Rage Against The Machine
Paris [Bercy] - mercredi 04 juin 2008 |
19h00, la préssion est montée toute la journée mais le Palais Omnisport de Paris Bercy est enfin devant nous. T- Shirts RATM en rafale, Tool ou Nine Inch Nails, le public est plutôt varié, plus jeune que pour Pearl Jam un an auparavant. Ma dernière visite sur place.
Après avoir trouvé l'entrée, on arrive dans la fosse, encore à moitié vide ce qui permet de se placer près des barrières à mi-distance de la scène. Les plaisanteries fusent, la tension monte, Bercy balance des pubs en tout genre.
Saul Williams qui ouvre le bal. Ils sont nombreux à le siffler, quelque uns avec moi à apprécier le show. Faudra s'y faire, une partie du public est totalement imperméable à toute diversité culturelle et musicale (le joyeux porteur de T-shirt Iron Maiden à côté de moi à titre d'exemple) et empêchent ceux qui aiment d'en profiter. Tout ça n'est pas trop grave, un peu désespérant.
Une heure d'attente entre les deux groupes. Certains fans s'impatientent, on frise l'émeute, une partie des gradins essayant de sauter dans la fosse. La sécurité tente de maintenir l'ordre.
Les lumières s'éteignent, le groupe entre sur l'Internationale chantée en russe, une étoile rouge s'allume petit à petit. Les poings se lèvent, la rhétorique néo-marxiste a encore ses fidèles. On n'est pas là pour ça, les choses sérieuses commencent : "Hello, we're Rage Against The Machine from Los Angeles, California. Now Testify !"
Le show commence, la fosse excitée par l'attente et une première partie qu'elle n'a pas aimé se déchaîne comme jamais. "Bon, ben ça va être physique !" C'est sûr, on ne fait pas dans la dentelle et il faut parfois se concentrer sur sa propre survie. Heureusement que la sécurité distribue de l'eau aux premiers rangs près des barrières. S'enchaînent "Bulls on Parade", "People of the Sun", "Bombtrack", "Born of a Broken Man", mes années lycée se rappellent à mon bon souvenir, "Down Rodeo", "Know Your Enemy", "Renegades of Funk" (les chansons ne sont pas dans l'ordre joué par le groupe). Morello est déchaîné fidèle à lui même, De La Rocha harangue la foule, dédicace un morceau à Saul Williams, le groupe joue fort, n'a rien perdue de sa puissance malgré les années et fait exactement ce que l'on attend de lui. "Bullet In The Head", "Guerrilla Radio", "Sleep Now In the Fire", "War Within a Breath". La fosse, passée la première déflagration s'est un peu calmée. Pas trop tout de même, je me demande si je ne vais pas sortir de là avant de me raviser devant l'importance de l'événement.
Le groupe quitte la scène puis revient pour le rappel "Freedom/Township Rebellion" et c'est reparti comme en 40. Certains de voir là la fin du concert, les fans présents jettent leurs dernières forces dans un Mosh Pit terrible avant de reprendre en choeur "Fuck you, I won't do what you tell me !" sur un "Killing in the Name of" d'anthologie. C'est la fin.
J'ai survécu au concert, je sors épuisé mais heureux, le T-shirt réduit à l'état d'éponge. Pourtant, j'aurais aimé les voir trois ans plus tôt, l'impression d'avoir tourné définitivement un page. Je ne réécouterais pas les disques à la maison. Sur le quai du metro, deux fans me reconnaissent au T-shirt acheté par un ami et prêté en dépannage. Je lève le poing puis m'éloigne. Je rentre chez mon frère en écoutant Saul Williams.
Après avoir trouvé l'entrée, on arrive dans la fosse, encore à moitié vide ce qui permet de se placer près des barrières à mi-distance de la scène. Les plaisanteries fusent, la tension monte, Bercy balance des pubs en tout genre.
Saul Williams qui ouvre le bal. Ils sont nombreux à le siffler, quelque uns avec moi à apprécier le show. Faudra s'y faire, une partie du public est totalement imperméable à toute diversité culturelle et musicale (le joyeux porteur de T-shirt Iron Maiden à côté de moi à titre d'exemple) et empêchent ceux qui aiment d'en profiter. Tout ça n'est pas trop grave, un peu désespérant.
Une heure d'attente entre les deux groupes. Certains fans s'impatientent, on frise l'émeute, une partie des gradins essayant de sauter dans la fosse. La sécurité tente de maintenir l'ordre.
Les lumières s'éteignent, le groupe entre sur l'Internationale chantée en russe, une étoile rouge s'allume petit à petit. Les poings se lèvent, la rhétorique néo-marxiste a encore ses fidèles. On n'est pas là pour ça, les choses sérieuses commencent : "Hello, we're Rage Against The Machine from Los Angeles, California. Now Testify !"
