comin' Trough", "Crawl Babies" (peut-on faire meilleure intro riffée ?), "Dark Side Of The World", "Speeding Motorcycle" (sans doute la meilleure version du classique de Daniel Johnston), "Baby Honey"... De quoi devenir sérieusement accro.
Excellent ! 18/20 | par Sirius |
Posté le 15 mars 2008 à 22 h 19 |
Ça tient à pas grand chose parfois les rencontres déterminantes.
Les Pastels je les ai rencontrés très récemment.
J'ai croisé leur route un beau jour, parce que j'avais entendu le titre "Crawl Babies".
Si je devais donner un terme à ce que j'ai ressenti, ça doit bien ressembler au coup de foudre.
Ce titre doit être sans rire, l'un des dix meilleurs que j'ai jamais entendu de ma vie.
Après ça j'ai dû y revenir un nombre incalculable de fois pour comprendre comment on avait pu pondre un truc aussi limpide et parfait?
C'était donc ce petit bonhomme, Stephen Pastel, gueule d'ange timide et ses acolytes.
The Pastels, ces grands enfants surdoués de la pop écossaise qui se cachaient derrière tout ça ?
Tous ces titres fabuleux regroupés sur "A Truckload Of Trouble", compile parfaite pour un rite initiatique dans les règles de l'art.
Initiation à tout un monde de bric à brac, où le sérieux côtoie dangereusement le dilettantisme ou bien le contraire.
Où le mot "carrière" est banni à jamais. Où gratouiller deux accords sur une guitare en plastique revient à signer sa profession de foi.
Quand on a dit ça, on n'a encore rien dit. Difficile de faire la liste exhaustive des groupes influencés par eux.
Un peu les "Godfather" de la noisy pop en somme.
Certains pourront certes être effrayés par cette manière si "spéciale" de chanter, car n'allons pas par quatre chemins, ici tout le monde chante faux !
Et c'est ça qui est encore plus chouette.
Ça décomplexerait n'importe quel gugus de prendre l'initiative d'empoigner une guitare et de chanter à tue tête, pour la beauté du geste.
D'entonner "Truck Train Tractor" à s'époumoner, de rigoler et de s'en foutre (Stephen Pastel irrésistible ici sur ce titre).
Un antidote béton contre la soupe de supermarché où polissage et bienséance sont de mise.
Avec leurs anoraks boutonnés jusqu'au cou, leurs gueules de gosses dépressifs sous la pluie écossaise, leurs pochettes façon barbouillage de maternelle (je dis ça avec tendresse, j'aime beaucoup ça me rappelle les pochettes de Pavement d'ailleurs...), difficile de rester insensible.
Ce groupe fait parti des petits trésors que l'on est tellement heureux d'avoir déniché et qu'on aimerait partager avec le monde entier mais pas trop quand même de peur d'abîmer.
Les Pastels ne seront probablement jamais une de ces choses gâtées par le temps. Jamais un truc boursouflé et prétentieux.
Y'a trop de fraîcheur et d'intégrité là dedans, trop de sincérité pour que ça le soit !
On pourra m'objecter que je mets bien (trop ?) souvent des 19 et des 20 à tour de manches lorsqu'il s'agit de donner une note.
Mais je répondrais pour ma défense, que pour le coup les Pastels "ils le valent (vraiment) bien" !
Les Pastels je les ai rencontrés très récemment.
J'ai croisé leur route un beau jour, parce que j'avais entendu le titre "Crawl Babies".
Si je devais donner un terme à ce que j'ai ressenti, ça doit bien ressembler au coup de foudre.
Ce titre doit être sans rire, l'un des dix meilleurs que j'ai jamais entendu de ma vie.
Après ça j'ai dû y revenir un nombre incalculable de fois pour comprendre comment on avait pu pondre un truc aussi limpide et parfait?
C'était donc ce petit bonhomme, Stephen Pastel, gueule d'ange timide et ses acolytes.
The Pastels, ces grands enfants surdoués de la pop écossaise qui se cachaient derrière tout ça ?
Tous ces titres fabuleux regroupés sur "A Truckload Of Trouble", compile parfaite pour un rite initiatique dans les règles de l'art.
Initiation à tout un monde de bric à brac, où le sérieux côtoie dangereusement le dilettantisme ou bien le contraire.
Où le mot "carrière" est banni à jamais. Où gratouiller deux accords sur une guitare en plastique revient à signer sa profession de foi.
Quand on a dit ça, on n'a encore rien dit. Difficile de faire la liste exhaustive des groupes influencés par eux.
Un peu les "Godfather" de la noisy pop en somme.
Certains pourront certes être effrayés par cette manière si "spéciale" de chanter, car n'allons pas par quatre chemins, ici tout le monde chante faux !
Et c'est ça qui est encore plus chouette.
Ça décomplexerait n'importe quel gugus de prendre l'initiative d'empoigner une guitare et de chanter à tue tête, pour la beauté du geste.
D'entonner "Truck Train Tractor" à s'époumoner, de rigoler et de s'en foutre (Stephen Pastel irrésistible ici sur ce titre).
Un antidote béton contre la soupe de supermarché où polissage et bienséance sont de mise.
Avec leurs anoraks boutonnés jusqu'au cou, leurs gueules de gosses dépressifs sous la pluie écossaise, leurs pochettes façon barbouillage de maternelle (je dis ça avec tendresse, j'aime beaucoup ça me rappelle les pochettes de Pavement d'ailleurs...), difficile de rester insensible.
Ce groupe fait parti des petits trésors que l'on est tellement heureux d'avoir déniché et qu'on aimerait partager avec le monde entier mais pas trop quand même de peur d'abîmer.
Les Pastels ne seront probablement jamais une de ces choses gâtées par le temps. Jamais un truc boursouflé et prétentieux.
Y'a trop de fraîcheur et d'intégrité là dedans, trop de sincérité pour que ça le soit !
On pourra m'objecter que je mets bien (trop ?) souvent des 19 et des 20 à tour de manches lorsqu'il s'agit de donner une note.
Mais je répondrais pour ma défense, que pour le coup les Pastels "ils le valent (vraiment) bien" !
Exceptionnel ! ! 19/20
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