Mad Season
Above |
Label :
Columbia |
||||
Il y a des disques si beaux, si vastes, et si profonds, qu'ils peuvent changer une vie. Above de Mad Season en fait partie, il nous a bouleversé et nous bouleverse encore...
En 1994, le guitariste de Pearl Jam, Mike McCready, est dans un centre de désintoxication de Minneapolis pour tenter d'en finir avec l'alcool. Là-bas, il fait la connaissance d'un bassiste, appelé John Baker Saunders. Ensemble, ils décident que dès la fin de leur traitement ils feraient de la musique ensemble, juste comme ça, pour voir ce que ça peut donner. Une fois dehors, Mike rentre en contact avec un vieil ami, Layne Staley, le chanteur d'Alice in Chains, pour lui demander si l'idée de faire de la musique avec lui le branche. Ce dernier accepte et est vite rejoint par le batteur des Screaming Trees de l'époque, Barret Martin, ainsi que par un autre chanteur, Mark Lanegan. Chacun des musiciens avait alors besoin de prendre le large de leurs groupes respectifs, en 1994, Seattle est sur toutes les bouches, et aucun d'eux ne l'avait souhaité. C'est ainsi que le projet Mad Season prit forme, et le disque qui en découla fut un chef-d'oeuvre d'une grandeur rare.
Il commence par une longue mélopée de basse sur laquelle vient se poser la voix cristalline et aérienne (pour le coup) de Layne Staley. Pendant près de quatre minutes on voyage au cœur d'un monde mélancolique, doux et résigné, quand, en l'espace d'un instant, on subit une charge de démons, épaulée par les coups monstrueux de Barrett et par la guitare vicieuse de Mike. C'est "Wake Up", et c'est grandiose. D'entrée de jeu on est dérouté, tant on est éloigné de Pearl Jam, d'Alice in Chains, et des Screaming Trees. La chanson "X Ray Mind" ne ressemble à rien de connu et le son est incroyable ! Aujourd'hui encore, on attend de pouvoir le retrouver quelque part... très certainement en vain. "River Of Deceit" reste encore une des plus belles chansons que nous connaissons. Dès la sublime intro, on sait qu'on n'y résistera pas. Layne n'a jamais chanté aussi bien, sa voix nous habite et nous emporte haut, quand ses paroles nous renversent et nous font pleurer. "Above", quant à elle, voit pour la première fois la présence de Mark Lanegan en compagnon de galère de Staley. Deux des plus belles voix de leur génération se rencontrent enfin... mais nous y reviendrons plus tard.
Au-delà des genres et des préférences Mad Season s'inscrit dans la marge et au-dessus des autres. Parions même que les protagonistes ne mesuraient pas la portée de ce qu'ils étaient en train de faire. Des merveilles comme le blues "Artificial Red" sont rares, chaque note, chaque phrase, chaque soupir est d'une beauté et d'une justesse surréaliste. "Lifless Dead" et "I Don't Know Anything" apportent la dose d'agressivité et de rancoeur qui sont à la base de cette explosion créative. D'une certaine façon, elles restent encore inégalées. Pas autant toutefois que le chef d'œuvre absolu et définitif qu'est "Long Gone Day". Le mariage des voix de Mark Lanegan et de Layne Staley est ici époustouflant. Sur un rythme évoquant la bossa, elles tutoient les astres, caressent l'auditeur, et le plongent dans les tréfonds de sa mélancolie pour en faire quelque chose de beau, quelque chose de magnifique. La voix grave de Mark est langoureuse et apaisée (pour ne pas dire désabusée), quand la voix de Layne est claire, fière et éclatante. Les deux se conjuguent admirablement, et nous y revenons encore le plus souvent possible. C'est un chef-d'oeuvre, rien d'autre qu'un pur chef-d'oeuvre.
Arrive ensuite l'instrumental terrifiant "November Hotel". Ici c'est le batteur Barrett Martin qui tire son épingle du jeu en nous propulsant directement dans les étoiles avec ses coups de marteaux rappelant ceux de John Bonham. C'est un morceau d'un psychédélisme noir sur lequel les musiciens révèlent leur incroyable talent. Le disque meurt enfin avec "All Alone". Chanson définitive, parfaite oraison funèbre pour ce voyage terrible, unique et passionnant.
L'aventure Mad Season n'a duré que quelques mois, bien plus qu'un side-project, ça s'est avéré être un coup de maître ! L'urgence que l'on sent dans ce disque, ainsi que l'impression de danger nous fait dire qu'il a dû ce passer quelque chose d'incroyable entre ces musiciens. Et il y a comme une impression qu'ils étaient en roue libre... déchargeant leurs émotions par leurs instruments sans se poser plus de questions. Le résultat dépasse l'entendement, jamais plus nous n'aurons des disques comme celui-ci.
Aujourd'hui, lorsque l'on se souvient de Layne Staley c'est plus souvent en fredonnant "River Of Deceit" ou "Long Gone Day" qu'en pensant à Alice in Chains. Il est mort et John Baker Saunders aussi... et jamais il ne saura qu'avec Above, il a changé au moins une vie.
