Black Mountain
In The Future |
Label :
Jagjaguwar |
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Le revival artistique des années 1970 franchit une nouvelle étape avec ce deuxième album de Black Mountain. Le cinéma est en plein revival de cette période et la musique dépoussière à son tour de plus en plus cette décennie très féconde. Là où certains groupes se contentent d'une utilisation parcimonieuse des éléments phares de cette période, Black Mountain met le paquet : claviers, flûte traversière, pédales d'effets oubliées viennent s'ajouter à l'influence indéniable du mythique Sabb Four de Birmingham : batterie claquante, riffs à tomber et voix de possédé.
Mais loin de venir gâcher de manière scabreuse et déplacée les qualités des compositions, ces arrangements en décuplent au contraire les aspects mélodiques et la puissance de la production. Lourds et psychés, l'impact des morceaux est décuplé par la qualité des arrangements. Les brumes mystiques et enchanteresses dégagées par In The Future sont tellement amples et denses qu'elles nous happent, nous encerclent pour mieux nous emporter dans l'univers fantastique du groupe. Les grondements des riffs tonitruants amplifiés par une batterie sèche et juste font trembler l'édifice et décolle la poussière alors que la magie des claviers et autres vocalises féminines vient faire office de catalyseur pour sublimer l'ensemble. Une fois parvenu à nous attirer dans son univers, le groupe libère des quantités d'esprits et de fantômes et l'impression d'assister à un sabbat païen surnage lors de toute l'écoute. Les textes ésotériques achèvent de poser le décor.
Pour arriver à ses fins, le groupe a de plus architecturé ses morceaux de manière alambiquée. Les enchaînements de différentes parties amènent à des climax émotionnels colossaux. La tension est en constante évolution tout au long de l'album. Les montées et descentes vertigineuses prouvent la maîtrise parfaite qui caractérise cette galette.
Après Witch, Comets On Fire et autres Sword, la scène de revival psyché années 1970 trouve avec Black Mountain un nouveau combo emblématique et avec In The Future une nouvelle pierre angulaire. Bravo.
Mais loin de venir gâcher de manière scabreuse et déplacée les qualités des compositions, ces arrangements en décuplent au contraire les aspects mélodiques et la puissance de la production. Lourds et psychés, l'impact des morceaux est décuplé par la qualité des arrangements. Les brumes mystiques et enchanteresses dégagées par In The Future sont tellement amples et denses qu'elles nous happent, nous encerclent pour mieux nous emporter dans l'univers fantastique du groupe. Les grondements des riffs tonitruants amplifiés par une batterie sèche et juste font trembler l'édifice et décolle la poussière alors que la magie des claviers et autres vocalises féminines vient faire office de catalyseur pour sublimer l'ensemble. Une fois parvenu à nous attirer dans son univers, le groupe libère des quantités d'esprits et de fantômes et l'impression d'assister à un sabbat païen surnage lors de toute l'écoute. Les textes ésotériques achèvent de poser le décor.
Pour arriver à ses fins, le groupe a de plus architecturé ses morceaux de manière alambiquée. Les enchaînements de différentes parties amènent à des climax émotionnels colossaux. La tension est en constante évolution tout au long de l'album. Les montées et descentes vertigineuses prouvent la maîtrise parfaite qui caractérise cette galette.
Après Witch, Comets On Fire et autres Sword, la scène de revival psyché années 1970 trouve avec Black Mountain un nouveau combo emblématique et avec In The Future une nouvelle pierre angulaire. Bravo.
Parfait 17/20 | par Abe-sapien |
Posté le 12 décembre 2008 à 21 h 36 |
Je fouinais machinalement dans les 33 tours de mon père, passant en revue les Janis Joplin, les Canned Heat, déplorant leur mauvais état, cornés, gribouillés et puis là au milieu des Creedance, un que je me rappelais pas avoir déjà vu, comme neuf, pochette imposante (bien qu'évidemment de la même taille que les autres) les entrailles de notre Terre représentées de manière cubique, Black Mountain: In The Future.
