Jimmy Eat World
Futures |
Label :
Interscope |
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Surfant sur le succès de son single dodelinant "The Middle", Jimmy Eat World se remet en selle en 2004 et convoque Gil Norton, une valeur de la production rock, pour tenir les manettes de Futures. Une chose est sûre : l'excuse de Bleed American n'est plus valide, s'ils l'album flanche, ce ne sera pas du au son. Et effectivement il n'y aura rien à déplorer de ce côté, les défauts ne viendront que de l'orientation du répertoire même. Ce qui nous pousse, à l'écoute de Futures, vers une vérité que l'on aura longtemps refoulée au fil de sa discographie : Jimmy Eat World n'a plus rien à voir avec quoi que ce soit de emo, il est juste devenu un groupe rock-pop, voire un groupe plaçant la pop avant le rock. Le genre de musique que l'on entend sur les B.O. de films pour ado : suffisamment suave pour qu'on en oubli le muscle des guitares. Le genre de musique rock accessible au point de lasser très rapidement, si ce n'est dès la première écoute... Car passé une ouverture éponyme au riff écrasant et un "Just Tonight" sur les chapeaux de roues, il apparaît évident qu'il n'y a plus grand-chose à espérer de l'emo chez JEW. Tout le disque respire cette espèce de rock FM moderne dont chaque titre pourrait presque passer à la radio avec le même intérêt ; moindre. Les bpm ont beau être souvent nombreux, les rythmes haletants ne peuvent pas grand-chose face à la voix trop douce et les harmonies vocales s'éternisant un peu trop à vouloir tirer les larmes des yeux (et c'est inefficace). Les ballades sirupeuses "Kill", "Drugs For Me" ou "23" n'arrangent pas les choses au fil de l'écoute, le groupe s'obstine dans une composition essentiellement romantique avec un petit cœur dessiné pour le point du ‘i'. Même un titre plus costaud, soit "Nothing Wrong" en sa qualité de saturation au maximum et son solo léger mais coupant, est suffisamment mélodiquement niais pour éloigner un potentiel coup de cœur heavy. Même si les amplis à lampe cache la forêt, difficile d'y voir clair à travers cette tracklist : on nage en pleine overdose de barbe-à-papa. Seul "Night Drive", la chanson la plus intéressante, sauvera du trop plein de bonnes intentions, par son ambiance diffuse et sa neutralité émotionnelle.
Alors on se demande où va donc aller cette formation, se réveiller d'un rêve trop doux pour nous ou coulée dans les méandres de la pop mal employée ? Pour des débuts pourtant si punk et un potentiel incontestable à la vue de la discographie, on est en droit d'en attendre beaucoup plus de ce soi-disant pionnier. La consécration ultime, ce n'est pas encore pour cette fois.
Alors on se demande où va donc aller cette formation, se réveiller d'un rêve trop doux pour nous ou coulée dans les méandres de la pop mal employée ? Pour des débuts pourtant si punk et un potentiel incontestable à la vue de la discographie, on est en droit d'en attendre beaucoup plus de ce soi-disant pionnier. La consécration ultime, ce n'est pas encore pour cette fois.
Pas terrible 9/20 | par X_YoB |
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