En 1994, le guitariste de Pearl Jam, Mike McCready, est dans un centre de désintoxication de Minneapolis pour tenter d'en finir avec l'alcool. Là-bas, il fait la connaissance d'un bassiste, appelé John Baker Saunders. Ensemble, ils décident que dès la fin de leur traitement ils feraient de la musique ensemble, juste comme ça, pour voir ce que ça peut donner. Une fois dehors, Mike rentre en contact avec un vieil ami, Layne Staley, le chanteur d'Alice in Chains, pour lui demander si l'idée de faire de la musique avec lui le branche. Ce dernier accepte et est vite rejoint par le batteur des Screaming Trees de l'époque, Barret Martin, ainsi que par un autre chanteur, Mark Lanegan. Chacun des musiciens avait alors besoin de prendre le large de leurs groupes respectifs, en 1994, Seattle est sur toutes les bouches, et aucun d'eux ne l'avait souhaité. C'est ainsi que le projet Mad Season prit forme, et le disque qui en découla fut un chef-d'oeuvre d'une grandeur rare.
Il commence par une longue mélopée de basse sur laquelle vient se poser la voix cristalline et aérienne (pour le coup) de Layne Staley. Pendant près de quatre minutes on voyage au cœur d'un monde mélancolique, doux et résigné, quand, en l'espace d'un instant, on subit une charge de démons, épaulée par les coups monstrueux de Barrett et par la guitare vicieuse de Mike. C'est "Wake Up", et c'est grandiose. D'entrée de jeu on est dérouté, tant on est éloigné de Pearl Jam, d'Alice in Chains, et des Screaming Trees. La chanson "X Ray Mind" ne ressemble à rien de connu et le son est incroyable ! Aujourd'hui encore, on attend de pouvoir le retrouver quelque part... très certainement en vain. "River Of Deceit" reste encore une des plus belles chansons que nous connaissons. Dès la sublime intro, on sait qu'on n'y résistera pas. Layne n'a jamais chanté aussi bien, sa voix nous habite et nous emporte haut, quand ses paroles nous renversent et nous font pleurer. "Above", quant à elle, voit pour la première fois la présence de Mark Lanegan en compagnon de galère de Staley. Deux des plus belles voix de leur génération se rencontrent enfin... mais nous y reviendrons plus tard.
Au-delà des genres et des préférences Mad Season s'inscrit dans la marge et au-dessus des autres. Parions même que les protagonistes ne mesuraient pas la portée de ce qu'ils étaient en train de faire. Des merveilles comme le blues "Artificial Red" sont rares, chaque note, chaque phrase, chaque soupir est d'une beauté et d'une justesse surréaliste. "Lifless Dead" et "I Don't Know Anything" apportent la dose d'agressivité et de rancoeur qui sont à la base de cette explosion créative. D'une certaine façon, elles restent encore inégalées. Pas autant toutefois que le chef d'œuvre absolu et définitif qu'est "Long Gone Day". Le mariage des voix de Mark Lanegan et de Layne Staley est ici époustouflant. Sur un rythme évoquant la bossa, elles tutoient les astres, caressent l'auditeur, et le plongent dans les tréfonds de sa mélancolie pour en faire quelque chose de beau, quelque chose de magnifique. La voix grave de Mark est langoureuse et apaisée (pour ne pas dire désabusée), quand la voix de Layne est claire, fière et éclatante. Les deux se conjuguent admirablement, et nous y revenons encore le plus souvent possible. C'est un chef-d'oeuvre, rien d'autre qu'un pur chef-d'oeuvre.
Arrive ensuite l'instrumental terrifiant "November Hotel". Ici c'est le batteur Barrett Martin qui tire son épingle du jeu en nous propulsant directement dans les étoiles avec ses coups de marteaux rappelant ceux de John Bonham. C'est un morceau d'un psychédélisme noir sur lequel les musiciens révèlent leur incroyable talent. Le disque meurt enfin avec "All Alone". Chanson définitive, parfaite oraison funèbre pour ce voyage terrible, unique et passionnant.
L'aventure Mad Season n'a duré que quelques mois, bien plus qu'un side-project, ça s'est avéré être un coup de maître ! L'urgence que l'on sent dans ce disque, ainsi que l'impression de danger nous fait dire qu'il a dû ce passer quelque chose d'incroyable entre ces musiciens. Et il y a comme une impression qu'ils étaient en roue libre... déchargeant leurs émotions par leurs instruments sans se poser plus de questions. Le résultat dépasse l'entendement, jamais plus nous n'aurons des disques comme celui-ci.
Aujourd'hui, lorsque l'on se souvient de Layne Staley c'est plus souvent en fredonnant "River Of Deceit" ou "Long Gone Day" qu'en pensant à Alice in Chains. Il est mort et John Baker Saunders aussi... et jamais il ne saura qu'avec Above, il a changé au moins une vie.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Max |
Posté le 18 décembre 2004 à 14 h 42 |
Je viens d'acheter ce superbe album, et après quelques écoutes, j'en suis complètement imprégné et je ne peux plus m'en passer. Ca doit bien être un des albums les plus beaux que j'ai pu entendre.
Mélancolique, empli de regrets mais magnifique. La voix de Layne Staley est plus ample et claire que dans n'importe quel Alice In Chains. Et les riffs et solos de McCready atteignent des sommets ("River Of Deceit", "November Hotel"). Le CD touche à beaucoup de genres, du blues dans "Artificial Red", ou jazzy dans "Long Gone Day".
Les chansons ont chacune leur spécificité, c'est assez expérimental, mais pour le meilleur.
On dirait qu'après avoir fait une espèce d'apologie de la drogue dans Alice ("Junkhead"..), Layne expose ses amers regrets (comme Mike pour l'alcool), ce qui rend l'album tellement mélancolique, et triste ("Wake Up, "River Of Deceit", ...).
Les mélodies sont vraiment sublimes et le son vous brouille le cerveau.
Vraiment, un immense album, malheureusement un peu tombé dans l'oubli. A nous de changer ça !
