Super Furry Animals
Fuzzy Logic |
Label :
Creation |
||||
Ces types-là ne font rien comme tout le monde. A la fois dedans mais en dehors de la Brit-Pop, ces Gallois pratiquent un rock très très psyché et hautement mélodique.
Sur cet opus très réussi, impossible de décréter à quoi peut s'apparenter leur musique. Tout ce qu'on peut constater c'est qu'ils sont félés, barrés et définitivement déjantés. On dirait des doux dingues échappés d'un asile. Mais on se laisse entraîner par leur entrain, leur grain de folie, tant tout cela est inventif et génial. Leur exubérance, leur goût pour le n'importe quoi, leur décalage, tout cela est contagieux.
Tous les morceaux possèdent le petit plus qui en font des grandes chansons aux guitares qui partent en vrille ("Something 4 The Weekend"), aux voix cartoonesques ("Hometown Unicorn") et carrément irrestibles ("If You Don't Want Me To Destroy You"). On ne sait jamais ce que la prochaine chanson va donner. Super Furry Animals s'assume dans son délire, dans son auto-dérision, sans forcément tomber dans la facilité ou la complaisance, maîtrisant à la perfection l'art du refrain à chanter par dessus et même la chanson langoureuse ("Gathering Moss"). Superbe.
Plonger dans cet album c'est rentrer dans un univers bariolé, multicolore, à croire que ces types vivent à mille lieux de nous. Une curiosité à découvrir absolument.
Sur cet opus très réussi, impossible de décréter à quoi peut s'apparenter leur musique. Tout ce qu'on peut constater c'est qu'ils sont félés, barrés et définitivement déjantés. On dirait des doux dingues échappés d'un asile. Mais on se laisse entraîner par leur entrain, leur grain de folie, tant tout cela est inventif et génial. Leur exubérance, leur goût pour le n'importe quoi, leur décalage, tout cela est contagieux.
Tous les morceaux possèdent le petit plus qui en font des grandes chansons aux guitares qui partent en vrille ("Something 4 The Weekend"), aux voix cartoonesques ("Hometown Unicorn") et carrément irrestibles ("If You Don't Want Me To Destroy You"). On ne sait jamais ce que la prochaine chanson va donner. Super Furry Animals s'assume dans son délire, dans son auto-dérision, sans forcément tomber dans la facilité ou la complaisance, maîtrisant à la perfection l'art du refrain à chanter par dessus et même la chanson langoureuse ("Gathering Moss"). Superbe.
Plonger dans cet album c'est rentrer dans un univers bariolé, multicolore, à croire que ces types vivent à mille lieux de nous. Une curiosité à découvrir absolument.
Bon 15/20 | par Vic |
Posté le 12 mai 2011 à 13 h 11 |
Les Super Furry Animals ont tout de la vaste blague. Du nom particulièrement con (Franchement, "Les animaux super poilus", on a vu plus sérieux) au titre de l'album, décrivant une expérience mathématique aléatoire, les SFA, pour faire court, semblent sortir d'une plaisanterie vaseuse de fin de soirée qui débouche à la création d'un groupe tout aussi bancal. Qu'ils viennent ensuite du pays de Galles, nation qui n'a rien enfanté de bon, si l'on excepte les Manic Street Preachers et Ryan Giggs, et que leur leader possède un nom sans aucun potentiel commercial (Gruff Rhys ... Franchement, même Jean-Pierre François a plus de potentiel) ne joue pas non plus en leur faveur. On ne donne pas cher de leur peau. Eux non plus d'ailleurs, qui assurent avoir choisi le studio d'enregistrement car il possédait un jacuzzi et leur permettait d'avoir trois repas par jour ... Tout concorde : on a affaire à un Spinal Tap de la britpop !
Une vaste blague, qui ne se prend pas elle-même au sérieux, voilà à quoi ressemblent les Super Furry Animals en 1996. Ils possèdent cependant un objectif : ils se veulent une réaction à la britpop, un mouvement jugé trop conservateur selon eux. Ils décident donc de prendre le taureau par les cornes et de se foutre ouvertement de leur gueule en venant jouer sur leur terrain et en le faisant évoluer. On pourrait se dire qu'Oasis, Bluetones et consorts n'auraient eu guère d'intérêt pour ce groupe, insignifiant au premier abord, avec un chanteur passablement énervant et une imagerie trop décalée pour pouvoir être prise au sérieux.
