The Chameleons
Script Of The Bridge |
Label :
Statik |
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On ressort de Script Of The Bridge chamboulé et sans repères, comme si on venait de visiter un rêve.
Et c'est d'ailleurs un peu ça, tant la texture fantasmagorique de cet album dessine un voile onirique qui bouleverse les sens. Le ton, particulièrement crépusculaire, composé essentiellement de guitares acérées et transformées en créatures mécaniques, créé une impression d'abîme. Une sorte de chute dans l'iréel, les chimères et les cauchemars.
Véritable déclaration sans affectation des tourments intérieurs, ce sommet absolu de la cold-wave anglaise ressemble à un rendez-vous morbide. La batterie impose une cadence métrominique, tandis que les guitares, très claires, tailladent de façon chirurgicale, transformant l'atmosphère en chambre froide. Les formidables chansons sont géniales de dynamisme robotique, nous entrainant vite vers des vertiges céleste. Cette impression de voyage intérieur est d'autant renforcé par la magie des mélodies et les ambiances raffinées des claviers, vaporeuses et légèrement angoissantes.
Ce chef-d'oeuvre est fascinant à plusieurs titres, par sa maîtrise, son impact sur les consciences, traumatisantes, et sa visée symbolique. Véritable exposé cru et dénué de remords du côté osbcur de l'être, Script Of The Bridge, avec ses détours labyrinthiques et ses montées graduelles dans la violence, explore les pulsions refoulées, les angoisses et la fascination masochiste pour les tabous. Les textes sont particulièrement malsains : "There's No Eden Anyway" ou encore " I'm Less Than Human In God's Eyes", particulièrement désespéré. Les tempos tantôt soutenus, tantôt ralentis et éthérés, concourent à nous plonger dans l'hébétude la plus totale. On est d'autant plus dérouté que la voix de zombie de Mark Burgess, déclamatoire, grave et majestueusement ténébreuse, semble indiquer que rien ne sort du coeur mais d'un corps malade, voire cadavérique.
Et ce n'est pas l'ambiance générale de l'album, minutieusement composée, riche en orfévrerie et délicieusement empoisonnée, qui va contredire cette impression tenace d'avoir à faire à un monde dévasté et sans lueurs.
Une contrée céleste mais sans attache avec la réalité, à l'image de la pochette, sorte de dessin à la Salvadore Dali, bizarre, absurde et tout en symbolisme. Un peu comme les représentations des rêves que les psychiatres demandent parfois d'exécuter, cette image fascine par son côté suréaliste et par ses indices : une route sans horizons, un désert, un arbre creux, sans substance vitale, une âme déchiquetée et une opposition entre le bleu et le rouge, symbôle de la mélancolie et de la contradiction.
The Chameleons savaient dépeindre par leur musique séminale et fantastique, les folies qui les habitaient, leur fascination pour le morbide, sans complaisance mais avec une mise en scène incroyable, tout en grâce et en decorum gothique.
Indépassable chef-d'oeuvre, hors du temps et touché par la magie, cet album marque à jamais quiconque s'en approche. Marquant le coeur de chacun, la confrontation avec cette vue sur l'autre côté du miroir, est un moment unique, inégalé et grandiose.
Et c'est d'ailleurs un peu ça, tant la texture fantasmagorique de cet album dessine un voile onirique qui bouleverse les sens. Le ton, particulièrement crépusculaire, composé essentiellement de guitares acérées et transformées en créatures mécaniques, créé une impression d'abîme. Une sorte de chute dans l'iréel, les chimères et les cauchemars.
Véritable déclaration sans affectation des tourments intérieurs, ce sommet absolu de la cold-wave anglaise ressemble à un rendez-vous morbide. La batterie impose une cadence métrominique, tandis que les guitares, très claires, tailladent de façon chirurgicale, transformant l'atmosphère en chambre froide. Les formidables chansons sont géniales de dynamisme robotique, nous entrainant vite vers des vertiges céleste. Cette impression de voyage intérieur est d'autant renforcé par la magie des mélodies et les ambiances raffinées des claviers, vaporeuses et légèrement angoissantes.
Ce chef-d'oeuvre est fascinant à plusieurs titres, par sa maîtrise, son impact sur les consciences, traumatisantes, et sa visée symbolique. Véritable exposé cru et dénué de remords du côté osbcur de l'être, Script Of The Bridge, avec ses détours labyrinthiques et ses montées graduelles dans la violence, explore les pulsions refoulées, les angoisses et la fascination masochiste pour les tabous. Les textes sont particulièrement malsains : "There's No Eden Anyway" ou encore " I'm Less Than Human In God's Eyes", particulièrement désespéré. Les tempos tantôt soutenus, tantôt ralentis et éthérés, concourent à nous plonger dans l'hébétude la plus totale. On est d'autant plus dérouté que la voix de zombie de Mark Burgess, déclamatoire, grave et majestueusement ténébreuse, semble indiquer que rien ne sort du coeur mais d'un corps malade, voire cadavérique.
