Super Furry Animals
Radiator |
Label :
Creation |
||||
On les avait d'abord pris pour des Supergrass gallois, même goût pour une power-brit-pop survitaminée et le rock sixties.
Sur ce deuxième album, les Animaux Super Poilus avaient franchi une étape supérieure et s'étaient différenciés de la bande à Gaz Coombes, par l'emploi de sons électroniques et de structures plus complexes.
Une bonne idée en 1997, l'année du big-beat et d'OK Computer, une année ou les Strokes n'auraient jamais pu signer un contrat avec un label.
Pas assez prog, pas assez hip-hop. Pas assez electro surtout. Achetez-vous un sampler et on en reparle, les amis. Haut les coeurs !
Radiator, ça commence par un instru à la Air et ça se termine par une chanson pop qui finit en techno hardcore ! Ajoutez à cela des hymnes mexicains, des bombinettes punk, des chansons psychédéliques, avec des cuivres, des Fender, des Moog...
Ah oui alors, Radiator c'est un super album. Peut-être bien le Revolver des 90's...
Sur ce deuxième album, les Animaux Super Poilus avaient franchi une étape supérieure et s'étaient différenciés de la bande à Gaz Coombes, par l'emploi de sons électroniques et de structures plus complexes.
Une bonne idée en 1997, l'année du big-beat et d'OK Computer, une année ou les Strokes n'auraient jamais pu signer un contrat avec un label.
Pas assez prog, pas assez hip-hop. Pas assez electro surtout. Achetez-vous un sampler et on en reparle, les amis. Haut les coeurs !
Radiator, ça commence par un instru à la Air et ça se termine par une chanson pop qui finit en techno hardcore ! Ajoutez à cela des hymnes mexicains, des bombinettes punk, des chansons psychédéliques, avec des cuivres, des Fender, des Moog...
Ah oui alors, Radiator c'est un super album. Peut-être bien le Revolver des 90's...
Excellent ! 18/20 | par Vlapush |
Posté le 01 juin 2011 à 02 h 20 |
Si le premier contact avec les SFA, qui s'était effectué par l'intermédiaire de Fuzzy Logic, fut une surprise plutôt excellente, derrière l'emballage manquant de sérieux, on trouvait un groupe qui savait jouer et surtout un vrai compositeur de ballades pop et de petites rafales power pop du meilleur effet. Un groupe franchement recommandable, évitant soigneusement la plupart des clichés rock pour livrer un album fabuleux. Mais l'histoire ne pouvait pas être aussi belle pendant longtemps. Il aura fallu une unique année pour les SFA avant de perdre leur fraicheur. Ayant maintenant les moyens de s'offrir du matériel de studio plus complexe et plus divers, le groupe de Gruff Rhys va se perdre dans des expérimentations parfois trop présentes, au point d'en devenir oppressantes !
Les Super Furry Animals et Rhys lui-même décrivent cet album comme celui où ils ont décidé d'explorer d'autres champs musicaux. En quelque sorte, Beatles de la fin du XXème siècle, quoi ... Qui décide de mettre en avant les nombreuses innovations électroniques des années 90's dans leur pop si classique, mais en même temps si fraiche. S'il n'est absolument pas question d'abandonner les guitares et si le son n'a pas fondamentalement changé depuis Fuzzy Logic, il faut néanmoins noter une nette invasion de synthétiseur et d'effets divers.
Cependant, c'est ici que le bât blesse. Car si les Beatles ont réussi à sortir un album considéré comme un des meilleurs de tous les temps, ce qui n'est pas peu dire, avec Revolver, tout en innovant, ils n'ont pas mis de côté les mélodies et ne les ont en aucun cas bâclé, loin de là ... Rhys se perd dans les expérimentations et les morceaux ont perdu toute leur fraîcheur par rapport à ceux de l'album précédent. Les mélodies passent à côté de l'auditeur et finalement on ne retient de l'album que de nombreux effets vocaux ou de production qui viennent ternir l'ensemble.