Mélancolique, empli de regrets mais magnifique. La voix de Layne Staley est plus ample et claire que dans n'importe quel Alice In Chains. Et les riffs et solos de McCready atteignent des sommets ("River Of Deceit", "November Hotel"). Le CD touche à beaucoup de genres, du blues dans "Artificial Red", ou jazzy dans "Long Gone Day".
Les chansons ont chacune leur spécificité, c'est assez expérimental, mais pour le meilleur.
On dirait qu'après avoir fait une espèce d'apologie de la drogue dans Alice ("Junkhead"..), Layne expose ses amers regrets (comme Mike pour l'alcool), ce qui rend l'album tellement mélancolique, et triste ("Wake Up, "River Of Deceit", ...).
Les mélodies sont vraiment sublimes et le son vous brouille le cerveau.
Vraiment, un immense album, malheureusement un peu tombé dans l'oubli. A nous de changer ça !
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 05 janvier 2005 à 21 h 58 |
L'un des plus beaux albums que j'ai pu entendre ces 10 dernières années. L'album commence par un morceau d'anthologie appelé "Wake Up". La première chose qui nous impressionne est la voix de Layne Staley. Probablement l'une des plus belle voix rock des années 90.
Cet album nous plonge dans plein de genres différents et à chaque fois les morceaux semblent toucher la perfection. Ce qui en fait un album rare.
Dommage qu'il ne soit pas assez connu et que certains membres du groupe aient eu un destin tragique (Layne Staley, Saunders)
En tout cas si vous l'écoutez au moins une fois, vous ne risquez pas de l'oublier.
Cet album nous plonge dans plein de genres différents et à chaque fois les morceaux semblent toucher la perfection. Ce qui en fait un album rare.
Dommage qu'il ne soit pas assez connu et que certains membres du groupe aient eu un destin tragique (Layne Staley, Saunders)
En tout cas si vous l'écoutez au moins une fois, vous ne risquez pas de l'oublier.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 31 juillet 2008 à 14 h 48 |
Above est un disque auquel j'ai quasiment tout de suite accroché. Mad Season est un groupe qui joue une musique très typée, facilement reconnaissable, très influencée blues.
Je voudrais m'arrêter sur les membres du groupe :
Tout d'abord, Layne Staley, chanteur 'émérite' d'Alice In Chains (AIC). Sa manière de s'exprimer au chant me va droit au coeur, il met de l'intensité dans chacune de ses paroles. Il est plus calme que dans AIC, un peu plus monotone et désabusé dans les couplets ("Wake Up", "River Of Deceit", "I Don't Know Anything"), et plus pénétrant lors du refrain ou des temps forts. Je ne sais pas s'il s'est adapté au groupe ou si le groupe s'est adapté à lui, c'est dire le talent des musiciens, qui dès le premier album font preuve d'une cohésion étonnante.
Mike Mc Cready (Pearl Jam), adopte un style très bluesy tout au long de l'album, il excelle dans les ambiances intimistes, le type de musicien qui fait peu montre de sa technique mais toujours à bon escient (plusieurs chansons sont ponctuées par de magnifiques soli).
John Baker Saunders à la basse, se cale souvent sur la guitare, le membre le plus discret du groupe (comme souvent en rock, et c'est dommage). Je dois avouer que je n'y ai pas trop fait attention lors de l'écoute de l'album. Il joue de la contrebasse sur "Long Gone Day".
Barrett Martin (Screaming trees), le batteur, pour moi absolument excellent. Un style assez puissant, il martèle bien ses fûts, n'hésite pas à nous gratifier de quelques passages aux toms assez bien sentis, son jeu de batterie est très influencé 'percus' ("November Hotel", "X Rays Mind", "Long Gone Day"). Il sait également jouer très sobrement dans les passages calmes. Il a changé ma façon d'appréhender la batterie.
Pour ceux qui s'attendaient à un all star band du grunge, ils seront sans doute déroutés car Mad Season sonne très différemment des groupes auxquels chaque membre appartenant. Le seul élément qui pourrait rapprocher le groupe au grunge est leur musique qui est plutôt triste, nostalgique.
Un très bon album, qui souffre de quelques longueurs / répétitions parfois. Dommage qu'ils n'aient pas sorti d'autres albums, je donnerais pas mal pour voir ce que ça aurait donné.
Je voudrais m'arrêter sur les membres du groupe :
Tout d'abord, Layne Staley, chanteur 'émérite' d'Alice In Chains (AIC). Sa manière de s'exprimer au chant me va droit au coeur, il met de l'intensité dans chacune de ses paroles. Il est plus calme que dans AIC, un peu plus monotone et désabusé dans les couplets ("Wake Up", "River Of Deceit", "I Don't Know Anything"), et plus pénétrant lors du refrain ou des temps forts. Je ne sais pas s'il s'est adapté au groupe ou si le groupe s'est adapté à lui, c'est dire le talent des musiciens, qui dès le premier album font preuve d'une cohésion étonnante.
Mike Mc Cready (Pearl Jam), adopte un style très bluesy tout au long de l'album, il excelle dans les ambiances intimistes, le type de musicien qui fait peu montre de sa technique mais toujours à bon escient (plusieurs chansons sont ponctuées par de magnifiques soli).
John Baker Saunders à la basse, se cale souvent sur la guitare, le membre le plus discret du groupe (comme souvent en rock, et c'est dommage). Je dois avouer que je n'y ai pas trop fait attention lors de l'écoute de l'album. Il joue de la contrebasse sur "Long Gone Day".
