Jimmy Eat World
Bleed American |
Label :
Capitol |
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Après un album de rock cotonneux, Jimmy Eat World n'abandonne pas son gagne-pain mais sort Bleed American avec la ferme intention de poursuivre le débat sur un sujet qu'il a abordé depuis sa formation : la définition du terme ‘emo'.
Le costaud "Bleed American" déboule et réchauffe le cœur, cela faisait bien longtemps que l'on avait entendu le quatuor s'imposer avec autant de conviction dans un style rock énergique. La mélodie est là mais ne submerge pas l'appel à la maltraitance des cervicales. Tant mieux. "A Praise Chorus" reprend la même pêche et y injecte une bonne dose de cassonade pour la rendre plus lumineuse et enjouée. L'air est entraînant et le rythme vigoureux remporte la mise. Et de deux ! On est ravi de sentir le groupe aussi en forme... Arrive "The Middle" et là c'est un peu plus distinct : Jimmy Eat World écrit ce qui est à considérer comme un classique instantané du rock US. Trois accords, un format couplet/refrain/couplet stricte, un solo (!) rigolo, un thème amoureux... il n'en faut pas beaucoup plus pour la chanson estampillée ‘simple et efficace' parfaite, si ce n'est cette pincée d'émotion mélodique qui va faire que ce trois-fois-rien va inconsciemment se planter entre nos deux oreilles pour ne plus en sortir. Hormis le bref élément synthétique qui n'a rien à faire là le titre est foudroyant de légèreté.
Car oui c'est la que tout va petit à petit se dégrader à nos oreilles. La production trop léchée (ou peut être le mauvais goût de l'arrangement studio) a toujours été la bête noire du groupe, il n'y a qu'à écouter ne serait-ce que les premières secondes du mauvais "In Your House" pour retrouver cette nausée (oublions ce titre sur le champ...), et c'est pourquoi la formation a toujours été meilleure à écouter sur scène. Cette malédiction s'acharne un peu trop sur l'album pour en faire un chef-d'oeuvre, et ce malgré les intentions : "In Your House" donc, mais aussi l'ultra-pop "If You Don't, Don't" et le cliché "Get It Faster" vont être durs à supporter tant les dégâts inondent les compositions. On épargnerait bien "Cautioners" car la bétise du bref traitement de la basse ressemble tellement à de la musique nintendo que ça en deviendrait presque plaisant, et la progression planante est vraiment très agréable. Mais bon, relativement maigre... "The Authority Song" reste quant à elle comme deux ronds de flancs, plantée entre des tueries et du déchet, riff et esprit bien rock'n roll complètement inespérée. La perle de second plan définitive de l'album...
Dans les pièces à garder et après les trois premiers titres plus qu'efficaces, le groupe aura aussi su changer de chapitre pour se tourner vers son Clarity et en extirper le meilleur sur les premières acoustiques que sont "Your House", "Hear You Me" et "My Sundown". Trois ballades en proportionnelle inversion aux claques d'ouverture -dont l'une bien atteinte du dégradant syndrome de production- que l'on peut saluer pour leur retenue. Pas besoin de s'époumoner ou de corrompre de distortion aux moments les plus forts pour créer de la beauté (suivez mon regard...). Ça n'est pas aussi obsédant que la puissante trilogie pop de début de disque, encore faut-il s'en remettre, mais tout aussi attachant sur la longueur. Jimmy Eat World montre qu'il sait taper dans tous les motifs mélodiques bien qu'il aurait du encore une fois troquer ici son ingé son contre un vieux barbu folkeux avec un microphone.
"Splash, Turn & Twist" ferme maladroitement Bleed American, ne nous laissant comme seul autre remède à la possible comparaison avec les Goo Goo Dolls que de re-balancer la galette depuis le début pour tenter d'y trouver une meilleure sensation...
On était déjà partit en éloges, pouvant même aller jusqu'à l'élever au rang des albums porteurs de la vaste étiquette emo plantée concrètement en 2001 avec le Full Collapse de Thursday, qui aurait un peu été son antithèse fraternelle... hum... ‘Esprit de Bon Jovi sort de ce corps de skateur, et on n'arrivera peut être à en faire quelque chose d'ultime...' Voilà qui est dit.