Et ce n'est pas l'ambiance générale de l'album, minutieusement composée, riche en orfévrerie et délicieusement empoisonnée, qui va contredire cette impression tenace d'avoir à faire à un monde dévasté et sans lueurs.
Une contrée céleste mais sans attache avec la réalité, à l'image de la pochette, sorte de dessin à la Salvadore Dali, bizarre, absurde et tout en symbolisme. Un peu comme les représentations des rêves que les psychiatres demandent parfois d'exécuter, cette image fascine par son côté suréaliste et par ses indices : une route sans horizons, un désert, un arbre creux, sans substance vitale, une âme déchiquetée et une opposition entre le bleu et le rouge, symbôle de la mélancolie et de la contradiction.
The Chameleons savaient dépeindre par leur musique séminale et fantastique, les folies qui les habitaient, leur fascination pour le morbide, sans complaisance mais avec une mise en scène incroyable, tout en grâce et en decorum gothique.
Indépassable chef-d'oeuvre, hors du temps et touché par la magie, cet album marque à jamais quiconque s'en approche. Marquant le coeur de chacun, la confrontation avec cette vue sur l'autre côté du miroir, est un moment unique, inégalé et grandiose.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Vic |
Posté le 29 juin 2006 à 21 h 45 |
Rares sont les albums qui contiennent une cohésion et une unité d'un bout à l'autre. M'oserais-je à rajouter qu'il n'y a pas une note de trop. Quand les morceaux sont longs, c'est pour nous transporter, nous baigner les yeux fermés dans les hautes sphères.
En 1983, l'époque n'est plus vraiment aux albums-concept de la mouvance progressive des années 70 mais Script Of The Bridge posséde une fluidité exceptionelle. Je dégagerai en analysant quelque peu les paroles le thème récurrent de l'amitié, car il n'y a pas vraiment de chansons d'amour ici, mais une complicité protectrice. Cet aspect est pour beaucoup dans la beauté de l'ensemble. On se sent interpellés. Ce ne sont pas des sentiments de basses zones mais une chaleur réelle. C'est justement ce qui tranche avec le reste des productions de l'époque. La critique s'est fourvoyé, ignorant l'importance de cet opus quand elle portait aux nues des groupes commes Virgin Prunes ou Sisters Of Mercy.
La production de Colin Richardson, plus connu pour ses collaborations dans le créneau du métal apporte à cet album une puissance et une force de frappe rares. Jumelé à la poèsie et la mélancolie de Mark Burguess, le chanteur-bassiste, ces chansons vous portent à bout de bras. Ecoutez l'intro de Second Skin, les premières notes de strings suivies de l'attaque de la section rythmique vous soulèvent littéralement du sol pour ne jamais en redecendre.
L'association mélodique des deux guitaristes apportent la symbiose idéale donnant ce coté monolithique d'un bloc de marbre dans ses plus beaux reflets.
N'hésitez pas, faites un détour. Achetez, louez, volez mais écoutez ce chef d'oeuvre et ne me dites pas qu'une morceau comme View From A Hill vous laisse insensible... ou allez voir votre cardiologue pour voir si vous avez encore un coeur en état de marche. Car c'est là que cette musique bat, pas dans les pieds.
En 1983, l'époque n'est plus vraiment aux albums-concept de la mouvance progressive des années 70 mais Script Of The Bridge posséde une fluidité exceptionelle. Je dégagerai en analysant quelque peu les paroles le thème récurrent de l'amitié, car il n'y a pas vraiment de chansons d'amour ici, mais une complicité protectrice. Cet aspect est pour beaucoup dans la beauté de l'ensemble. On se sent interpellés. Ce ne sont pas des sentiments de basses zones mais une chaleur réelle. C'est justement ce qui tranche avec le reste des productions de l'époque. La critique s'est fourvoyé, ignorant l'importance de cet opus quand elle portait aux nues des groupes commes Virgin Prunes ou Sisters Of Mercy.
La production de Colin Richardson, plus connu pour ses collaborations dans le créneau du métal apporte à cet album une puissance et une force de frappe rares. Jumelé à la poèsie et la mélancolie de Mark Burguess, le chanteur-bassiste, ces chansons vous portent à bout de bras. Ecoutez l'intro de Second Skin, les premières notes de strings suivies de l'attaque de la section rythmique vous soulèvent littéralement du sol pour ne jamais en redecendre.
