The Pastels

Paris [Point Ephémère] - lundi 07 septembre 2009

Jesus And Mary Chain a pour habitude de terminer ses concerts par Reverence, chanson dans kaquelle Jim Reid hurle à qui veut l'entendre "I wanna die". A deux moments dans ma vie, ces paroles ont raisonné au plus profond de mon être : lors de la fantastique prestation du groupe à Rock en Seine et lors de ce concert des Pastels.

Morning Star assure une première partie sans rien d'extraordinaire. C'est ni plaisant, ni déplaisant, juste dommage que le chanteur ne se sente pas un minimum impliqué par ses chansons.

Vient le tour des Pastels, ou plutôt des Pastels + Tenniscoat. On pouvait penser que le duo Japonais se contenterait d'accompagner les Ecossais, mais il s'agit bien d'une double affiche. Après un permier instrumental, nous voilà donc à affronter une ballade japonaise, digne des plus grandes ballades tirées de la BO de Nicky Larson. Version indée bien sûr, mais le mal est fait. Et on alternera comme ça entre ballades des Pastels et de Tenniscoat pendant 50 bonnes minutes, avec au passage une version bien pâle du "About You" de Jesus And Mary Chain. A tous ceux qui se demandent pourquoi ces derniers ont percé alors que les Pastels sont restés dans l'anonymat, la réponse est dans cette reprise : les chansons des deux groupes sont assez proches, mais là où Jesus And Mary Chain y ajoute du mauvais esprit, du romantisme noir, Stephen Pastel se contente d'une ballade pop où il semble s'ennuyer, sans parler d'un chant absolument catastrophique, à faire passer Pete Doherty pour George Michael. Côté Katrina Mitchell, c'est guère mieux : la première comparaison qui vient à l'esprit, c'est Moe Tucker, mais là encore, la batteuse du Velvet paraît être un croisement de John Bonham et de Céline Dion le temps d'un soir où elle n'est même pas là. Jolie performance. Il n'était pas forcément question de pousser des vocalises, mais tout de même, même mes oreilles remplies d'acouphènes et relativement tolérantes à quelques fausses notes criaient au calvaire.

2 moments à retenir tout de même : "Baby Honey" pour terminer la première partie (vraiment bien pour le coup), et un autre classique dont j'ai oublié le nom à la fin du premier rappel.

Qu'étais-je donc venu chercher ce soir là ? J'en viens à ma poser la question... Ah si, des chansons, basées sur une mélodie et 3 accords. C'est quand le groupe a quitté ce schéma pour passer à quelque chose de plus primal qu'il fut bon. Trop rarement.

Si le pastel représente la version pâle d'une couleur, ce groupe a eu le mérite de très bien choisir son nom.


Très mauvais   4/20
par Francislalanne


 Moyenne 11.50/20 

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Posté le 08 septembre 2009 à 17 h 41

Fallait-il être un fan sans borne des Pastels pour apprécier le concert de ce soir ?
Peut-être ? Peu importe, pour ma part ce fût une soirée mémorable.
Je n'aurais pas cru pourvoir voir The Pastels un jour, surtout dans une salle Parisienne.
Une salle minuscule, une salle faite pour des groupes sans ego, humbles et/ou débutants.
Les Pastels ne débutent pas. Ils sont là depuis 1981.
Comment ont-il fait pour tenir comme ça tout ce temps. Et être encore là aujourd'hui avec la même envie, la même foi, la même passion ?
Ils n'ont jamais rien attendu, rien recherché si ce n'est jouer leurs propres chansons.
Un véritable modèle d'intégrité. Des artistes/artisans de l'ombre d'une indie pop qui se porte fièrement.
Pas d'effets d'annonce ici, pas de roulement de tambour. Personne n'arrive en fanfare.
Pas de roadies ou de techniciens. C'est le groupe lui même qui vient accorder ses instruments. Un bonheur de retrouver en lieu et place du bassiste, Gerard Love de Teenage Fanclub (qui lui aussi a oublié d'attraper la grosse tête) - Annabel Wright ayant laissé la place vacante depuis un petit bout de temps.
Après une bonne première partie tenue par My Morning Star, le public est fin près à accueillir les Ecossais qui se sont adjoint les services des Japonnais de Tenniscoats (Saya & Takashi Ueno) et par la même occasion viennent de collaborer pour leur nouveau projet baptisé ‘Two Sunsets'.
La part belle est faite aux titres de ce nouvel album. Une pop aérienne, feutrée, délicate, qui se rapproche probablement plus des albums Illumination ou The Last Great Wilderness que de Sittin' Pretty !
Stephen Pastel la moue boudeuse que par moment vient éclairer un sourire lumineux, promène sa voix fausse et nasillarde sur des titres caoutchouteux et vaporeux, alors que Katrina Mitchell (batterie) la voix mutine, donne à chaque titre chanté par elle des couleurs fulgurantes et vives, si rafraîchissantes.
Le premier titre extrait de Two Sunsets – "Vivid Youth", est une divine combinaison de quiet pop, teintée d'une folk resplendissante, confirmation du savoir faire incontestable de nos Ecossais en la matière. Réellement brillant.
Le temps semble avoir glissé sur ces deux-là, les ayant superbement ignoré.
Stephen McRobbie, un peu gauche et le cheveu en bataille, ne ressemble pas à un adulte. Il se meut et salue le public comme un enfant. Timide, le sourire aux coins des lèvres.
"A request ?" demande Katrina à un moment donné alors que Stephen connaît quelques problèmes avec sa guitare.
Les demandes fusent.
"The Viaduct", "Sit On It Mother", "Rough Riders"...
Finalement trois anciens titres des Pastels seront interprétés ce soir là.
"Thru' your Heart". L'émotion est là. Une version très noisy et un bonheur sans égal de pouvoir entendre "Baby Honey" et enfin l'incontournable "Nothing To Be Done" très vivement accueilli par le public. Tout cela se termine avec un dernier rappel, un titre chanté et interprété par Katrina au mélodica.
Le concert est (trop ?) court. Mais Stephen, Katrina et Gerard sont attendus à une autre soirée un peu plus tard.
Je les retrouve au Motel, une sorte de pub très paumé au bout d'une rue mal éclairée.
Encore cette volonté de rester discret.
A l'intérieur Stephen et Gerard passent des disques. C'est petit, chaleureux et on y danse.
En allant commander une bière je croise Katrina (qui en commande aussi), la félicite pour le concert et discute quelques instants avec elle. Elle me remercie, charmante et souriante. Elle est heureuse d'être là.
Ils discutent avec tout le monde, enthousiastes.
Plus tard, je croise le regard de Stephen. Il me fait un signe de la tête et nous nous sourions longuement.
Peut-être m'a t-il reconnu du concert ? Je l'ignore...
Il faut à présent partir, le Motel ferme ses portes.
Une belle soirée s'achève.
En rentrant je me suis dit qu'il fallait que j'en parle, que je raconte. Mais les mots sont un peu vains.
Je ne pourrais jamais dire à quel point ces gens m'inspirent.
Ce soir j'ai vu un très grand groupe.
Exceptionnel ! !   19/20





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