Le show commence, la fosse excitée par l'attente et une première partie qu'elle n'a pas aimé se déchaîne comme jamais. "Bon, ben ça va être physique !" C'est sûr, on ne fait pas dans la dentelle et il faut parfois se concentrer sur sa propre survie. Heureusement que la sécurité distribue de l'eau aux premiers rangs près des barrières. S'enchaînent "Bulls on Parade", "People of the Sun", "Bombtrack", "Born of a Broken Man", mes années lycée se rappellent à mon bon souvenir, "Down Rodeo", "Know Your Enemy", "Renegades of Funk" (les chansons ne sont pas dans l'ordre joué par le groupe). Morello est déchaîné fidèle à lui même, De La Rocha harangue la foule, dédicace un morceau à Saul Williams, le groupe joue fort, n'a rien perdue de sa puissance malgré les années et fait exactement ce que l'on attend de lui. "Bullet In The Head", "Guerrilla Radio", "Sleep Now In the Fire", "War Within a Breath". La fosse, passée la première déflagration s'est un peu calmée. Pas trop tout de même, je me demande si je ne vais pas sortir de là avant de me raviser devant l'importance de l'événement.
Le groupe quitte la scène puis revient pour le rappel "Freedom/Township Rebellion" et c'est reparti comme en 40. Certains de voir là la fin du concert, les fans présents jettent leurs dernières forces dans un Mosh Pit terrible avant de reprendre en choeur "Fuck you, I won't do what you tell me !" sur un "Killing in the Name of" d'anthologie. C'est la fin.
J'ai survécu au concert, je sors épuisé mais heureux, le T-shirt réduit à l'état d'éponge. Pourtant, j'aurais aimé les voir trois ans plus tôt, l'impression d'avoir tourné définitivement un page. Je ne réécouterais pas les disques à la maison. Sur le quai du metro, deux fans me reconnaissent au T-shirt acheté par un ami et prêté en dépannage. Je lève le poing puis m'éloigne. Je rentre chez mon frère en écoutant Saul Williams.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Eddie |
Posté le 04 août 2008 à 10 h 21 |
Eh ben non. Ce concert n'était pas une tuerie, parce que justement Rage Against The Machine a fait exactement ce qu'on pouvait attendre d'eux, sans rien de plus : 1h15 d'un show qui date de 2000. Et la sueur en sortant a un goût amer.
J'y suis allé en pèlerin, voir le déluge sonore - dit-on - le plus prodigieux de ces 15 dernières années, voir le seul groupe estampillé adolescent sur lequel j'aurai encore envie de disserter pendant des heures. Ou tout simplement de hurler à gorge déployée.
Le son était moyen, très très moyen. Les vigiles étaient partout. Et Zach de la Rocha est resté obstinément silencieux. Ces 1h15 étaient vraiment artificielles, dans Bercy où tout le monde connaissait déjà son rôle, les vigiles face à une bande d'excités qui prendra plaisir à les emmerder en passant des gradins à la fosse, le public prêt à pogoter, sachant sur quoi il allait exploser où, quand, comment. Et qui sortira ensuite dans le calme, venu prendre sa dose, et se barrant sans rien dire.
On pensait les voir revenir pour tacler Bush, l'Irak, le pétrole, voire Sarkozy, on pensait que Rage Against The Machine voulait reprendre le flambeau, sincèrement. Même si leurs idéaux pouvaient prêter à sourire, ils donnaient à la musique un souffle incroyable, et personne n'aurait eu l'idée de leur balancer dans la tronche, sous peine de se prendre une sentence immédiate : volée de guitares, basse monstre, groupe TNT. Rien à dire, ok.
Mais rien ne vint, l'étoile rouge derrière reste silencieuse, il n'y a rien de neuf, rien d'honnête dans ce show. Ces automates là balancent encore un show sévère, surpuissant, des guitares magiques, un flow haineux, mais le coeur n'y est plus. Un groupe qui ne crée plus, et ça se sent.
Et l'étoile rouge, qu'il faut croire seulement esthétique, se met à puer le mauvais goût. On en attendait monts et merveilles, on a eu du vide.
J'y suis allé en pèlerin, voir le déluge sonore - dit-on - le plus prodigieux de ces 15 dernières années, voir le seul groupe estampillé adolescent sur lequel j'aurai encore envie de disserter pendant des heures. Ou tout simplement de hurler à gorge déployée.
Le son était moyen, très très moyen. Les vigiles étaient partout. Et Zach de la Rocha est resté obstinément silencieux. Ces 1h15 étaient vraiment artificielles, dans Bercy où tout le monde connaissait déjà son rôle, les vigiles face à une bande d'excités qui prendra plaisir à les emmerder en passant des gradins à la fosse, le public prêt à pogoter, sachant sur quoi il allait exploser où, quand, comment. Et qui sortira ensuite dans le calme, venu prendre sa dose, et se barrant sans rien dire.
On pensait les voir revenir pour tacler Bush, l'Irak, le pétrole, voire Sarkozy, on pensait que Rage Against The Machine voulait reprendre le flambeau, sincèrement. Même si leurs idéaux pouvaient prêter à sourire, ils donnaient à la musique un souffle incroyable, et personne n'aurait eu l'idée de leur balancer dans la tronche, sous peine de se prendre une sentence immédiate : volée de guitares, basse monstre, groupe TNT. Rien à dire, ok.
Mais rien ne vint, l'étoile rouge derrière reste silencieuse, il n'y a rien de neuf, rien d'honnête dans ce show. Ces automates là balancent encore un show sévère, surpuissant, des guitares magiques, un flow haineux, mais le coeur n'y est plus. Un groupe qui ne crée plus, et ça se sent.
Et l'étoile rouge, qu'il faut croire seulement esthétique, se met à puer le mauvais goût. On en attendait monts et merveilles, on a eu du vide.
Pas terrible 9/20
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