Sun Dial

Dernier album de Sun Dial avant un hiatus de 7 ans, Acid Yantra pourrait presque à lui seul résumer la courte épopée nineties de Gary Ramon et les siens. Car Sun Dial s'il a toujours été du côté psyché du rock'n'roll, n'en est pas pour autant un groupe aventureux qui refusera de se reposer peinard sur une seule et unique formule.
Parti d'un terreau psyché sixties arrosé à coup de soli stoogiens, Sun Dial s'est très vite éloigné de son jardin défendu pour voguer dans une mouvance noisy proche du shoegaze avant d'atteindre les limites du désert stoner. Acid Yantra offre pour moitié des morceaux heavy qui font penser à du Monster Magnet légèrement moins gras et pataud. Sous ce déluge de riffs puissants et de coulées de soli bouillonnants, on croit également reconnaître au détour d'un "Bad Drug" le hard rock sudiste des Black Crowes et l'arrogance qui va avec.
Ce rock barbu et vrillé, susceptible de filer quelques migraines après écoutes répétées, côtoie fort heureusement de longues plages à l'enveloppe aquatique histoire de se relaxer façon hippie. Ces descentes d'acide que Sun Dial magnifie depuis ses débuts sont occasions de douce montée crescendo enivrante au possible. La pièce maîtresse de ces longs morceaux hébétés porte le nom astronomique qui lui va si bien de "Nova". Près de 8 minutes magnétiques accompagnées d'un mellotron discret qui débouchent sur un aparté bluesy totalement inattendu. Et un chef-d'oeuvre space-rock de plus pour Sun Dial, un !
Un bon album pour finir la décennie 90 en plein milieu. Gary Ramon se consacrant dès l'année suivante à ses acitivités qu'on imagine pas très lucratives de patron de label (Acme). Pour tous les amateurs de rock psyché, il faudra malheureusement patienter jusqu'à l'aube du troisième millénaire pour entendre parler à nouveau de Sun Dial.