Barrett Martin (Screaming trees), le batteur, pour moi absolument excellent. Un style assez puissant, il martèle bien ses fûts, n'hésite pas à nous gratifier de quelques passages aux toms assez bien sentis, son jeu de batterie est très influencé 'percus' ("November Hotel", "X Rays Mind", "Long Gone Day"). Il sait également jouer très sobrement dans les passages calmes. Il a changé ma façon d'appréhender la batterie.
Pour ceux qui s'attendaient à un all star band du grunge, ils seront sans doute déroutés car Mad Season sonne très différemment des groupes auxquels chaque membre appartenant. Le seul élément qui pourrait rapprocher le groupe au grunge est leur musique qui est plutôt triste, nostalgique.
Un très bon album, qui souffre de quelques longueurs / répétitions parfois. Dommage qu'ils n'aient pas sorti d'autres albums, je donnerais pas mal pour voir ce que ça aurait donné.
Très bon 16/20
Posté le 01 septembre 2008 à 23 h 30 |
Ah quel plus beau baptème de l'air pour un nouveau chroniqueur que de parler de l'un de ses albums "coup de coeur".
Car celui-ci en est un, un vrai.
1995 : le grunge commence légèrement à s'essoufler : Kurt Cobain n'est plus, Soundgarden doit se remettre de "son" grand succès commercial "Black Hole Sun", Alice in Chains est empêtré dans des querelles internes, reste Pearl Jam qui continue son bonhomme de chemin.
Et voilà qu'au milieu de tout cela, apparaît dans une certaine indifférence, LA formation "Dream Team" de Seattle : Mister Layne Staley au chant, l'énorme Mike McCready à la guitare, Barret Martin aux fûts et Baker à la basse.
Reste à savoir si la sauce pourra prendre, et laquelle va t-on nous servir ?
Ca commence en douceur avec "Wake Up", intro de basse flottante sur laquelle Staley vient poser sa voix unique. On comprend, ou du moins on soupçonne deja après quelques secondes que ce morceau va nous transporter bien haut. Et des secondes plus tard, on ne déchante pas. Tout est maîtrisé, la puissance est contenue, Staley plâne sur la chanson, ça s'emballe, sans jamais en faire trop, puis ça redescend tout en douceur pour enfin remonter. Le son paraît lourd et léger à la fois, étrange sentiment. On est en pleine montagne russe. Près de 8 minutes de bonheur intense.
"X Ray Mind", ou comment aller au bout se sa voix, avec des poussées très hautes et une intensité partagée par une alliance guitare/voix exceptionnelle.
"River of Deceit", ou comment écrire une plus belle chanson ? Tout est dit dans cette question, subjective j'en conviens.
"I'm Above", avec son refrain lanscinant, maintient le niveau All Star de l'album. La mélodie, véritable cheval de bataille du style grunge, est présente, bien travaillée. Le refrain reste dans la tête, encré, gravé.
Les 3 chansons suivantes sont également des pépites, tantôt calme avec "Artificial Red", si intelligemment construite, tantôt plus rock avec "Lifelles Dead" et ses grilles d'accord soutenant tout le morceau.
"Long Gone Day", la pépite de l'album, avec l'apparition d'un All Star made in Seattle supplémentaire : Mister Mark Lanegan en personne. Les bougres veulent nous faire saliver jusqu'au bout. Le morceau est une merveille d'originalité, d'intelligence, de justesse. Blues, Rock-Folk Brumeux, percussions, saxophone plus encore d'autres instruments interviennent sur ce chef d'oeuvre, le tout au service des timbres de Staley et Lanegan qui semblent avoir été conçu pour se rencontrer.
"November Hotel", l'instrumentale, et ensuite "All Alone" terminent l'album de bien belle manière, bien que pas très optimiste philosophiquement.
Above est une véritable perle. Un album unique, comme il y en a très peu. "Remember That Summer", comme c'est écrit dans la pochette et dit sur "Long Gone Day"; aujourd'hui Staley s'en est allé et le grunge également, mais moi le summer 95, non, je ne suis pas prêt de l'oublier.
Car celui-ci en est un, un vrai.
1995 : le grunge commence légèrement à s'essoufler : Kurt Cobain n'est plus, Soundgarden doit se remettre de "son" grand succès commercial "Black Hole Sun", Alice in Chains est empêtré dans des querelles internes, reste Pearl Jam qui continue son bonhomme de chemin.
Et voilà qu'au milieu de tout cela, apparaît dans une certaine indifférence, LA formation "Dream Team" de Seattle : Mister Layne Staley au chant, l'énorme Mike McCready à la guitare, Barret Martin aux fûts et Baker à la basse.
Reste à savoir si la sauce pourra prendre, et laquelle va t-on nous servir ?
Ca commence en douceur avec "Wake Up", intro de basse flottante sur laquelle Staley vient poser sa voix unique. On comprend, ou du moins on soupçonne deja après quelques secondes que ce morceau va nous transporter bien haut. Et des secondes plus tard, on ne déchante pas. Tout est maîtrisé, la puissance est contenue, Staley plâne sur la chanson, ça s'emballe, sans jamais en faire trop, puis ça redescend tout en douceur pour enfin remonter. Le son paraît lourd et léger à la fois, étrange sentiment. On est en pleine montagne russe. Près de 8 minutes de bonheur intense.
"X Ray Mind", ou comment aller au bout se sa voix, avec des poussées très hautes et une intensité partagée par une alliance guitare/voix exceptionnelle.
"River of Deceit", ou comment écrire une plus belle chanson ? Tout est dit dans cette question, subjective j'en conviens.