L'association mélodique des deux guitaristes apportent la symbiose idéale donnant ce coté monolithique d'un bloc de marbre dans ses plus beaux reflets.
N'hésitez pas, faites un détour. Achetez, louez, volez mais écoutez ce chef d'oeuvre et ne me dites pas qu'une morceau comme View From A Hill vous laisse insensible... ou allez voir votre cardiologue pour voir si vous avez encore un coeur en état de marche. Car c'est là que cette musique bat, pas dans les pieds.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 01 mars 2007 à 11 h 41 |
Les années 80 sont véritablement une période prolifique ou paradoxalement le star-system s'est intensifié médiatiquement en promouvant des 'artistes' souvent inégaux et à côté de ça, une abondance de groupes talentueux, géniales parfois mais cantonnés à l'ombre, à l'underground.
The Chameleons font partie de ces groupes qui auraient mérité une reconnaissance bien plus importante que celle qui la caractérise.
Script Of The Bridge fait réellement partie des 10 meilleurs albums des années 80, à côté du Disintegration des Cure, du Diesel And Dust des Midnight Oil ou du Queen Is Dead des Smiths...
Script Of The Bridge séduit par son travail de composition qui fait penser à du très bon rock indépendant, mais également par son approche mélancolique qui lui apporte cette touche new-wave incomparable.
Cette alchimie, associée à une production parfaite, lui donne un parfum hautement enivrant.
"Don't Fall", "Monkey Land", "Anywhere These Days", "Second Skin", "Pleasure And Pain", on a que des tubes, ou plutôt des morceaux dont seuls quelques artistes arrivent à déceler la puissance.
Script Of The Bridge dépasse nombre des prétendants au trône du rock, il n'est pas rare de déceler des brides de désespoir, de rage, de refoulement qui vont plaire à la vague grunge quelques années plus tard.
Oui, Billy Corgan ou Cobain ont réellement dû puiser beaucoup d'inspiration dans cet album qui est un réservoir d'émotions, de sentiments et tout simplement de pop funèbre et sublime.
Bravo !
The Chameleons font partie de ces groupes qui auraient mérité une reconnaissance bien plus importante que celle qui la caractérise.
Script Of The Bridge fait réellement partie des 10 meilleurs albums des années 80, à côté du Disintegration des Cure, du Diesel And Dust des Midnight Oil ou du Queen Is Dead des Smiths...
Script Of The Bridge séduit par son travail de composition qui fait penser à du très bon rock indépendant, mais également par son approche mélancolique qui lui apporte cette touche new-wave incomparable.
Cette alchimie, associée à une production parfaite, lui donne un parfum hautement enivrant.
"Don't Fall", "Monkey Land", "Anywhere These Days", "Second Skin", "Pleasure And Pain", on a que des tubes, ou plutôt des morceaux dont seuls quelques artistes arrivent à déceler la puissance.
Script Of The Bridge dépasse nombre des prétendants au trône du rock, il n'est pas rare de déceler des brides de désespoir, de rage, de refoulement qui vont plaire à la vague grunge quelques années plus tard.
Oui, Billy Corgan ou Cobain ont réellement dû puiser beaucoup d'inspiration dans cet album qui est un réservoir d'émotions, de sentiments et tout simplement de pop funèbre et sublime.
Bravo !
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 18 mars 2008 à 01 h 01 |
On imagine sans mal la scène. Années 80, dans une famille anglaise exilée à Mexico. Le prépubère et timide Paul Banks imitant Ian Curtis tout seul devant sa glace. Visage constipé, danse épileptique et tout le tintouin. 'Transmiiiissiiiion huuumm Transmiiiissiiiion'. Le futur leader d'Interpol qui aujourd'hui fait chavirer le coeur de la groupie trentenaire est sans doute passé par ce trip solo un brin ridicule. Mais quand sa mère lui criait 'à table', Paulo le bien-élevé fonçait vers son radio-cassette Sony pour stopper d'un doigt ferme non pas Unknown Pleasures, mais bien ce Script Of The Bridge, l'album, la chose, sans qui lui et ses futurs amis new-yorkais ne seraient sans doute aujourd'hui que de simples employés de banque.
Oui réaffirmons-le crânement : Interpol doit tout aux Chameleons, ou alors pour faire plaisir à la groupie trentenaire, vraiment beaucoup. Pour le pire et rien que le pire. Car à l'école pourtant savante du post punk, ces Anglais étaient affublés du bonnet d'âne. Le très mauvais élève. Pas de 'peut mieux faire' sur son carnet de notes mais plutôt de 'grosses lacunes', 'ne fait aucun effort' ou 'incurable, tuez-le'. C'est que les Chameleons en plus d'avoir ce défaut énorme qui ne pardonne pas quand on est censé faire de la musique, à savoir qu'ils étaient de bien médiocres compositeurs, avaient l'outrecuidance de vouloir faire du Cure tout en usant grossièrement d'une emphase déclamatoire à faire passer U2 pour un groupe intimiste. Cherchez l'erreur.
