Léo Ferré
L'Opéra Du Pauvre |
Label :
La Mémoire Et La Mer |
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Pour clôturer une première vague (peut être y reviendrais-je un jour) de chroniques sur Leo Ferre je vais vous parler de ce que beaucoup considèrent comme son dernier chef-d'œuvre. On entend par beaucoup ceux qui l'ont écouté ce qui doit en fait faire pas grand monde.
C'est en 1983, à 67ans toutes ses dents et toujours pas calmé, qu'il se sort ce grand œuvre baroque et barré : L'Opéra Du Pauvre qui ne doit pourtant rien à l'opéra. Un concept album qui se résume à ses premières lignes :
'La Nuit, soupçonnée d'avoir supprimé la dame ombre est amenée devant le juge d'instruction, et aux fins d'inculpation de meurtre. Elle ne peut répondre qu'en présence de son avocat, le Hibou, bien sûr... Il y a plusieurs témoins à charge qui affirment avoir vu la dame nuit supprimer la dame ombre, juste comme le soleil se couchait, entre chien et loup. L'ennui pour l'instruction est qu'on ne trouve pas la disparue -morte ou vive- et qu'on ne peut faire supporter à la Nuit que des présomptions, lourdes certes, mais insuffisantes.'
Après avoir pulvérisé tous les records de longueur de texte, il passe à l'étape ultime qui tient plus de la lecture publique d'un livre que de la chanson. Décomposé en 4 tableaux s'étalant tous sur plus d'une demi-heure, l'œuvre n'est pourtant pas dissociable. En utilisant les seules déformations de sa voix, il fait défiler à la barre tous les témoins de ce procès surréaliste. Le débit de parole est très élevé, le texte étant le principal intérêt l'attention est de mise pour l'écoute. C'est Ferré, c'est un trip TRES particulier, ça devrait se passer de commentaire. Il reste qu'on à affaire à un poète et que derrière cette histoire tout droit sortie de conte, se dissimule une critique acerbe du pouvoir en général, de la justice et de l'état en particulier. Chaque personnage prend alors une autre dimension et on comprend beaucoup mieux pourquoi il faut défendre la nuit. L'imagerie poétique en éclairage du monde. Et comme si ca ne suffisait pas il se fend de pièces aux violons, d'envolées jazz et autres petits délires musicaux. L'influence du rock progressif est très présente.
Sans être parfait, ce disque est un petit miracle qui se voulait comme la réponse d'un homme en colère à la médiocrité musicale de ses contemporains. Plutôt réussi. Malheureusement les quelques rééditions faites sont toutes largement épuisées ce qui le rend indisponible. Mais au détour d'une médiathèque ce n'est pas si dur que ça d'y jeter une oreille.
PS: Pour une meilleure idée de la bête regardez par la:http://lestextesdeloperadupauvre.blogspot.com/
C'est en 1983, à 67ans toutes ses dents et toujours pas calmé, qu'il se sort ce grand œuvre baroque et barré : L'Opéra Du Pauvre qui ne doit pourtant rien à l'opéra. Un concept album qui se résume à ses premières lignes :
'La Nuit, soupçonnée d'avoir supprimé la dame ombre est amenée devant le juge d'instruction, et aux fins d'inculpation de meurtre. Elle ne peut répondre qu'en présence de son avocat, le Hibou, bien sûr... Il y a plusieurs témoins à charge qui affirment avoir vu la dame nuit supprimer la dame ombre, juste comme le soleil se couchait, entre chien et loup. L'ennui pour l'instruction est qu'on ne trouve pas la disparue -morte ou vive- et qu'on ne peut faire supporter à la Nuit que des présomptions, lourdes certes, mais insuffisantes.'
Après avoir pulvérisé tous les records de longueur de texte, il passe à l'étape ultime qui tient plus de la lecture publique d'un livre que de la chanson. Décomposé en 4 tableaux s'étalant tous sur plus d'une demi-heure, l'œuvre n'est pourtant pas dissociable. En utilisant les seules déformations de sa voix, il fait défiler à la barre tous les témoins de ce procès surréaliste. Le débit de parole est très élevé, le texte étant le principal intérêt l'attention est de mise pour l'écoute. C'est Ferré, c'est un trip TRES particulier, ça devrait se passer de commentaire. Il reste qu'on à affaire à un poète et que derrière cette histoire tout droit sortie de conte, se dissimule une critique acerbe du pouvoir en général, de la justice et de l'état en particulier. Chaque personnage prend alors une autre dimension et on comprend beaucoup mieux pourquoi il faut défendre la nuit. L'imagerie poétique en éclairage du monde. Et comme si ca ne suffisait pas il se fend de pièces aux violons, d'envolées jazz et autres petits délires musicaux. L'influence du rock progressif est très présente.
Sans être parfait, ce disque est un petit miracle qui se voulait comme la réponse d'un homme en colère à la médiocrité musicale de ses contemporains. Plutôt réussi. Malheureusement les quelques rééditions faites sont toutes largement épuisées ce qui le rend indisponible. Mais au détour d'une médiathèque ce n'est pas si dur que ça d'y jeter une oreille.
PS: Pour une meilleure idée de la bête regardez par la:http://lestextesdeloperadupauvre.blogspot.com/
Sympa 14/20 | par Mozz |
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