"I'm Above", avec son refrain lanscinant, maintient le niveau All Star de l'album. La mélodie, véritable cheval de bataille du style grunge, est présente, bien travaillée. Le refrain reste dans la tête, encré, gravé.
Les 3 chansons suivantes sont également des pépites, tantôt calme avec "Artificial Red", si intelligemment construite, tantôt plus rock avec "Lifelles Dead" et ses grilles d'accord soutenant tout le morceau.
"Long Gone Day", la pépite de l'album, avec l'apparition d'un All Star made in Seattle supplémentaire : Mister Mark Lanegan en personne. Les bougres veulent nous faire saliver jusqu'au bout. Le morceau est une merveille d'originalité, d'intelligence, de justesse. Blues, Rock-Folk Brumeux, percussions, saxophone plus encore d'autres instruments interviennent sur ce chef d'oeuvre, le tout au service des timbres de Staley et Lanegan qui semblent avoir été conçu pour se rencontrer.
"November Hotel", l'instrumentale, et ensuite "All Alone" terminent l'album de bien belle manière, bien que pas très optimiste philosophiquement.
Above est une véritable perle. Un album unique, comme il y en a très peu. "Remember That Summer", comme c'est écrit dans la pochette et dit sur "Long Gone Day"; aujourd'hui Staley s'en est allé et le grunge également, mais moi le summer 95, non, je ne suis pas prêt de l'oublier.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 01 octobre 2008 à 22 h 13 |
Le grunge meurt, Cobain disparait, Alice in Chains décline.... Après la révolution grunge vient la période morose. Le courant qui sublimait le désespoir n'est plus, et la frustration jeune ne s'exprime nulle part. Un dernier sursaut, un ultime cri, une dernière larme passe pratiquement inaperçue : Above des éphémères Mad Season.
Une ligne de basse apparaît, claire, sonore. L'accompagnement la rejoint doucement. "Wake Up" chante Layne Staley, d'une voix touchante et profonde. Et quand l'atmosphère s'est installé vient le désordre, l'explosion, le cri. Emporté, en transe, l'auditeur ne peut qu'admirer la subtilité de la composition. Et il n'a encore rien vu. Les titres s'assemblent, voyage renouvelé pour des mélodies émouvantes. Le seul défaut de certains titres comme "Lifeless Dead" ou "Artificial Dead" serait d'être un peu répétitif, défaut qu'on retrouvait parfois chez Alice in Chains. Mais d'autres morceaux comme le tube "I don't know anything" ou le génial "Long Gone Day" font de cet album un objet rare, précieux. Une des dernières mesures d'une des pages les plus marquantes de l'histoire du rock.
Une ligne de basse apparaît, claire, sonore. L'accompagnement la rejoint doucement. "Wake Up" chante Layne Staley, d'une voix touchante et profonde. Et quand l'atmosphère s'est installé vient le désordre, l'explosion, le cri. Emporté, en transe, l'auditeur ne peut qu'admirer la subtilité de la composition. Et il n'a encore rien vu. Les titres s'assemblent, voyage renouvelé pour des mélodies émouvantes. Le seul défaut de certains titres comme "Lifeless Dead" ou "Artificial Dead" serait d'être un peu répétitif, défaut qu'on retrouvait parfois chez Alice in Chains. Mais d'autres morceaux comme le tube "I don't know anything" ou le génial "Long Gone Day" font de cet album un objet rare, précieux. Une des dernières mesures d'une des pages les plus marquantes de l'histoire du rock.
Excellent ! 18/20
Posté le 14 octobre 2008 à 00 h 06 |
C'est en 1994 qu'on voit apparaitre l'unique album issu du projet entre plusieurs personnalités plus ou moins connues de la scène bouillante de Seattle. Above, de Mad Season est le fruit du cross-over regroupant en tout et pour tout, le talentueux et tourmenté Layne Staley d'Alice In Chains, Mark Lanegan des Screaming Trees (artiste avec lequel Cobain a collaboré sur plusieurs titres, tel que 'Ain't It A Shame', 'Grey Goosse' ou 'They Hung Him On A Cross'), Mike McCready, guitariste de Pearl Jam, ainsi qu'un bassiste, John Baker Saunders. Une bien belle brochette de génies ayant tous contribués à la montée en puissance du Rock Alternatif.
Ne vous attendez pas à en voir découler du Alice In chains, ou du Pearl Jam. Non, ce que le groupe nous offre là est unique, musicalement éblouïssant, varié, intense, et sincère, et montre que le Rock ne se limite pas seulement à des crises d'épilepsies sur scène accompagnées de distortion.
Il ne faudra attendre pas plus longtemps que la chanson d'ouverture pour découvrir là un mélange aussi inatendu que fascinant. 'Wake Up' restera pour longtemps comme l'un des morceaux les plus touchants sur lequel Layne a posé sa voix. Calme, à la mélodie et au chant fleurtant avec le slow. Quelques passages d'intensités viennent ponctuer le titre, offrant des sensations de frissons lorsque la voix du chanteur atteint des sommets dans les aiguës. Les 7 minutes que compte le morceau nous retourne, et l'on n'imagine pas encore que le reste de l'album est du même acabit.
Le groupe nous propose des morceaux aussi sublimes que variés, n'hésitant pas à y intégrer des instruments improbables, tel que du saxophone, du djembe... Improbables quand on connait les groupes respectif de ces artistes, et pourtant, ils en réussissent ici un mariage parfait.