En tout cas, Jimmy Eat World progresse : il y a de plus en plus de choses comestibles dans leur monde, suffit de trouver le bon assaisonnement...
Le costaud "Bleed American" déboule et réchauffe le cœur, cela faisait bien longtemps que l'on avait entendu le quatuor s'imposer avec autant de conviction dans un style rock énergique. La mélodie est là mais ne submerge pas l'appel à la maltraitance des cervicales. Tant mieux. "A Praise Chorus" reprend la même pêche et y injecte une bonne dose de cassonade pour la rendre plus lumineuse et enjouée. L'air est entraînant et le rythme vigoureux remporte la mise. Et de deux ! On est ravi de sentir le groupe aussi en forme... Arrive "The Middle" et là c'est un peu plus distinct : Jimmy Eat World écrit ce qui est à considérer comme un classique instantané du rock US. Trois accords, un format couplet/refrain/couplet stricte, un solo (!) rigolo, un thème amoureux... il n'en faut pas beaucoup plus pour la chanson estampillée ‘simple et efficace' parfaite, si ce n'est cette pincée d'émotion mélodique qui va faire que ce trois-fois-rien va inconsciemment se planter entre nos deux oreilles pour ne plus en sortir. Hormis le bref élément synthétique qui n'a rien à faire là le titre est foudroyant de légèreté.
Car oui c'est la que tout va petit à petit se dégrader à nos oreilles. La production trop léchée (ou peut être le mauvais goût de l'arrangement studio) a toujours été la bête noire du groupe, il n'y a qu'à écouter ne serait-ce que les premières secondes du mauvais "In Your House" pour retrouver cette nausée (oublions ce titre sur le champ...), et c'est pourquoi la formation a toujours été meilleure à écouter sur scène. Cette malédiction s'acharne un peu trop sur l'album pour en faire un chef-d'oeuvre, et ce malgré les intentions : "In Your House" donc, mais aussi l'ultra-pop "If You Don't, Don't" et le cliché "Get It Faster" vont être durs à supporter tant les dégâts inondent les compositions. On épargnerait bien "Cautioners" car la bétise du bref traitement de la basse ressemble tellement à de la musique nintendo que ça en deviendrait presque plaisant, et la progression planante est vraiment très agréable. Mais bon, relativement maigre... "The Authority Song" reste quant à elle comme deux ronds de flancs, plantée entre des tueries et du déchet, riff et esprit bien rock'n roll complètement inespérée. La perle de second plan définitive de l'album...
Dans les pièces à garder et après les trois premiers titres plus qu'efficaces, le groupe aura aussi su changer de chapitre pour se tourner vers son Clarity et en extirper le meilleur sur les premières acoustiques que sont "Your House", "Hear You Me" et "My Sundown". Trois ballades en proportionnelle inversion aux claques d'ouverture -dont l'une bien atteinte du dégradant syndrome de production- que l'on peut saluer pour leur retenue. Pas besoin de s'époumoner ou de corrompre de distortion aux moments les plus forts pour créer de la beauté (suivez mon regard...). Ça n'est pas aussi obsédant que la puissante trilogie pop de début de disque, encore faut-il s'en remettre, mais tout aussi attachant sur la longueur. Jimmy Eat World montre qu'il sait taper dans tous les motifs mélodiques bien qu'il aurait du encore une fois troquer ici son ingé son contre un vieux barbu folkeux avec un microphone.
"Splash, Turn & Twist" ferme maladroitement Bleed American, ne nous laissant comme seul autre remède à la possible comparaison avec les Goo Goo Dolls que de re-balancer la galette depuis le début pour tenter d'y trouver une meilleure sensation...
On était déjà partit en éloges, pouvant même aller jusqu'à l'élever au rang des albums porteurs de la vaste étiquette emo plantée concrètement en 2001 avec le Full Collapse de Thursday, qui aurait un peu été son antithèse fraternelle... hum... ‘Esprit de Bon Jovi sort de ce corps de skateur, et on n'arrivera peut être à en faire quelque chose d'ultime...' Voilà qui est dit.
En tout cas, Jimmy Eat World progresse : il y a de plus en plus de choses comestibles dans leur monde, suffit de trouver le bon assaisonnement...
Bon 15/20 | par X_YoB |
Le groupe prendra la décision de renommer cet album Jimmy Eat World suite aux malheureux évènements de septembre 2001.
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