Bon, je mets la galette sur la platine et me pose au fond du canapé... avant que le gros riff initial me fasse sursauter, je ne l'attendais pas. Ressaisis toi Klak, le morceau d'ouverture est vraiment offensif, du stoner plus de 30 ans avant Kyuss ! Le rythme se ralentit. Très vite arrive "Tyrants" et je prends conscience de l'ampleur de la chose, aussi carrée que la pochette, la lutte ou alors la fusion du Sabbath et de Pink Floyd ??? Le titre semble être découpé en acte distinct, colère bruyante et frustation catatonique avant libération puissante et ces choeurs ! Non c'est pas des choeurs, ce groupe a une chanteuse à la voix sublime, on l'entend vite après, le morceau est "Queen Will Play". D'une profondeur incroyable, sévère et grave mais anxieuse aussi, comme celle du chanteur principal. Elle trône au dessus d'une ryhtmique à la Children of the grave, encore le Sabbath, mécanique et froidement répétitive. On entend aussi du folk assez classique, des nappes de clavier atmosphérique, psychédélique partout. Ils étaient à San Francisco pour le Summer of Love ? Des Anglais ? Non, ce groupe devait appartenir à la scène allemande du début des 70's. Des barbus allumés à l'acide, qui vivent ensemble dans une vielle grange et se font des gillets avec la laine de leurs moutons quand ils répètent pas ou ne fondent pas des théories fumeuses sur les étoiles, l'origine de l'humanité ou autre. Et là au milieu d'un morceau qui doit être maintenant commencé depuis un bon quart d'heure, je réagis enfin. C'est pas possible. Il y a bien plus érudit que moi, mais je sais par exemple que Ozzy Osbourne n'a pas toujours était un pitoyable légume de série TV et je devrais connaitre ce groupe. Et puis cette musique, c'est pas le style de mon père. Et puis comment je ne l'ai pas trouvé avant ? J'attrape la pochette. De peu mes yeux sortaient de leur orbite et ma machoire tombait sur le carrelage. Au dos, en bas: 2008 Jagjaguwar. All right reserved. Merde. Je suis sur le cul et In The Future se clôt magnifiquement sur une marche cérémonieuse "Night Walks With Me"...
Bon, je mets la galette sur la platine et me pose au fond du canapé... avant que le gros riff initial me fasse sursauter, je ne l'attendais pas. Ressaisis toi Klak, le morceau d'ouverture est vraiment offensif, du stoner plus de 30 ans avant Kyuss ! Le rythme se ralentit. Très vite arrive "Tyrants" et je prends conscience de l'ampleur de la chose, aussi carrée que la pochette, la lutte ou alors la fusion du Sabbath et de Pink Floyd ??? Le titre semble être découpé en acte distinct, colère bruyante et frustation catatonique avant libération puissante et ces choeurs ! Non c'est pas des choeurs, ce groupe a une chanteuse à la voix sublime, on l'entend vite après, le morceau est "Queen Will Play". D'une profondeur incroyable, sévère et grave mais anxieuse aussi, comme celle du chanteur principal. Elle trône au dessus d'une ryhtmique à la Children of the grave, encore le Sabbath, mécanique et froidement répétitive. On entend aussi du folk assez classique, des nappes de clavier atmosphérique, psychédélique partout. Ils étaient à San Francisco pour le Summer of Love ? Des Anglais ? Non, ce groupe devait appartenir à la scène allemande du début des 70's. Des barbus allumés à l'acide, qui vivent ensemble dans une vielle grange et se font des gillets avec la laine de leurs moutons quand ils répètent pas ou ne fondent pas des théories fumeuses sur les étoiles, l'origine de l'humanité ou autre. Et là au milieu d'un morceau qui doit être maintenant commencé depuis un bon quart d'heure, je réagis enfin. C'est pas possible. Il y a bien plus érudit que moi, mais je sais par exemple que Ozzy Osbourne n'a pas toujours était un pitoyable légume de série TV et je devrais connaitre ce groupe. Et puis cette musique, c'est pas le style de mon père. Et puis comment je ne l'ai pas trouvé avant ? J'attrape la pochette. De peu mes yeux sortaient de leur orbite et ma machoire tombait sur le carrelage. Au dos, en bas: 2008 Jagjaguwar. All right reserved. Merde. Je suis sur le cul et In The Future se clôt magnifiquement sur une marche cérémonieuse "Night Walks With Me"...
