Alice In Chains

Jar Of Flies

Jar Of Flies

 Label :     Columbia 
 Sortie :    mardi 25 janvier 1994 
 Format :  Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

Jar Of Flies est le troisième opus d'Alice In Chains. Alors que l'on s'attendait à s'en prendre plein la gueule et plein les oreilles, c'est avec une mélodie de basse mélancolique et douce amère qu'ils nous accueillent dans leur nouvel album... leur nouvel univers.
La guitare de Jerry Cantrell arrive, et l'on est surpris de ne pas la reconnaître tant est loin la fureur abrasive de Dirt. On s'interroge et on s'impatiente, en attendant que la voix de Staley vienne tendre un fil dans ce labyrinthe où nous sommes déjà perdus.
Enfin la voilà, et avec elle, arrivent tristesse et angoisse, émerveillement et jubilation... et finalement aucun fil à suivre...
"Rotten Apple" ouvre donc le bal. Jamais nous n'aurions pensé nous trouver aussi éloignés des précédentes productions du groupe en découvrant ce morceau et les autres qui le suivent (et ce malgré le EP pré-Dirt "SAP" qui annonçait déjà leur penchants acoustiques). Si Alice In Chains s'était fait une réputation de groupe surpuissant, à l'addiction violente et rancunière, avec Jar Of Flies, ils prennent le parti de calmer la forme, tout en creusant davantage le fond.
Résultat, nous avons entre les mains un disque plus calme, aux accents folk et dans lequel a été privilégié l'atmosphère à l'énergie, la mélodie à la puissance.
Faisant suite à la sublime "Rotten Apple" d'ouverture, "Nutshell" nous glace le sang au moins autant qu'elle nous ensorcelle. La faute à Layne Staley dont la voix hante littéralement le morceau. Des années après, elle est toujours là, et le temps n'a en rien affecté sa beauté, son originalité, et sa force.
Le tempo se relève ensuite, le temps de "I Stay Away" et "No Excuses". Sur la première, une volée de cordes entre en jeu, et fait de ce morceau une pièce épique et grandiloquente, sans pour autant alourdir quoique ce soit, bien au contraire. La deuxième reste l'une des chansons les plus connues d'Alice In Chains. A la limite de la pop et de la folk, elle nous laisse savourer le mariage réussi de la voix de Staley avec celle de Jerry Cantrell. Ce dernier n'a pas à rougir, tant sa performance au micro est efficace.
Deux voix sur celle-ci donc et aucune sur la suivante... "Whale & Wasp" est une magnifique mélopée instrumentale mettant face à face un violoncelle (Whale) et la guitare stridente et hypnotique de Cantrell (Wasp).
Sur "Don't Follow", Jerry Cantrell tient le lead vocal pour cette ballade acoustique, à forte réminiscence country, avant de laisser la place à Staley qui, lui, s'envole vers des hauteurs proches du gospel. Ce titre est l'un des plus beaux de l'histoire d'Alice In Chains.
Le disque se termine enfin sur la bien nommée "Swing On This" qui apporte une touche de jazz, histoire de casser une fois de plus la mécanique Alice. Titre surprenant par sa légèreté, il montre une fois de plus à quel point nous avons à faire à des gars bourrés de talent.

Deux ans après l'énorme succès de Dirt, il fallait du courage pour sortir un album comme Jar Of Flies. Alice In Chains ne s'y est pas trompé et a gagné son pari haut la main. Ce disque regorge d'élégance et d'émotions toutes plus tristes et plus belles les unes que les autres.

Un chef d'œuvre à redécouvrir...


Exceptionnel ! !   19/20
par Max


 Moyenne 19.00/20 

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Posté le 13 juin 2007 à 14 h 59

Jar Of Flies... Un EP grandiose. Après un Sap exceptionnel mais court, Alice In Chains voulait déjà refaire un EP aux tendances acoustiques et meilleur que ce dernier ; chose promise, chose due : cet EP est d'une beauté incroyable ! "Rotten Apple" est un des ces morceaux qui vous font gémir d'entrée et directement, le groupe semble nous interpeller pour rentrer dans cet univers magique. Après ce morceau sombre d'une grande émotion, on est embarqué sur un nouveau bateau avec un "Nutshell" terrible, où Layne Staley nous offre une de ses plus grandes performances vocales et où Jerry Cantrell se lance et nous montre ce qu'il peut faire avec sa guitare. "I Stay Away" nous envoie sur un refrain froid où le violon fait pousse l'extase encore plus loin qu'il ne le faut tandis que "No Excuses" est le véritable bijou de l'album, évoquant à la fois tristesse et joie, aucune excuse de ne pas adorer cette perle. On poursuit avec une instrumentale et froide "Whale & Wasp" marquant un point sur l'ambiance du disque. "Don't Follow" et ses petits airs d'harmonica reste une très belle chanson du disque. La dernière, "Swing On This" porte bien son nom, on a vraiment envie de swinger sur ce morceau un peu à part mais tout à fait excellent. Qu'on aime ou pas, il faut reconnaître la beauté de cet EP qui marque comme chacun de leurs disques une nouvelle étape pour le groupe, superbe !
Exceptionnel ! !   19/20



Posté le 28 février 2009 à 20 h 30

Après un somptueux Dirt, sombre, glauque, mais irrésistible, vendu à près de 4 million d'exemplaires, et plusieurs tournées triomphales pour le groupe, les choses commencèrent peu à peu à se gâter. Layne (le chanteur et co-leader) sombre petit à petit dans une longue et lente addiction à l'heroïne. Pourtant, ce combat contre cette poudre d'ange n'est pas nouveau et était le centre même de leur second album, Dirt.

Après 2 ans sans grandes nouveautés côté studio, le groupe sort en Janvier 94 un second maxi (après Sap, que l'on trouve d'ailleurs couplé à ce Jar Of Flies). Dans la forme celui-ci est semblable au premier maxi sorti quelques années plus tôt. Un format acoustique (que le groupe semble maitriser et affectionner), avec quelques intrusions de guitares saturées. Dans le fond, celui-ci n'a evidemment plus rien à voir avec la gaïté des titres de Sap. Ces 7 morceaux que compte l'album nous dévoilent un Alice In Chains mis à nu, troquant leur côté métal affirmé contre la douceur d'une guitare sèche, d'harmonies vocales, et même du violon. Douceur certes, mais mélancolie et tristesse surtout. La tristesse d'être le témoin principal d'un appel aux secours de Layne Staley, celui de son addiction croissante pour la drogue. Bleuffant d'un bout à l'autre, la maturité dont fait preuve le groupe entre Facelift, leur premier album et ce maxi est tout bonnement incroyable.

L'album s'ouvre sur la grandiose 'Rotten Apple', une ballade de près de 7 minutes, profonde et envoutente a la fois. Un véritable cocktail de mélancolie. 'Nutshell' est belle à en pleurer à travers des paroles touchantes: "Si je ne peux pas être moi-même / Je préfère mourir". La voix tremblante du chanteur, l'émotion, elle, à vif.

'I Stay Away' demeure une petite perle dans la discographie du groupe. Mélangeant calme et phases plus dynamiques, elle est d'autant plus marquante qu'elle y introduit certaines parties soutenues par du violon de plus bel effet. Qui a dit encore qu'Alice In Chains n'était qu'un groupe de métal adepte aux solos trident et à l'ambiance depressive? Ce Jar Of Flies fera donc taire toutes les mauvaises langues, avant le coup de grâce que sera leur passage au MTV Unplugged.

'No Excuses' se charge de nous sortir la tête hors de l'eau, le temps d'une virée tout en rythme, introduisant chœurs et harmonies entre les deux chanteurs. 'Whale & Wasp', essentielement musicale, est aussi touchante que sympathique, alors que 'Don't Follow' s'éloigne du plus pur style d'Alice In Chains, fleuretant pratiquement avec la berceuse. Cantrell nous livre un jolie condensé d'harmonica sous un jeu de guitare allégé, chacun accrochera à sa manière. Le maxi se referme sous l'un des titres les plus sympathiques de l'album. 'Swing On This' apaise le coeur par une mélodie entrainante, sous une voix de Layne qui se prête à merveille à se genre de morceau. Une véritable réussite musicale à l'opposé de ce que l'on peut trouver habituellement sur Dirt ou Facelift.

Vous l'aurez donc certainement compris, ce Jar Of Flies marque un véritablement tournant dans la carrière du groupe, proposant en un panel de 7 titres des morceaux dont le registre émotionnel tape aussi large (mélancolie, tristesse, joie) que le style musicale reste restreint (peu de morceaux se démarquent radicalement les uns des autres). C'est finalement cette capacité au groupe de jongler entre acoustique et guitare saturée qui rend chacun de leur album / maxi complètement différents. Les personnes ayant appréciés l'Unplugged et n'ayant pas encore succombé/écouté ce somptueux maxi doivent se jeter sur cette galette bénie. Quant aux amateurs, ils continueront de se passer inlassablement les magnifiques 'Nutshell', 'Rotten Apple', 'I Stay Away' ou 'Swing On This'.
Exceptionnel ! !   19/20







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