Thomas Dybdahl
Science |
Label :
Rykodisc |
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Me voilà face à ce Science et je ne sais toujours pas quoi en penser et je crois que je ne saurais jamais. Autant dire de suite c'est une grande surprise ; mon premier sentiment a été "ce disque est réellement de la science, il n'y a plus rien d'organique et de sensible" (en plus avec cette pochette je me sentais plus pointé du doigt genre "We are watching you" qu'introduit dans l'intimité d'autrui). Et puis passé cette ouverture à grand fracas qui m'a laissé sans voix, le fond de ce nouvel album s'est révélé pas si mauvais que ça.
C'est donc sous des allures de grand Ouest que ce quatrième album commence par se démarquer de la trilogie précédente. Chevauché fantastique, "Something Real" entraîne sur son passage "How It Feels" menée par une contrebasse swinguant, un arpège rebondi et galopant vers je ne sais quelle contrée lointaine. Les cinq premières minutes donnent un grand coup de dépaysement comme si Thomas Dybdahl reniait les accents jazz qu'il avait emprunté à merveille sur One Day You'll Dance For Me, New York City, comme s'il avait troqué ses ambiances feutrées pour un retour au blues agrémenté par des bruitages complètement assumés. On retrouvera ce même style de grande cavalcade sauvage à travers champs sur "Maury The Pawn" croisement entre son compatriote Christian Kjellvander et Turin Brakes.
Bizarrement, cet élan s'estompe soudain pour le magnifique "Still My Body Aches", aux couplets en prose, conduit par un trio violon/contrebasse/piano respirant à pleins poumons la pureté et l'innocence. Clé de voûte d'un répertoire hétérogène ce titre est directement déséquilibré par "No One Would Ever Know" autant au niveau des textes que de la musique. Ce contraste entre ces deux titres est sans doute le plus représentatif du certain manque de cohésion de l'album.
Malgré cette apparence de grand fourre-tout, les chansons s'enchaînent les unes après les autres comme si elles n'en formaient qu'une, ce qui est peut être d'autant plus déconcertant vu l'absence de lien logique aussi bien au niveau du fond que de la forme. C'est ainsi que "Dice" superficielle et fringante est rattrapée par une montée de cordes solennelle dont on aurait pu se passer pour introduire "Always". Sans parler de "B A Part" sans doute la pire de toutes sous des faux airs de Stereophonics.
Heureusement, Thomas Dybdahl nous offre cependant quelques bons moments avec par exemple "U" calfeutrée dans ses ambiances originelles blues jazz intouchables ou "This Year" très pop mais au texte resté indemne (but am I wrong to assume that the world is absurd / when religion comes first and knowledge comes third). Intouchables, pas tout à fait en réalité puisque que le chanteur a perdu le soul intense de sa voix ce qui est regrettable car c'est sans doute son principal charme et son atout majeur. Ainsi son timbre n'est plus au centre des compositions contrairement à autrefois et le norvégien va même jusqu'à prendre plusieurs fois la manie de doubler sa voix sur de nombreux couplets. Navrant. On a l'impression qu'il a perdu en quelque sorte sa personnalité et par la même occasion son originalité, de plus l'instrumentation est plus millimétrée et dense que d'accoutumé.
Maniaque de l'"Outro", Dybdahl remet ça - bien qu'il l'avait omise sur One Day You'll Dance For Me, New York City - pour clore cet album aussi bien mystérieux que délateur d'un talent évanescent. Cela ne suffira pas pour réanimer la flamme qui nous avait ébloui sur ses précédentes productions mais ça nous laisse néanmoins espérer un retour à la raison et à la simplicité.
C'est donc sous des allures de grand Ouest que ce quatrième album commence par se démarquer de la trilogie précédente. Chevauché fantastique, "Something Real" entraîne sur son passage "How It Feels" menée par une contrebasse swinguant, un arpège rebondi et galopant vers je ne sais quelle contrée lointaine. Les cinq premières minutes donnent un grand coup de dépaysement comme si Thomas Dybdahl reniait les accents jazz qu'il avait emprunté à merveille sur One Day You'll Dance For Me, New York City, comme s'il avait troqué ses ambiances feutrées pour un retour au blues agrémenté par des bruitages complètement assumés. On retrouvera ce même style de grande cavalcade sauvage à travers champs sur "Maury The Pawn" croisement entre son compatriote Christian Kjellvander et Turin Brakes.
Bizarrement, cet élan s'estompe soudain pour le magnifique "Still My Body Aches", aux couplets en prose, conduit par un trio violon/contrebasse/piano respirant à pleins poumons la pureté et l'innocence. Clé de voûte d'un répertoire hétérogène ce titre est directement déséquilibré par "No One Would Ever Know" autant au niveau des textes que de la musique. Ce contraste entre ces deux titres est sans doute le plus représentatif du certain manque de cohésion de l'album.
Malgré cette apparence de grand fourre-tout, les chansons s'enchaînent les unes après les autres comme si elles n'en formaient qu'une, ce qui est peut être d'autant plus déconcertant vu l'absence de lien logique aussi bien au niveau du fond que de la forme. C'est ainsi que "Dice" superficielle et fringante est rattrapée par une montée de cordes solennelle dont on aurait pu se passer pour introduire "Always". Sans parler de "B A Part" sans doute la pire de toutes sous des faux airs de Stereophonics.
Heureusement, Thomas Dybdahl nous offre cependant quelques bons moments avec par exemple "U" calfeutrée dans ses ambiances originelles blues jazz intouchables ou "This Year" très pop mais au texte resté indemne (but am I wrong to assume that the world is absurd / when religion comes first and knowledge comes third). Intouchables, pas tout à fait en réalité puisque que le chanteur a perdu le soul intense de sa voix ce qui est regrettable car c'est sans doute son principal charme et son atout majeur. Ainsi son timbre n'est plus au centre des compositions contrairement à autrefois et le norvégien va même jusqu'à prendre plusieurs fois la manie de doubler sa voix sur de nombreux couplets. Navrant. On a l'impression qu'il a perdu en quelque sorte sa personnalité et par la même occasion son originalité, de plus l'instrumentation est plus millimétrée et dense que d'accoutumé.
Maniaque de l'"Outro", Dybdahl remet ça - bien qu'il l'avait omise sur One Day You'll Dance For Me, New York City - pour clore cet album aussi bien mystérieux que délateur d'un talent évanescent. Cela ne suffira pas pour réanimer la flamme qui nous avait ébloui sur ses précédentes productions mais ça nous laisse néanmoins espérer un retour à la raison et à la simplicité.
Correct 12/20 | par TiComo La Fuera |
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