Avec des titres tel que 'River Of Deceit', 'I'm Above', 'Artificial Red' ou 'Long Gone Day', le Rock Indépendant trouve son apogée et n'a plus rien a voir avec ces groupes de début 90. Tous plus mélodiques les unes que les autres, et lorsque la voix de Lanegan vient se mêler à celle de Layne, le morceau prend une tout autre dimension.
Bien évidement, l'album à droit à son lot de chansons offrant un retour aux sources au bon vieux Rock de la vieille école, tout en restant un tant soit peu structurés. 'Lifeless Dead' est son riff strident et efficace, ou encore la piste intégralement musicale 'November Hotel', qui, après une intro douce de quelques minutes, nous balance frontalement un concentré de disto, solo, soutenue par un jeu de batterie tel, qu'il nous fait faire cotoyer l'étourdissement. On ne sait tout simplement plus où donner de la tête.
Le riff tuant, typiquement 90s de "I Don't Know Anything", a été entièrement pompé, et ce sans aucune honte ni mention sur la pochette, par Silverchair ("Slave" sur l'album "Freakshow"...).
'Long Gone Day' est une de ces perles à l'ambiance 'soirée dîner en tête à tête sur la plage lors d'un soleil couchant'. Tout simplement sublime.
Enfin, c'est sur 'All Alone' que ce chef d'oeuvre referme. Un morceau parfait en conclusion.
Un album dont aucune critique, aussi bien ecrite soit-elle, ne pourrait réussir à rétranscrire la qualité. Tout bonnement la quintessence du mouvement Rock indé, tellement bon qu'on en vient à ne pas regretter qu'il sera l'unique projet abouti du groupe, le rendant ainsi, aussi unique que la qualité qu'il contient.
Ne vous attendez pas à en voir découler du Alice In chains, ou du Pearl Jam. Non, ce que le groupe nous offre là est unique, musicalement éblouïssant, varié, intense, et sincère, et montre que le Rock ne se limite pas seulement à des crises d'épilepsies sur scène accompagnées de distortion.
Il ne faudra attendre pas plus longtemps que la chanson d'ouverture pour découvrir là un mélange aussi inatendu que fascinant. 'Wake Up' restera pour longtemps comme l'un des morceaux les plus touchants sur lequel Layne a posé sa voix. Calme, à la mélodie et au chant fleurtant avec le slow. Quelques passages d'intensités viennent ponctuer le titre, offrant des sensations de frissons lorsque la voix du chanteur atteint des sommets dans les aiguës. Les 7 minutes que compte le morceau nous retourne, et l'on n'imagine pas encore que le reste de l'album est du même acabit.
Le groupe nous propose des morceaux aussi sublimes que variés, n'hésitant pas à y intégrer des instruments improbables, tel que du saxophone, du djembe... Improbables quand on connait les groupes respectif de ces artistes, et pourtant, ils en réussissent ici un mariage parfait.
Avec des titres tel que 'River Of Deceit', 'I'm Above', 'Artificial Red' ou 'Long Gone Day', le Rock Indépendant trouve son apogée et n'a plus rien a voir avec ces groupes de début 90. Tous plus mélodiques les unes que les autres, et lorsque la voix de Lanegan vient se mêler à celle de Layne, le morceau prend une tout autre dimension.
Bien évidement, l'album à droit à son lot de chansons offrant un retour aux sources au bon vieux Rock de la vieille école, tout en restant un tant soit peu structurés. 'Lifeless Dead' est son riff strident et efficace, ou encore la piste intégralement musicale 'November Hotel', qui, après une intro douce de quelques minutes, nous balance frontalement un concentré de disto, solo, soutenue par un jeu de batterie tel, qu'il nous fait faire cotoyer l'étourdissement. On ne sait tout simplement plus où donner de la tête.
Le riff tuant, typiquement 90s de "I Don't Know Anything", a été entièrement pompé, et ce sans aucune honte ni mention sur la pochette, par Silverchair ("Slave" sur l'album "Freakshow"...).
'Long Gone Day' est une de ces perles à l'ambiance 'soirée dîner en tête à tête sur la plage lors d'un soleil couchant'. Tout simplement sublime.
Enfin, c'est sur 'All Alone' que ce chef d'oeuvre referme. Un morceau parfait en conclusion.
Un album dont aucune critique, aussi bien ecrite soit-elle, ne pourrait réussir à rétranscrire la qualité. Tout bonnement la quintessence du mouvement Rock indé, tellement bon qu'on en vient à ne pas regretter qu'il sera l'unique projet abouti du groupe, le rendant ainsi, aussi unique que la qualité qu'il contient.
Intemporel ! ! ! 20/20
Posté le 26 octobre 2008 à 21 h 44 |
Supergroupe donne rarement supermusique ; et Mad Season ne déroge malheureusement pas à cette triste règle... Rencontre éphémère de stars grunge camées en fin de réhab', Above, on le sent, vient pourtant tout droit d'une volonté commune de sortir des clichés du grunge, ce qui est tout à fait louable.
Mais réécouter ce disque 13 ans après sa sortie ne procure pour ainsi dire plus rien, si cela a été le cas à l'époque. Question de contexte ? Certainement. Le grunge, genre comète au même titre que le trip hop, est mort depuis le décevant Binaural de Pearl Jam (qui ne faisait qu'amorcer un déclin aujourd'hui consommé), et Above n'est plus aujourd'hui qu'un recueil de chansons parmi tant d'autres, qui brille bien plus par son ambition première, et éventuellement sa variété que par le résultat final.
La première chose qui marque, c'est cette production lisse, proche d'un format pop, où le moindre accro est gommé (voir les quelques stridences inoffensives de "Wake Up", les soit-disantes décharges électriques de "I'm Above", le riff comateux de "Lifeless Dead" par exemple), pour obtenir au final un son très rock us, dénué de toute personnalité.