Mais voilà, comme Spinal Tap, qui avait réussi à sortir, croyez-le ou non, un morceau très correct de Hair Metal, les SFA possède un pouvoir encore plus dévastateur que majorité de groupe anglais de cette époque. Ils ne paient pas de mine, mais possèdent les chansons les plus délirantes, entrainantes et vivifiantes de toute cette vague de Cool Britannia. Derrière le côté blagueur, une vrai verve de songwriter se développe en Gruff Rhys qui devient le meilleur auteur-compositeur de chansons "à la Beatles" de sa génération ! Les SFA possèdent un feeling hors normes, un talent certain pour concocter des mélodies imparables et un son. Le son SFA, mélange de pop classique, de sonorités électroniques légères et de la voix inimitable de leur leader, va s'imposer définitivement dans les mémoires de ceux qui osent un jour poser leur oreille sur un des albums du groupe.
Commencer son initiation à ce son commence de la meilleure des façons avec "Fuzzy Logic". Le contact premier avec l'album est désarmant de facilité : la pochette, déjà, attire irrémédiablement la main de l'acheteur vers le disque, dans quelque Virgin ou Fnac que ce soit. Vient ensuite le moment où l'on passe le code barre du disque sous la borne libre-écoute, la machine castratrice qui ne nous laisse que 30 ridicules secondes musiques avant de couper et de passer à la chanson suivante. Et là, pour une fois, on bénit cette machine d'exister. Car moins de 30 secondes sont nécessaires pour se prendre une claque, que l'on redemande. "God ! Show Me Magic" est un morceau à influence punk indéniable qui aligne des paroles profondément débiles et possédante des choeurs plus accrocheurs-tu-meurs. Et malgré la simplicité de l'ensemble, on commence déjà à entrentendre les sonorités du reste de l'album avec une utilisation de sonorités fusantes et électroniques en arrière-plan. La voix de gorge de Rhys pose déjà sa marque.
Et après cette introduction punk qui nous dit explicitement : "on n'est pas là (que) pour déconner", les très bonnes chansons s'enchainent. Si l'influence des années 60 n'est pas à négliger, c'est bien du côté de la pop des années 70 qu'il faut se raccrocher. Car plus que britpop, c'est de le dénominatif power-pop ou Glam qui convient le mieux aux SFA. "Fuzzy Birds" n'aurait pas dépareillé sur Ziggy Stardust ! Les paroles sont toujours très simples, voire débilitantes, mais ce n'est pas là que réside le génie des SFA. C'est bien dans les mélodies fantastiques, qui nous semblent à la fois fraiches et familières. Ce qui frappe avant tout dans les compositions, c'est une joie communicative, malgré le ton parfois un peu désabusé des chansons, comme "Hometown Unicorn". Cet album constitue une collection de chansons qui redonneraient le sourire à un dépressif en instance de suicide, notamment grâce au son très chaleureux des guitares de Bunford, mais aussi grâce aux chœurs qui accompagnent parfaitement le timbre si particulier de Rhys. Le sommet constitue ainsi le joyau "Something 4 The Weekend", type parfait de la chanson à fredonner en toute circonstance, avec un refrain aussi simple qu'entêtant et inspiré.
Mais les chansons les plus joyeuses et bien écrites côtoient les moments plus intimes tels "Long Gone" ou "Gathering Moss" qui n'apparaissent que peu dignes d'intérêt par rapport aux autres morceaux. On soulignera le sommet de débilité et d'insolente facilité mélodique qu'est "Mario Man". Jouissif comme une partie de jeu vidéo, et tout aussi évident. Et quand on est capable de singer aussi parfaitement Oasis que sur "For Now And Ever", il faut avoir un certain talent pour assumer son propre délire.
En 1996, le Pays de Galles a donc trois raisons de se réjouir : Everything Must Go des Manics, les 11 buts en Premier League de Ryan Giggs et l'assemblage du premier pour le côté musical et du second pour le côté fierté et joie populaire : Fuzzy Logic des Super Furry Animals.
