Alice In Chains
MTV Unplugged [Video] |
Label :
Sony |
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MTV a beau être une chaîne de télé, spécialisée dans le vidéo clip, apparemment engagée dans une lutte pour l'épilepsie chez les jeunes de vingt ans, le répit qu'offrent ses sessions Unplugged est souvent à considérer comme un fort bon moment de lucidité dans un tel monde haletant. Pas de plans de coupe qui font loucher ou de graphisme flashy en ce qui concerne la réalisation, moins de poses ou d'extravagances pour tout ce qui est minauderies de (rock)stars. Qu'un groupe tel que Alice In Chains y participe, après deux divergences folks dont une classée au sommet des charts (Jar Of Flies) au travers d'une trilogie metal alternatif acérée, était à attendre car des plus logique.
Mai 1996, cette soixante-quinzième session fait figure d'évènement. Alice In Chains n'est pas monté sur scène depuis bientôt trois ans, du en grande partie aux forts problèmes de dépendance du chanteur Layne Staley. Malgré que l'affiche soit tenue, l'état de santé de ce dernier semble irréversiblement sur le déclin, et la prestation ne s'en fera que plus ténébreuse... Comme l'on présente les musiciens lors de certains concerts, l'un après l'autre les musiciens gagnent la scène. Synchronisés de telle façon que le chanteur/spectre en dernier –lunettes noires aux yeux- puisse baver les premiers mots de "Nutshell" à peine installé, le groupe nous parait inconnu. Dès cette ouverture (certainement l'une des plus mémorables) et le long de chaque couplet, la musique du groupe est sublimée. Sa refonte folk dévoile de titres en titres un tout autre groupe, aux antipodes de la brutalité de Dirt ou de l'album éponyme, sans pour autant en ôter la profonde noirceur. On reconnaît "Angry Chair", "Sludge Factory" ou "Would ?" ; mais ils ne sont plus tels que nous les avons connus. Le bois des instruments, la légion de bougies, la position assise... rien ne ressemble à une prestation du groupe. L'acidité de l'écriture mêlée à la douceur de l'acoustique transforme ainsi l'acteur grunge mainstream en une entité fantomatique, reprenant sous forme de mélopée funèbre un répertoire que certains percevront comme ‘meilleur que l'original'. Staley lui-même s'y méprend, en se trompant dans les paroles de "Sludge Factory" qu'il a pourtant sous le nez... une chose nous vient à l'esprit à ce moment précis : ‘Nirvana est mort, Alice In Chains agonise...' et c'est comme touché par la grâce que le groupe tentera de nous faire mentir tout au long d'un "No Excuses" parfait, un "Rooster" et un "Over Now" mystiques, un "Frogs" tétanisant, et surtout un "Down In A Hole" d'une beauté magistrale.
S'il est évident que les yeux se portent souvent en particulier sur le chanteur de toute formation, ils s'y feront ronds. A la fois face à l'aspect décrépi du malade, surtout une fois ses cernes découvertes, épaisse et menaçante comme des sensations de manque ; mais également face à l'éternel soutien qu'est l'ami Cantrell, ici définitivement exposé au-delà des harmonies vocales en véritable chanteur. Celui-ci sera le plus communicatif (blagues et impro country) et commandera une bonne partie de la setlist, dont bien sûr le bancal "Heaven Beside You" mais aussi le rappel et inédit "Killer Is Me" ; ainsi que les sympathiques chorus de guitare simples et efficaces.
Chant du cygne d'Alice In Chains, le disque sortira d'ailleurs après le dernier concert du groupe, cet unplugged est depuis gravé dans les mémoires comme un monument unplugged (le ?), et le testament officiel d'une formation majeure de Seattle. C'est la larme à l'oeil que l'on suit à chaque fois ce saisissant embaumement...
Mai 1996, cette soixante-quinzième session fait figure d'évènement. Alice In Chains n'est pas monté sur scène depuis bientôt trois ans, du en grande partie aux forts problèmes de dépendance du chanteur Layne Staley. Malgré que l'affiche soit tenue, l'état de santé de ce dernier semble irréversiblement sur le déclin, et la prestation ne s'en fera que plus ténébreuse... Comme l'on présente les musiciens lors de certains concerts, l'un après l'autre les musiciens gagnent la scène. Synchronisés de telle façon que le chanteur/spectre en dernier –lunettes noires aux yeux- puisse baver les premiers mots de "Nutshell" à peine installé, le groupe nous parait inconnu. Dès cette ouverture (certainement l'une des plus mémorables) et le long de chaque couplet, la musique du groupe est sublimée. Sa refonte folk dévoile de titres en titres un tout autre groupe, aux antipodes de la brutalité de Dirt ou de l'album éponyme, sans pour autant en ôter la profonde noirceur. On reconnaît "Angry Chair", "Sludge Factory" ou "Would ?" ; mais ils ne sont plus tels que nous les avons connus. Le bois des instruments, la légion de bougies, la position assise... rien ne ressemble à une prestation du groupe. L'acidité de l'écriture mêlée à la douceur de l'acoustique transforme ainsi l'acteur grunge mainstream en une entité fantomatique, reprenant sous forme de mélopée funèbre un répertoire que certains percevront comme ‘meilleur que l'original'. Staley lui-même s'y méprend, en se trompant dans les paroles de "Sludge Factory" qu'il a pourtant sous le nez... une chose nous vient à l'esprit à ce moment précis : ‘Nirvana est mort, Alice In Chains agonise...' et c'est comme touché par la grâce que le groupe tentera de nous faire mentir tout au long d'un "No Excuses" parfait, un "Rooster" et un "Over Now" mystiques, un "Frogs" tétanisant, et surtout un "Down In A Hole" d'une beauté magistrale.
S'il est évident que les yeux se portent souvent en particulier sur le chanteur de toute formation, ils s'y feront ronds. A la fois face à l'aspect décrépi du malade, surtout une fois ses cernes découvertes, épaisse et menaçante comme des sensations de manque ; mais également face à l'éternel soutien qu'est l'ami Cantrell, ici définitivement exposé au-delà des harmonies vocales en véritable chanteur. Celui-ci sera le plus communicatif (blagues et impro country) et commandera une bonne partie de la setlist, dont bien sûr le bancal "Heaven Beside You" mais aussi le rappel et inédit "Killer Is Me" ; ainsi que les sympathiques chorus de guitare simples et efficaces.
Chant du cygne d'Alice In Chains, le disque sortira d'ailleurs après le dernier concert du groupe, cet unplugged est depuis gravé dans les mémoires comme un monument unplugged (le ?), et le testament officiel d'une formation majeure de Seattle. C'est la larme à l'oeil que l'on suit à chaque fois ce saisissant embaumement...
Exceptionnel ! ! 19/20 | par X_YoB |
Sortie DVD en 2000.
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