C'est d'ailleurs le second grand problème de cet Above, qui peine à trouver son style, son unité, alors qu'il est mené par quatre caractères forts ! Trop de cerveaux pour un seul groupe ? C'est bien probable. Sans que l'on puisse dire pour autant que chacun cherche à tirer la couverture à soi...
Alors, on est ennuyé devant cet effort assez humble, qui n'en finit plus de commencer (le premier morceau correct intervient en fin d'album via "I Don't Know Anything", assez violent, qui nous fait d'autant plus regretter les oeuvres maîtresses des groupes respectifs de Staley et cie).
On est ennuyé parce qu'il propose une alternative finalement vaine à un courant qui a marqué une génération.
Et d'autant plus ennuyé quand, à trois plages de la fin, survient un chef d'oeuvre, le grand "Long Gone Day", qui, lui, sort réellement de tout ce qu'on a pu entendre des quatre compères. OVNI au dessus d'un océan de conventions mélodiques, le morceau nous emmène très loin de Seattle. Et finalement, c'est "tout" ce qu'on demandait à Mad Season : un peu d'air au coeur d'une hype démesurée.
D'une certaine manière, l'instrumental "November Hotel", et le final "All Alone", rejoignent cette volonté de montrer un autre visage, à la fois plus épique, et plus serein. Mais quelle drôle d'idée de coincer les trois meilleurs titres d'un album à sa fin ! Comme si le combo n'assumait pas entièrement cette petite échappée belle, comme s'il ne voulait pas trop heurter la sensibilité des teenagers qui les ont fait connaître...
Alors bien sûr, on peut concevoir qu'à l'époque, Mad Season ait attiré l'attention. Mais aujourd'hui, passé le culte voué aux deux membres du Supergroupe décédés d'overdose, il ne reste que quelques chansons blèmes, bien vite oubliées.
Mais réécouter ce disque 13 ans après sa sortie ne procure pour ainsi dire plus rien, si cela a été le cas à l'époque. Question de contexte ? Certainement. Le grunge, genre comète au même titre que le trip hop, est mort depuis le décevant Binaural de Pearl Jam (qui ne faisait qu'amorcer un déclin aujourd'hui consommé), et Above n'est plus aujourd'hui qu'un recueil de chansons parmi tant d'autres, qui brille bien plus par son ambition première, et éventuellement sa variété que par le résultat final.
La première chose qui marque, c'est cette production lisse, proche d'un format pop, où le moindre accro est gommé (voir les quelques stridences inoffensives de "Wake Up", les soit-disantes décharges électriques de "I'm Above", le riff comateux de "Lifeless Dead" par exemple), pour obtenir au final un son très rock us, dénué de toute personnalité.
C'est d'ailleurs le second grand problème de cet Above, qui peine à trouver son style, son unité, alors qu'il est mené par quatre caractères forts ! Trop de cerveaux pour un seul groupe ? C'est bien probable. Sans que l'on puisse dire pour autant que chacun cherche à tirer la couverture à soi...
Alors, on est ennuyé devant cet effort assez humble, qui n'en finit plus de commencer (le premier morceau correct intervient en fin d'album via "I Don't Know Anything", assez violent, qui nous fait d'autant plus regretter les oeuvres maîtresses des groupes respectifs de Staley et cie).
On est ennuyé parce qu'il propose une alternative finalement vaine à un courant qui a marqué une génération.
Et d'autant plus ennuyé quand, à trois plages de la fin, survient un chef d'oeuvre, le grand "Long Gone Day", qui, lui, sort réellement de tout ce qu'on a pu entendre des quatre compères. OVNI au dessus d'un océan de conventions mélodiques, le morceau nous emmène très loin de Seattle. Et finalement, c'est "tout" ce qu'on demandait à Mad Season : un peu d'air au coeur d'une hype démesurée.
D'une certaine manière, l'instrumental "November Hotel", et le final "All Alone", rejoignent cette volonté de montrer un autre visage, à la fois plus épique, et plus serein. Mais quelle drôle d'idée de coincer les trois meilleurs titres d'un album à sa fin ! Comme si le combo n'assumait pas entièrement cette petite échappée belle, comme s'il ne voulait pas trop heurter la sensibilité des teenagers qui les ont fait connaître...
Alors bien sûr, on peut concevoir qu'à l'époque, Mad Season ait attiré l'attention. Mais aujourd'hui, passé le culte voué aux deux membres du Supergroupe décédés d'overdose, il ne reste que quelques chansons blèmes, bien vite oubliées.
Pas terrible 9/20
Posté le 16 juillet 2013 à 17 h 58 |
Le grunge a déjà plié les gaules, ce courant dans le courant de l'indé s'est vite fané. Nous sommes en 1994, et c'est sorti de désintox pour tout le monde (pour mieux y revenir par la suite). Le guitariste de Pearl Jam, Mike McCready décide, avec le batteur des Screaming Trees, Barrett Martin, de faire un "super-groupe". Dans la longue liste de ces formations, il y a les bons : Crosby, Still, Nash and Young, Temple Of The Dog (dont McCready a fait partit), Fantômas, The Dead Weather, ou encore The Transplants. Et puis les "moins" bon, qu'on ne citera pas.
Véritable réunion du style "drogués anonymes", le combo qu'est Mad Season demeure particulièrement marqué des substances prises par ses membres. Aux deux compères de cure, vient s'ajouter John Baker Saunders, de The Walkabouts, et le charismatique Layne Staley, d'Alice In Chains. Sublime pépite de tristesse, le genre de chose à éviter quand ça ne va pas. Ce genre de chose sur lesquelles, justement, on se jette quand rien ne va.