Si peu de morceaux sont réellement à jeter (Le single crispant "Hermann Loves Pauline", ou les plaisanteries douteuses "Chupacabras" et "Torra Fy Ngwallt Yn Hir" ...), nombreux sont ceux qui laissent apercevoir un potentiel monstrueux mais mal exploité car perdu dans la masse de sonorité voulue futuriste et qui finalement a rendu cet album assez "ringard" dans le son. Comme un vestige de cette période assez sombre de la fin des années 90. On peut ainsi penser à "Bass Turned To D.E.A.D" ou "Play It Cool" qui laisse entrevoir une dimension bien supérieure derrière les couches d'effets.
Un autre reproche que l'on peut effectuer à cet album est aussi la volonté non aboutie de former une sorte d'album concept. Certes, il n'y a pas vraiment de thème porteur, mais les morceaux de transitions dénotent d'une volonté de réaliser un album lié, projet qui semble s'avorter de lui-même en cours de route. On se retrouve ainsi avec un album qui a le cul entre deux chaises : collection de chanson et album construit méticuleusement ... Et aucun des deux objectifs n'est parfaitement rempli.
Cependant, lorsqu'il s'agit de délivrer de purs joyaux power pop, Rhys possède toujours la touche divine. Lorsqu'il se débarrasse de ses lubies, il peut être une sorte de génie pop de premier plan, à ranger à côté de bien d'autres. Ainsi, la vaste blague "The International Language of Screaming" fait mouche par un rythme porteur et une mélodie tempestante. Il en est de même pour "Play It Cool" ou le parfait "She's Got Spies" (Un délire paranoïaque délicieux).
Plus étonnant cependant est le fait que les meilleurs morceaux de l'album soient les morceaux plus intimistes. Le morceau de clôture, "Mountain People", rappelle les ballades stoniennes de "Sticky Fingers" avant de partir en déferlante électro monstrueuse. Une innovation qui passe et qui se révèle être une véritable surprise après une chanson si maitrisée. De même, la très touchante "Download" révèle un songwriting très délicat de la part de Rhys. Une ballade aussi intimiste, moderne, en dehors du schéma classique 60's, n'aurait pas eu sa place dans Fuzzy Logic. Mais elle se révèle comme un des moments de grâce du disque.
Enfin, comment ne pas finir sur l'un des meilleurs morceaux du groupe : "Demons". A l'écoute de ce morceau, une seule chose peut venir à l'esprit. Comment peut-il aujourd'hui encore être possible de réaliser un morceau aussi parfait ? Des transitions parfaites entre refrain et couplet, une voix parfaitement maitrisée et délicieusement chevrotante de Rhys, une intensité magnifique ... Cette chanson peut aujourd'hui être considérée comme un classique éminent de la chanson britannique des années 90, à ranger aux côtés de classiques comme "Champagne Supernova", "This Is Hardcore", "A Design For Life" ou "So Young" ... Un pur chef-d'œuvre qui relève le niveau d'un album qui s'avère au final malgré tout décevant.
Si la critique en elle-même est dure, c'est avant tout à cause d'une petite déception après Fuzzy Logic. L'album reste néanmoins très correct et contient, comme vu précédemment, certaines pépites qui font qu'il mérite que l'on s'attarde un peu sur lui.
Les Super Furry Animals et Rhys lui-même décrivent cet album comme celui où ils ont décidé d'explorer d'autres champs musicaux. En quelque sorte, Beatles de la fin du XXème siècle, quoi ... Qui décide de mettre en avant les nombreuses innovations électroniques des années 90's dans leur pop si classique, mais en même temps si fraiche. S'il n'est absolument pas question d'abandonner les guitares et si le son n'a pas fondamentalement changé depuis Fuzzy Logic, il faut néanmoins noter une nette invasion de synthétiseur et d'effets divers.
