Leila

Quel étrange univers que celui de Leila.
Sorti sur le label d'Aphex Twin en 1998, ce premier album mélange avec tact trip-hop, ambiant, soul et diverses influences que je ne saurais nommer. "Space, Love" cliquetis en boucle, son grincheux, tic tac de pendule puis ces cordes qui viennent se superposer, cette mélodie très filmesque. Roya Arab, Donna Paul et surtout Luca Santucci donnent la réplique à cette musique délicieusement bizarre. Exemple : "Blue Grace" et son rouleau machinique allégé par la voix aérienne de Roya.

Leila est une tête chercheuse, un esprit brouillon et subversif qui semble n'avoir pour but musical que de pousser un peu plus loin les expérimentations qui pourraient ouvrir son horizon vers d'autres contrées, trop fouineuse pour se contenter de ce que l'on lui donne à entendre.
Il en résulte un disque qui part un peu dans tous les sens, qui gicle de tout coté sans prendre garde aux taches qu'il pourrait laisser sur votre subconscient. Tout semble décalé dans cette musique, pas vraiment raccord : les sons distordus, graves sont mélangés à des cœurs angéliques, les cordes gracieuses naviguent sur les grondements industriels. Les titres les plus novateurs côtoient la soul fatboy-slimesque de "Won't You Be My Baby" titre plein d'humour.
Et tout est là finalement. La musique de Leila est pleine d'humour parce que Leila, dans ses expérimentations déjantées ne se prend vraiment pas au sérieux, laisse libre cours à son imagination pour nous livrer un disque jouissif.