XTC
Skylarking |
Label :
Virgin |
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Depuis Black Sea et surtout English Settlement, XTC et son leader Andy Partridge n'ont plus qu'une seule obsession en tête : composer l'album pop ultime des années 80. Un album qui serait comparable aux chef-d'oeuvres sixties des Beatles & consorts. Grâce à ce Skylarking de toute beauté, on peut affirmer en cette année 1986 que le but est désormais atteint.
Et pourtant, les conditions d'enregistrement laissaient présager le naufrage pur et simple. C'est l'excentrique et génial producteur Todd Rundgren qui est aux manettes, et avec un autre génie tel qu'Andy Partridge, on pouvait s'attendre à une collaboration éclatante. Mais ces deux-là, à la fin des séances d'enregistrement, ne pouvaient tout simplement plus se blairer. Faut dire que Todd Rundgren n'avait cure des idées ni même des suggestions pouvant émaner d'Andy Partridge ou de qui que ce soit d'ailleurs. N'hésitant pas ainsi à retravailler tout seul les mélodies du groupe, ou leur imposer des arrangements qui les exaspéraient au plus haut point. D'ailleurs, XTC a toujours renié la production de Todd Rundgren.
N'empêche, cette production aérienne (contrairement aux productions surchargées auxquelles nous avaient habituées Todd Rundgren) est l'écrin idéal à la plume de Partridge et Moulding. Ces deux-là signent avec Skylarking quelques unes des plus belles chansons de la pop anglaise. L'album démarre très fort avec "Summer's Cauldron" et "Grass" à l'ambiance psychédélique délicieuse, quasi-relaxante. De ce côté-là, "The Meeting Place" n'est pas mal non plus. Mais il faut attendre le millieu de l'album pour être totalement ébloui, je dirai même aveuglé... Car on ne sort pas indemne du magnifique dyptique "Ballet For A Rainy Day/1000 Umbrellas". Il est difficile de se remettre du choc esthétique que procure ces deux chansons. "1000 Umbrellas" est tout bonnement le "Eleanor Rigby" de XTC, bien que la solitude évoquée ici n'est dû qu'aux aléas amoureux.
La maturité d'Andy Partridge et de Colin Moulding en tant que paroliers est aussi à souligner. Le second degré n'est jamais très loin même lorsque les chansons évoquent des sujets sérieux, comme "Dear God" où Partridge s'interroge sur l'existence de Dieu. "Dear God", peut-être la meilleure chanson jamais écrite sur l'athéisme, viendra pointer en haut des charts aux Etats-Unis, pays jusque-là peu réceptif aux efforts du groupe anglais. Pour l'anecdote, sachez qu'il s'agit à l'origine d'une face B, absente de l'édition originale. Mais devant le succès inattendu du titre, la maison de disque préférera remplacer "Mermaid Smile" par "Dear God". La réédition 2001 contient elle les 2 titres, "Dear God" clôturant l'album.
Skylarking est le sommet de ce groupe fascinant et ambitieux qu'est XTC. Peut-être que son seul défaut est une beauté pastorale qui tarde à se révéler. Mais une deuxième écoute plus attentive devrait récompenser les plus téméraires d'entre vous au-delà de toutes attentes.
Et pourtant, les conditions d'enregistrement laissaient présager le naufrage pur et simple. C'est l'excentrique et génial producteur Todd Rundgren qui est aux manettes, et avec un autre génie tel qu'Andy Partridge, on pouvait s'attendre à une collaboration éclatante. Mais ces deux-là, à la fin des séances d'enregistrement, ne pouvaient tout simplement plus se blairer. Faut dire que Todd Rundgren n'avait cure des idées ni même des suggestions pouvant émaner d'Andy Partridge ou de qui que ce soit d'ailleurs. N'hésitant pas ainsi à retravailler tout seul les mélodies du groupe, ou leur imposer des arrangements qui les exaspéraient au plus haut point. D'ailleurs, XTC a toujours renié la production de Todd Rundgren.
N'empêche, cette production aérienne (contrairement aux productions surchargées auxquelles nous avaient habituées Todd Rundgren) est l'écrin idéal à la plume de Partridge et Moulding. Ces deux-là signent avec Skylarking quelques unes des plus belles chansons de la pop anglaise. L'album démarre très fort avec "Summer's Cauldron" et "Grass" à l'ambiance psychédélique délicieuse, quasi-relaxante. De ce côté-là, "The Meeting Place" n'est pas mal non plus. Mais il faut attendre le millieu de l'album pour être totalement ébloui, je dirai même aveuglé... Car on ne sort pas indemne du magnifique dyptique "Ballet For A Rainy Day/1000 Umbrellas". Il est difficile de se remettre du choc esthétique que procure ces deux chansons. "1000 Umbrellas" est tout bonnement le "Eleanor Rigby" de XTC, bien que la solitude évoquée ici n'est dû qu'aux aléas amoureux.
La maturité d'Andy Partridge et de Colin Moulding en tant que paroliers est aussi à souligner. Le second degré n'est jamais très loin même lorsque les chansons évoquent des sujets sérieux, comme "Dear God" où Partridge s'interroge sur l'existence de Dieu. "Dear God", peut-être la meilleure chanson jamais écrite sur l'athéisme, viendra pointer en haut des charts aux Etats-Unis, pays jusque-là peu réceptif aux efforts du groupe anglais. Pour l'anecdote, sachez qu'il s'agit à l'origine d'une face B, absente de l'édition originale. Mais devant le succès inattendu du titre, la maison de disque préférera remplacer "Mermaid Smile" par "Dear God". La réédition 2001 contient elle les 2 titres, "Dear God" clôturant l'album.
Skylarking est le sommet de ce groupe fascinant et ambitieux qu'est XTC. Peut-être que son seul défaut est une beauté pastorale qui tarde à se révéler. Mais une deuxième écoute plus attentive devrait récompenser les plus téméraires d'entre vous au-delà de toutes attentes.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Sirius |
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