Cependant, c'est ici que le bât blesse. Car si les Beatles ont réussi à sortir un album considéré comme un des meilleurs de tous les temps, ce qui n'est pas peu dire, avec Revolver, tout en innovant, ils n'ont pas mis de côté les mélodies et ne les ont en aucun cas bâclé, loin de là ... Rhys se perd dans les expérimentations et les morceaux ont perdu toute leur fraîcheur par rapport à ceux de l'album précédent. Les mélodies passent à côté de l'auditeur et finalement on ne retient de l'album que de nombreux effets vocaux ou de production qui viennent ternir l'ensemble.
Si peu de morceaux sont réellement à jeter (Le single crispant "Hermann Loves Pauline", ou les plaisanteries douteuses "Chupacabras" et "Torra Fy Ngwallt Yn Hir" ...), nombreux sont ceux qui laissent apercevoir un potentiel monstrueux mais mal exploité car perdu dans la masse de sonorité voulue futuriste et qui finalement a rendu cet album assez "ringard" dans le son. Comme un vestige de cette période assez sombre de la fin des années 90. On peut ainsi penser à "Bass Turned To D.E.A.D" ou "Play It Cool" qui laisse entrevoir une dimension bien supérieure derrière les couches d'effets.
Un autre reproche que l'on peut effectuer à cet album est aussi la volonté non aboutie de former une sorte d'album concept. Certes, il n'y a pas vraiment de thème porteur, mais les morceaux de transitions dénotent d'une volonté de réaliser un album lié, projet qui semble s'avorter de lui-même en cours de route. On se retrouve ainsi avec un album qui a le cul entre deux chaises : collection de chanson et album construit méticuleusement ... Et aucun des deux objectifs n'est parfaitement rempli.
Cependant, lorsqu'il s'agit de délivrer de purs joyaux power pop, Rhys possède toujours la touche divine. Lorsqu'il se débarrasse de ses lubies, il peut être une sorte de génie pop de premier plan, à ranger à côté de bien d'autres. Ainsi, la vaste blague "The International Language of Screaming" fait mouche par un rythme porteur et une mélodie tempestante. Il en est de même pour "Play It Cool" ou le parfait "She's Got Spies" (Un délire paranoïaque délicieux).
Plus étonnant cependant est le fait que les meilleurs morceaux de l'album soient les morceaux plus intimistes. Le morceau de clôture, "Mountain People", rappelle les ballades stoniennes de "Sticky Fingers" avant de partir en déferlante électro monstrueuse. Une innovation qui passe et qui se révèle être une véritable surprise après une chanson si maitrisée. De même, la très touchante "Download" révèle un songwriting très délicat de la part de Rhys. Une ballade aussi intimiste, moderne, en dehors du schéma classique 60's, n'aurait pas eu sa place dans Fuzzy Logic. Mais elle se révèle comme un des moments de grâce du disque.
Enfin, comment ne pas finir sur l'un des meilleurs morceaux du groupe : "Demons". A l'écoute de ce morceau, une seule chose peut venir à l'esprit. Comment peut-il aujourd'hui encore être possible de réaliser un morceau aussi parfait ? Des transitions parfaites entre refrain et couplet, une voix parfaitement maitrisée et délicieusement chevrotante de Rhys, une intensité magnifique ... Cette chanson peut aujourd'hui être considérée comme un classique éminent de la chanson britannique des années 90, à ranger aux côtés de classiques comme "Champagne Supernova", "This Is Hardcore", "A Design For Life" ou "So Young" ... Un pur chef-d'œuvre qui relève le niveau d'un album qui s'avère au final malgré tout décevant.
Si la critique en elle-même est dure, c'est avant tout à cause d'une petite déception après Fuzzy Logic. L'album reste néanmoins très correct et contient, comme vu précédemment, certaines pépites qui font qu'il mérite que l'on s'attarde un peu sur lui.
Correct 12/20
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