Thomas Dybdahl
Stray Dogs |
Label :
Checkpoint Charlie Audio Productions |
||||
Un changement d'adresse, quelques instruments mis de côté, ajoutons à cela une fille au doux nom de Cécilia et voilà matière à inspirer de nouveau un homme qui semblait pourtant ne rien avoir besoin de plus pour continuer à composer.
Stray Dogs tourne autour de cette même et seule personne, comme une idée fixe ou le fantôme d'une histoire brisée. Seulement Thomas Dybdahl ne fait pas dans les récits autobiographiques. Il se contente d'extrapoler l'avenir des gens qu'il peut rencontrer ou même imaginer toute leur vie. En l'occurrence, c'est ce qu'il a fait sur ce deuxième disque où il est difficile de connaître la frontière entre fiction et réalité. Néanmoins ne serait-ce pas là, la meilleure preuve du talent d'un songwriter ? De savoir écrire à partir de rien, faire naître la passion entre deux êtres puis les tourmenter tout en décrivant leurs sentiments fabriqués ? Ce serait bien trop triste qu'un artiste doive passer par la souffrance pour (re)transmettre des textes mélancoliques et réussir à émouvoir son public.
Thomas Dybdahl débute donc par ce qui ressemble à la fin d'une relation, puis relate une mosaïque d'épisodes de façon désordonnée, comme autant de souvenirs refaisant soudainement surface après coup. Il réside tout de même quelques interrogations, quelques conjectures qui font de l'auteur un chien errant (stray dog) dans une grisaille aussi belle que bien ficelée. Mais si les textes peuvent sembler impersonnels, il en est tout autrement de l'interprétation singulière qui laisse à penser que l'album a été par moments improvisé et enregistré à la volée comme cette toux qui apparaît sur "Honey". Qui plus est, la tessiture du norvégien toujours loin d'être commune - quoique proche parfois de celle de Christian Kjellvander - subjugue dès "Rain Down On Me", suave et restitue à merveille cette tristesse fictive. Dybdahl s'est éloigné du peu de country qu'il y avait dans ...That Great October Sound mais son mélange de blues, rock, gospel réside avec toujours autant de charme et de paix. "Stay Home" est peut-être un des plus beaux bijoux, raffiné par la venue d'un piano presque en tête à tête avec le compositeur. Cet instrument a également sa place dans "Make A Mess Of Yourself" ou d'autres et ferait presque regretté de ne pas avoir entendu plus tôt ses accords qui s'inscrivent dans des sphères aériennes que clôturera une nouvelle "Outro".
Stray Dogs est le deuxième volet d'une trilogie magique menée par une personnalité sensible et habitée. Sans jamais être tragique, la mélancolie y est le fil conducteur. Subtile, fragmentée elle caresse tout ce qui est à sa portée, et c'est tant mieux.
Stray Dogs tourne autour de cette même et seule personne, comme une idée fixe ou le fantôme d'une histoire brisée. Seulement Thomas Dybdahl ne fait pas dans les récits autobiographiques. Il se contente d'extrapoler l'avenir des gens qu'il peut rencontrer ou même imaginer toute leur vie. En l'occurrence, c'est ce qu'il a fait sur ce deuxième disque où il est difficile de connaître la frontière entre fiction et réalité. Néanmoins ne serait-ce pas là, la meilleure preuve du talent d'un songwriter ? De savoir écrire à partir de rien, faire naître la passion entre deux êtres puis les tourmenter tout en décrivant leurs sentiments fabriqués ? Ce serait bien trop triste qu'un artiste doive passer par la souffrance pour (re)transmettre des textes mélancoliques et réussir à émouvoir son public.
Thomas Dybdahl débute donc par ce qui ressemble à la fin d'une relation, puis relate une mosaïque d'épisodes de façon désordonnée, comme autant de souvenirs refaisant soudainement surface après coup. Il réside tout de même quelques interrogations, quelques conjectures qui font de l'auteur un chien errant (stray dog) dans une grisaille aussi belle que bien ficelée. Mais si les textes peuvent sembler impersonnels, il en est tout autrement de l'interprétation singulière qui laisse à penser que l'album a été par moments improvisé et enregistré à la volée comme cette toux qui apparaît sur "Honey". Qui plus est, la tessiture du norvégien toujours loin d'être commune - quoique proche parfois de celle de Christian Kjellvander - subjugue dès "Rain Down On Me", suave et restitue à merveille cette tristesse fictive. Dybdahl s'est éloigné du peu de country qu'il y avait dans ...That Great October Sound mais son mélange de blues, rock, gospel réside avec toujours autant de charme et de paix. "Stay Home" est peut-être un des plus beaux bijoux, raffiné par la venue d'un piano presque en tête à tête avec le compositeur. Cet instrument a également sa place dans "Make A Mess Of Yourself" ou d'autres et ferait presque regretté de ne pas avoir entendu plus tôt ses accords qui s'inscrivent dans des sphères aériennes que clôturera une nouvelle "Outro".
Stray Dogs est le deuxième volet d'une trilogie magique menée par une personnalité sensible et habitée. Sans jamais être tragique, la mélancolie y est le fil conducteur. Subtile, fragmentée elle caresse tout ce qui est à sa portée, et c'est tant mieux.
Bon 15/20 | par TiComo La Fuera |
En ligne
302 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages