Plaid
Not For Threes |
Label :
Warp |
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Un autre chef d'oeuvre du label Warp, Not For Threes qui n'est pourtant pas l'album le plus connu du duo écossais Plaid. Une electronica assez intemporelle, avec des guests de choix (Björk, Leila Arab). Le groupe nous invite à un voyage grandiose et intimiste, terriblement charnel et physique pour des sonorités principalement électroniques.
Tout commence par le morceau le plus difficile d'accès de l'album Abla Eedo, qui tout au long de ses 8 minutes joue aux montagnes russes neurasthéniques à grands renforts de beats décalés et de petites notes délicates au semblant d'inachevé. On reconnaît immédiatement la marque de fabrique de Warp et de son représentant commercial au sourire sadique Aphex Twin. Mais il y quelque chose de nettement plus rassurant ici. Qu'on ne s'y trompe pas pour autant, Not For Threes est un joyau aux 16 facettes indéniablement vénéneuses.
Quelques morceaux sortent du lot : le très amusant "Myopa", où comment le steel-drum des îles et le son warp se rencontrent... Le résultat est un fulgurant choc poétique, où l'exotisme de ce rapprochement improbable est totalement dépassé par la cohérence du morceau, instillant une folie douce teintée de mélancolie. Il est en effet beaucoup question de mélancolie et de nostalgie des grands espaces tout au long de ce disque, pourtant très hétérogène, porté par une grande sensibilité humaine autant que par un désir d'expérimentation tous azimuts. "Prague Radio" est un morceau bluffant, la bande-son d'un voyage aux confins de l'apocalypse où le sol se défile sous les pieds, qui se termine sur des nappes bouleversantes envahissant l'espace sonore, nous laissant seuls face à un grand néant bleu. "Rakimou" est aussi très émouvant : une voix de femme aux accents tziganes, un accordéon noyé dans des states de reverbs, une tristesse gigantesque portée par un rythme frétillant dans une nuée. Toujours cette sensation d'être amené aux confins de soi-même, par une musique connectée à l'inconscient, à nos sensations primitives. Parler de tristesse ou de bonheur pour les différencier est bien vain face à l'ambiguïté complexe des sentiments humains... La mélancolie est un état de bien-être, la joie peut être fragile. Les machines de Plaid sont là pour nous le rappeler.
Et quand le final du disque arrive, c'est sous la forme d'un arpège semblant revenir en spirale sur lui-même, revenir aux origines du monde, et ferait presque revivre les toutes premières secondes de notre propre vie. Ces notes venues du plus profond m'ont obsédé encore plusieurs heures après les premières écoutes... Un disque à expérimenter plutôt qu'à écouter. C'est une expérience fabuleuse.
Tout commence par le morceau le plus difficile d'accès de l'album Abla Eedo, qui tout au long de ses 8 minutes joue aux montagnes russes neurasthéniques à grands renforts de beats décalés et de petites notes délicates au semblant d'inachevé. On reconnaît immédiatement la marque de fabrique de Warp et de son représentant commercial au sourire sadique Aphex Twin. Mais il y quelque chose de nettement plus rassurant ici. Qu'on ne s'y trompe pas pour autant, Not For Threes est un joyau aux 16 facettes indéniablement vénéneuses.
Quelques morceaux sortent du lot : le très amusant "Myopa", où comment le steel-drum des îles et le son warp se rencontrent... Le résultat est un fulgurant choc poétique, où l'exotisme de ce rapprochement improbable est totalement dépassé par la cohérence du morceau, instillant une folie douce teintée de mélancolie. Il est en effet beaucoup question de mélancolie et de nostalgie des grands espaces tout au long de ce disque, pourtant très hétérogène, porté par une grande sensibilité humaine autant que par un désir d'expérimentation tous azimuts. "Prague Radio" est un morceau bluffant, la bande-son d'un voyage aux confins de l'apocalypse où le sol se défile sous les pieds, qui se termine sur des nappes bouleversantes envahissant l'espace sonore, nous laissant seuls face à un grand néant bleu. "Rakimou" est aussi très émouvant : une voix de femme aux accents tziganes, un accordéon noyé dans des states de reverbs, une tristesse gigantesque portée par un rythme frétillant dans une nuée. Toujours cette sensation d'être amené aux confins de soi-même, par une musique connectée à l'inconscient, à nos sensations primitives. Parler de tristesse ou de bonheur pour les différencier est bien vain face à l'ambiguïté complexe des sentiments humains... La mélancolie est un état de bien-être, la joie peut être fragile. Les machines de Plaid sont là pour nous le rappeler.
Et quand le final du disque arrive, c'est sous la forme d'un arpège semblant revenir en spirale sur lui-même, revenir aux origines du monde, et ferait presque revivre les toutes premières secondes de notre propre vie. Ces notes venues du plus profond m'ont obsédé encore plusieurs heures après les premières écoutes... Un disque à expérimenter plutôt qu'à écouter. C'est une expérience fabuleuse.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Sam lowry |
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