Excellent ! 18/20
Posté le 21 décembre 2008 à 10 h 07 |
Disons-le d'emblée, Black Mountain ne va pas et ne veut pas révolutionner le rock. Son propos est plutôt de faire du neuf avec du vieux, entreprise moins facile qu'il n'y paraît. Ses influences sont tellement évidentes, et si peu cachées (voir le nom du groupe) que c'est à peine besoin d'en parler. Citons tout de même Led Zep donc, Jefferson Airplane et le Pink Floyd époque More, Set The Control... (très longs titres planants, guitares un peu sales, etc). Autant dire que les allergiques à ce genre de musique ont très peu de chance d'apprécier BM.
Naturellement, ces gens ne sont pas idiots et ne refusent pas complètement le confort de la modernité. Mais il est clair que les instuments électroniques et les distorsions technoïdes ne sont pas à la fête sur In The Future.
Ce qui me frappe le plus dans leur musique est, paradoxalement, sa grande fraîcheur, qualité trop rare actuellement, même chez les groupes "ado". Leur absence d'esbrouffe, leur simplicité. Toutes ces qualités sont particulièrement évidentes dans le chant d'Amber Weber, qui sur cet album, est davantage présente. Sa voix est du genre Grace Slick. Rien à voir donc avec les sussurations sensualomélancoliques des écolières du rock actuel : une vraie voix de fille sans manières, parfois agréablement douce ("Night Walks") mais qui peut éclater comme une trompette ("Tyrants"), une voix où l'on entend claquer les drapeaux et rouler les sabots des chevaux. Idéale pour ce genre de musique (et pour pas mal d'autres!). Le chanteur n'est pas mal non plus, quoiqu'un peu éclipsé, forcément. Mais comme il fait pas mal d'autres choses par ailleurs, son égo devrait s'en remettre...
En conclusion, un très bon album avec des hauts et des bas comme dans toutes montagnes, sans originalité excessive mais très agréable dans l'ensemble et surtout porté par une voix magnifique, encore un peu sous-utilisée.
Naturellement, ces gens ne sont pas idiots et ne refusent pas complètement le confort de la modernité. Mais il est clair que les instuments électroniques et les distorsions technoïdes ne sont pas à la fête sur In The Future.
Ce qui me frappe le plus dans leur musique est, paradoxalement, sa grande fraîcheur, qualité trop rare actuellement, même chez les groupes "ado". Leur absence d'esbrouffe, leur simplicité. Toutes ces qualités sont particulièrement évidentes dans le chant d'Amber Weber, qui sur cet album, est davantage présente. Sa voix est du genre Grace Slick. Rien à voir donc avec les sussurations sensualomélancoliques des écolières du rock actuel : une vraie voix de fille sans manières, parfois agréablement douce ("Night Walks") mais qui peut éclater comme une trompette ("Tyrants"), une voix où l'on entend claquer les drapeaux et rouler les sabots des chevaux. Idéale pour ce genre de musique (et pour pas mal d'autres!). Le chanteur n'est pas mal non plus, quoiqu'un peu éclipsé, forcément. Mais comme il fait pas mal d'autres choses par ailleurs, son égo devrait s'en remettre...
En conclusion, un très bon album avec des hauts et des bas comme dans toutes montagnes, sans originalité excessive mais très agréable dans l'ensemble et surtout porté par une voix magnifique, encore un peu sous-utilisée.
Très bon 16/20
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