Ce dernier opus de Pavement saura pourtant ravir ceux qui n'en attendent pas trop, et tiendra fermement sa place dans l'autoradio sans mollir du genou, bien qu'on lui préfèrera la discographie complète pour les longs trajets. On y retrouve un bon p'tit lot de titres de première qualité, et puis c'est un parfait rideau pour clôturer la grande époque Pavement !

Pour moi aussi cet album sent la fin d'un rêve, d'une histoire. Cependant avoir été bercé pendant tant d'années au son rugueux des guitares et de la sale batterie de ce groupe me laisse tout de même songeur sur la note accordée... Bien sûr, je ne suis peut-être pas objectif, mais moi je lui mettrais 13, à ce dernier album qui commençait déjà à sentir la naphtaline...

"Terror Twilight" est le dernier disque de Pavement... et celui de trop.
Et oui, ils auraient mieux fait de splitter avant : cela leur aurait évité de pondre cet album à l'inspiration inexistante et aux sons classiques, ni crades, ni charmants, seulement rock propret. Du coup, la faiblesse des morceaux (ici indéniable par rapport à la majorité de leurs précédents opus) ne peut plus se cacher derrière un charme décalé dû à des sons certes sales mais si attachants.
Bref, on s'ennuie... à mourir.

Surtout, ne pas comparer "Terror Twilight" à ces cultes prédécesseurs "Slanted & Enchanted" et "Crooked Rain, Crooked Rain", des albums qui ont marqué leur époque et inventé un genre (le rock slacker).

"Terror Twilight" est sans aucun doute un album bien plus modeste, anodin diront ses détracteurs. Pourtant, si on l'écoute pour ce qu'il est, un bon disque de chansons rock indie, il réserve bien des plaisirs. Malkmus est ici plus détendu que jamais, pas soucieux pour un sou de courir après sa légende, il aligne les compositions catchy ("Spit On A Stranger", "Cream Of Gold", "Major Leagues", "Carot Rope", ...). Sur ce disque, Pavement accorde plus d'importance à la qualité de l'interprétation qu'à l'expérimentation, ce qui a dérouté beaucoup de fans de la première heure.
Pour bien situer cet album dans le parcours de Malkmus, il faut (ré-)écouter l'album "American Water" (1998) des Silver Jews auquel il a collaboré. On comprendra alors mieux qu'à l'époque de "Terror Twilight", il voulait surtout mettre en avant ses qualités dé chanteur, de guitariste et de compositeur 'classique'.
Vu sous cet angle, "Terror Twilight" est une belle réussite.

Avec tout le recul que me permet ma culture musicale et ce que l'histoire retiendra de ce groupe, je classerai cet album parmi les dix meilleurs albums pop du XXème siècle. Sans ironie aucune. A frôler la perfection, le groupe s'est brulé les ailes. Les mélodies sont lumineuses et ne prendront pas une ride, même 30 ans après. Ils manquent...
Cet album est joyeux, positif, entrainant sans tomber dans la niaiserie actuelle de la pop commerciale. Faites écouter "Ann Don't Cry", "Major Leagues" ou "Carrot Rope" à ceux qui aiment la POP actuelle pour leur rafraîchir la mémoire. Et que tous ceux qui n'ont pas emballé en écoutant cet album me jettent la première pierre.

C'est vrai que j'avais acheté le CD dès qu'il était sorti, à l'époque, et que j'avais été très déçu par le côté que j'avais jugé très très commercial de cet album. Seuls un ou deux titres me plaisaient malgré ce défaut (notamment "Carrot Rope", parce que je trouvais ce morceau "rigolo").

Mais plus de dix ans après, le revoilà qui envahit mon univers musical avec bonheur, et je ne peux que lui reconnaître un certain nombre de qualités : les mélodies sont tout de même sacrément réussies dans l'ensemble, les morceaux sont bien construits, comprennent plusieurs facettes de sorte qu'on ne s'y ennuie pas quand même ; le côté déglingué ou explosif qui est certes beaucoup moins puissant mais pas absent non plus.

Oui, il est plus propre, plus facile, plus calme et plus "commercial" que ses prédécesseurs mais c'est quand même bien du Pavement et un album de qualité, différent des autres, rafraîchissant, plus aérien, plutôt heureux, aux mélodies qui restent.

Noter aussi que sur scène, en version "sale", ces morceaux sont parfaitement intégrés au reste du set.