Ça commence très fort. Affolant ce "Don't Fall" beuglé façon neuneu des Carpates. Et avec une ouverture telle que celle-là, on se dit que la suite ne peut être que mieux. Enfin on l'espère. Mais que nenni. Script Of The Bridge est du même triste acabit que son premier étron: une longue et pénible effusion de rock new-waveux vaseux, ampoulé 100 watts, et aux paroles empruntes de terribles questions existentielles ('Is my creator a God or a man ?' se demande-t-il sans rire dans "Monkeyland") écrites par un ancien abonné aux cours de rattrapages, Mark Burgess, le roi de la rime : 'Take a chance/Join the dance/Make the sound/Take a chance/Join the dance/Or go to ground' ("As High As You Can Go"). Patrick Fiori n'aurait pas fait mieux.
Mais même quand les Chameleons semblent proche de nous pondre un truc potable, "Here Today" par exemple, l'effroyable production eighties qui condamne leur disque assassin, vient nous assommer d'une batterie méchamment pataude et nous achève à coup de guitares mutées en magma informe. Long et harrassant périple que l'écoute de ce Script Of The Bridge encore plus laid que le graphisme ridicule qui lui sert de pochette (adage de mon cru : à album atroce, pochette atroce).
Ayant un profond respect pour le monsieur qui a chroniqué enthousiasmé le premier cette abominable chose, je ne me hasarderai pas à supputer sur les problèmes mentaux ou l'enfance difficile des personnes qui affirment avec la plus grande gravité non pas tolérer mais carrément 'aimer' les Chameleons... Enfin en même temps, en cherchant bien, on trouvera sûrement des gens normaux qui disent être dingue de Patrick Fiori. Mystère de la vie.
Oui réaffirmons-le crânement : Interpol doit tout aux Chameleons, ou alors pour faire plaisir à la groupie trentenaire, vraiment beaucoup. Pour le pire et rien que le pire. Car à l'école pourtant savante du post punk, ces Anglais étaient affublés du bonnet d'âne. Le très mauvais élève. Pas de 'peut mieux faire' sur son carnet de notes mais plutôt de 'grosses lacunes', 'ne fait aucun effort' ou 'incurable, tuez-le'. C'est que les Chameleons en plus d'avoir ce défaut énorme qui ne pardonne pas quand on est censé faire de la musique, à savoir qu'ils étaient de bien médiocres compositeurs, avaient l'outrecuidance de vouloir faire du Cure tout en usant grossièrement d'une emphase déclamatoire à faire passer U2 pour un groupe intimiste. Cherchez l'erreur.
Ça commence très fort. Affolant ce "Don't Fall" beuglé façon neuneu des Carpates. Et avec une ouverture telle que celle-là, on se dit que la suite ne peut être que mieux. Enfin on l'espère. Mais que nenni. Script Of The Bridge est du même triste acabit que son premier étron: une longue et pénible effusion de rock new-waveux vaseux, ampoulé 100 watts, et aux paroles empruntes de terribles questions existentielles ('Is my creator a God or a man ?' se demande-t-il sans rire dans "Monkeyland") écrites par un ancien abonné aux cours de rattrapages, Mark Burgess, le roi de la rime : 'Take a chance/Join the dance/Make the sound/Take a chance/Join the dance/Or go to ground' ("As High As You Can Go"). Patrick Fiori n'aurait pas fait mieux.
Mais même quand les Chameleons semblent proche de nous pondre un truc potable, "Here Today" par exemple, l'effroyable production eighties qui condamne leur disque assassin, vient nous assommer d'une batterie méchamment pataude et nous achève à coup de guitares mutées en magma informe. Long et harrassant périple que l'écoute de ce Script Of The Bridge encore plus laid que le graphisme ridicule qui lui sert de pochette (adage de mon cru : à album atroce, pochette atroce).
Ayant un profond respect pour le monsieur qui a chroniqué enthousiasmé le premier cette abominable chose, je ne me hasarderai pas à supputer sur les problèmes mentaux ou l'enfance difficile des personnes qui affirment avec la plus grande gravité non pas tolérer mais carrément 'aimer' les Chameleons... Enfin en même temps, en cherchant bien, on trouvera sûrement des gens normaux qui disent être dingue de Patrick Fiori. Mystère de la vie.
Immonde ! 2/20
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