Une vaste blague, qui ne se prend pas elle-même au sérieux, voilà à quoi ressemblent les Super Furry Animals en 1996. Ils possèdent cependant un objectif : ils se veulent une réaction à la britpop, un mouvement jugé trop conservateur selon eux. Ils décident donc de prendre le taureau par les cornes et de se foutre ouvertement de leur gueule en venant jouer sur leur terrain et en le faisant évoluer. On pourrait se dire qu'Oasis, Bluetones et consorts n'auraient eu guère d'intérêt pour ce groupe, insignifiant au premier abord, avec un chanteur passablement énervant et une imagerie trop décalée pour pouvoir être prise au sérieux.
Mais voilà, comme Spinal Tap, qui avait réussi à sortir, croyez-le ou non, un morceau très correct de Hair Metal, les SFA possède un pouvoir encore plus dévastateur que majorité de groupe anglais de cette époque. Ils ne paient pas de mine, mais possèdent les chansons les plus délirantes, entrainantes et vivifiantes de toute cette vague de Cool Britannia. Derrière le côté blagueur, une vrai verve de songwriter se développe en Gruff Rhys qui devient le meilleur auteur-compositeur de chansons "à la Beatles" de sa génération ! Les SFA possèdent un feeling hors normes, un talent certain pour concocter des mélodies imparables et un son. Le son SFA, mélange de pop classique, de sonorités électroniques légères et de la voix inimitable de leur leader, va s'imposer définitivement dans les mémoires de ceux qui osent un jour poser leur oreille sur un des albums du groupe.
Commencer son initiation à ce son commence de la meilleure des façons avec "Fuzzy Logic". Le contact premier avec l'album est désarmant de facilité : la pochette, déjà, attire irrémédiablement la main de l'acheteur vers le disque, dans quelque Virgin ou Fnac que ce soit. Vient ensuite le moment où l'on passe le code barre du disque sous la borne libre-écoute, la machine castratrice qui ne nous laisse que 30 ridicules secondes musiques avant de couper et de passer à la chanson suivante. Et là, pour une fois, on bénit cette machine d'exister. Car moins de 30 secondes sont nécessaires pour se prendre une claque, que l'on redemande. "God ! Show Me Magic" est un morceau à influence punk indéniable qui aligne des paroles profondément débiles et possédante des choeurs plus accrocheurs-tu-meurs. Et malgré la simplicité de l'ensemble, on commence déjà à entrentendre les sonorités du reste de l'album avec une utilisation de sonorités fusantes et électroniques en arrière-plan. La voix de gorge de Rhys pose déjà sa marque.
Et après cette introduction punk qui nous dit explicitement : "on n'est pas là (que) pour déconner", les très bonnes chansons s'enchainent. Si l'influence des années 60 n'est pas à négliger, c'est bien du côté de la pop des années 70 qu'il faut se raccrocher. Car plus que britpop, c'est de le dénominatif power-pop ou Glam qui convient le mieux aux SFA. "Fuzzy Birds" n'aurait pas dépareillé sur Ziggy Stardust ! Les paroles sont toujours très simples, voire débilitantes, mais ce n'est pas là que réside le génie des SFA. C'est bien dans les mélodies fantastiques, qui nous semblent à la fois fraiches et familières. Ce qui frappe avant tout dans les compositions, c'est une joie communicative, malgré le ton parfois un peu désabusé des chansons, comme "Hometown Unicorn". Cet album constitue une collection de chansons qui redonneraient le sourire à un dépressif en instance de suicide, notamment grâce au son très chaleureux des guitares de Bunford, mais aussi grâce aux chœurs qui accompagnent parfaitement le timbre si particulier de Rhys. Le sommet constitue ainsi le joyau "Something 4 The Weekend", type parfait de la chanson à fredonner en toute circonstance, avec un refrain aussi simple qu'entêtant et inspiré.
Mais les chansons les plus joyeuses et bien écrites côtoient les moments plus intimes tels "Long Gone" ou "Gathering Moss" qui n'apparaissent que peu dignes d'intérêt par rapport aux autres morceaux. On soulignera le sommet de débilité et d'insolente facilité mélodique qu'est "Mario Man". Jouissif comme une partie de jeu vidéo, et tout aussi évident. Et quand on est capable de singer aussi parfaitement Oasis que sur "For Now And Ever", il faut avoir un certain talent pour assumer son propre délire.
En 1996, le Pays de Galles a donc trois raisons de se réjouir : Everything Must Go des Manics, les 11 buts en Premier League de Ryan Giggs et l'assemblage du premier pour le côté musical et du second pour le côté fierté et joie populaire : Fuzzy Logic des Super Furry Animals.
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