L'album Above est enregistré en 1995, après une série de concert. Avec ce dernier, tout ce petit monde parvient à une véritable perfection. Aucune inégalité, pas de morceaux bancals. Tout au long de cet album, il y a un fil rouge, un chemin de solitude et de dépression. Chaque piste n'est qu'un chemin de traverse de plus qui vient s'ajouter au sentier principal.
"Wake Up", une longue litanie introductive. Une lancinante basse, et une voix, mais quelle voix. Celle qui nous montre le chemin : "Slow suicide's no way to go, oh"... La première chanson donne le ton, et c'est une succession de douces et rugueuses plaintes pendant une petite heure. L'étourdissante multitude des pistes vocales de "X-Ray Mind", puis le single de l'album, "River Of The Deceit" : "The only direction we flow is down". Si triste qu'on lui demanderait d'arrêter, mais les voix sont si douces, qu'on se résigne à écouter jusqu'au bout. La plus cradingue de toute, "I'm Above", avec ce petit solo de guitares sèche, sèche comme les paroles.
La participation de Mark Lanegan ne gâte rien au projet. La chanson "Long Gone Day" marquera par la parfaite complémentarité des voix des chanteurs, sans parler des crescendo du saxophoniste Skerik. Mélopée jazzy, et toujours cette satanée plainte des voix, les sanglots s'accumulent. Arrive les points de suspension, le groupe rappel qu'il fait du rock dans "November Hotel", l'ultime montée, à se taper la tête contre les murs, des murs qui ne cesseraient de se rapprocher... On ne sait plus trop comment sans sortir.
Puis, le point final. Chorale magnifique, ces messieurs tirent leur révérence. A croire que le titre était déjà tout trouvé : "All Alone". On retrouve ce fil rouge, mais il est temps de le couper. Il y aurait presque un coté pleureur là-dedans, frôlant l'insupportable tellement il est omniprésent. Mais on ne peut pas le reprocher à ces messieurs. C'est plutôt une douce sensation de solitude qui vous envahie lorsque l'album arrive à sa fin, une bouffée d'amer, et de nicotine. Les quelques concerts que donnera le groupe (dont le fameux au Moore Theatre de Seattle, qui restera dans l'histoire), seront parmi les plus beaux exutoires de la génération du "grunge". Sentiment sans doute partagé par tous les curieux qui mettront à leur tour le nez dans cet album... Mais attention, comme beaucoup de choses, y mettre le nez suppose, déjà, un danger.
Véritable réunion du style "drogués anonymes", le combo qu'est Mad Season demeure particulièrement marqué des substances prises par ses membres. Aux deux compères de cure, vient s'ajouter John Baker Saunders, de The Walkabouts, et le charismatique Layne Staley, d'Alice In Chains. Sublime pépite de tristesse, le genre de chose à éviter quand ça ne va pas. Ce genre de chose sur lesquelles, justement, on se jette quand rien ne va.
L'album Above est enregistré en 1995, après une série de concert. Avec ce dernier, tout ce petit monde parvient à une véritable perfection. Aucune inégalité, pas de morceaux bancals. Tout au long de cet album, il y a un fil rouge, un chemin de solitude et de dépression. Chaque piste n'est qu'un chemin de traverse de plus qui vient s'ajouter au sentier principal.
"Wake Up", une longue litanie introductive. Une lancinante basse, et une voix, mais quelle voix. Celle qui nous montre le chemin : "Slow suicide's no way to go, oh"... La première chanson donne le ton, et c'est une succession de douces et rugueuses plaintes pendant une petite heure. L'étourdissante multitude des pistes vocales de "X-Ray Mind", puis le single de l'album, "River Of The Deceit" : "The only direction we flow is down". Si triste qu'on lui demanderait d'arrêter, mais les voix sont si douces, qu'on se résigne à écouter jusqu'au bout. La plus cradingue de toute, "I'm Above", avec ce petit solo de guitares sèche, sèche comme les paroles.
La participation de Mark Lanegan ne gâte rien au projet. La chanson "Long Gone Day" marquera par la parfaite complémentarité des voix des chanteurs, sans parler des crescendo du saxophoniste Skerik. Mélopée jazzy, et toujours cette satanée plainte des voix, les sanglots s'accumulent. Arrive les points de suspension, le groupe rappel qu'il fait du rock dans "November Hotel", l'ultime montée, à se taper la tête contre les murs, des murs qui ne cesseraient de se rapprocher... On ne sait plus trop comment sans sortir.
Puis, le point final. Chorale magnifique, ces messieurs tirent leur révérence. A croire que le titre était déjà tout trouvé : "All Alone". On retrouve ce fil rouge, mais il est temps de le couper. Il y aurait presque un coté pleureur là-dedans, frôlant l'insupportable tellement il est omniprésent. Mais on ne peut pas le reprocher à ces messieurs. C'est plutôt une douce sensation de solitude qui vous envahie lorsque l'album arrive à sa fin, une bouffée d'amer, et de nicotine. Les quelques concerts que donnera le groupe (dont le fameux au Moore Theatre de Seattle, qui restera dans l'histoire), seront parmi les plus beaux exutoires de la génération du "grunge". Sentiment sans doute partagé par tous les curieux qui mettront à leur tour le nez dans cet album... Mais attention, comme beaucoup de choses, y mettre le nez suppose, déjà, un danger.
Intemporel ! ! ! 20/20
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