Nick Drake
Five Leaves Left |
Label :
Island |
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C'est l'automne, il fait un peu froid. Je contemple les arbres multicolores et les feuilles qui tombent en me promenant dans une forêt à proximité de chez moi. Quelques notes de guitare sèche se font entendre au loin, je décide alors d'y aller voir de plus près. J'aperçois alors un jeune homme affichant la vingtaine toute fraîche, quelque peu réservé. Il continue à jouer sans que je n'ose l'interrompre.
Je découvre ainsi un garçon, guitariste talentueux, à la voix feutrée et délicate, véritable caresse pour les oreilles. Il est seul à sa guitare, accompagné par des déferlantes de cordes aussi frissonantes que le vent de novembre, et par quelques notes d'instruments en tous genres (piano, basse, flûte traversière, percussions, vibraphone, batterie).
Je l'écoute interpréter ses chansons, dix au total, abordant aussi bien les thèmes de l'amour et de la nature, que du temps qui passe. Dix chansons partagées entre optimisme ("'Cello Song"), désarroi ("Day Is Done"), légèreté ("Thoughts Of Mary Jane"), tristesse ("Way To Blue") et nonchalance ("Saturday Sun"), toutes empreintes d'une certaine mélancolique quasi-récurrente. Des chansons aux mélodies enchanteresses et aux textes poétiques.
Puis, son interprétation terminée, il s'en va avec sa guitare, sans prononcer un seul mot. Et moi, je continue ma ballade, émerveillé d'avoir pu écouter ce jeune homme chanter ces petites perles folk ("Time Has Told Me", "River Man", "Day Is Done", "Fruit Tree", "Saturday Sun"), en me disant que c'est sûr, ce garçon en inspirera plus d'un...
Je découvre ainsi un garçon, guitariste talentueux, à la voix feutrée et délicate, véritable caresse pour les oreilles. Il est seul à sa guitare, accompagné par des déferlantes de cordes aussi frissonantes que le vent de novembre, et par quelques notes d'instruments en tous genres (piano, basse, flûte traversière, percussions, vibraphone, batterie).
Je l'écoute interpréter ses chansons, dix au total, abordant aussi bien les thèmes de l'amour et de la nature, que du temps qui passe. Dix chansons partagées entre optimisme ("'Cello Song"), désarroi ("Day Is Done"), légèreté ("Thoughts Of Mary Jane"), tristesse ("Way To Blue") et nonchalance ("Saturday Sun"), toutes empreintes d'une certaine mélancolique quasi-récurrente. Des chansons aux mélodies enchanteresses et aux textes poétiques.
Puis, son interprétation terminée, il s'en va avec sa guitare, sans prononcer un seul mot. Et moi, je continue ma ballade, émerveillé d'avoir pu écouter ce jeune homme chanter ces petites perles folk ("Time Has Told Me", "River Man", "Day Is Done", "Fruit Tree", "Saturday Sun"), en me disant que c'est sûr, ce garçon en inspirera plus d'un...
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Drums |
Posté le 23 novembre 2004 à 11 h 13 |
Cité maintes fois comme une influence majeure ou une référence par bon nombre d'artistes et de groupes, Nick Drake ne m'avait pas particulièrement attiré (allez savoir pourquoi ?), jusqu'au jour ou j'ai eu entre les mains l'objet qui alimente cette chronique et dont l'écoute, je le confesse, m'a plongé dans un état d'émerveillement total.
Five Leaves Left, paru en 1969, est le premier album enregistré par ce pur génie (suivront deux autres albums tout aussi merveilleux) et sa découverte bien que tardive m'a plongé dane le même état de ravissement bouleversant identique a celui eprouvé le jour ou j'ai posé pour la première fois Astral Weeks de Van Morrison sur ma platine.
Les superlatifs habituels employés ne sauraient être en mesure de décrire la magie et la pureté de ce disque composé de 10 joyaux aux mélodies et aux arrangements poignants dont la beauté frise l'abstraction.
Dès la première écoute, on sait que Five Leaves Left va faire partie de notre vie et entrer directement dans la catégorie des essentiels de la musique.
Sur la pochette verso, on découvre Nick adossé dans une quelconque rue, chez lui a Birmingham ,il semble tout droit sorti du 'Blow-Up' d'Antonioni, mi-poète mi-dandy, le regard perdu et triste Nick est deja loin, son mal de vivre est palpable et les démons qui le hante sont le terreau sur lequel Five Leaves Left va grandir.
Nick Drake, mort d'une oversose de mecisamants en 74, n'était pas de notre planète et il laisse au monde un héritage musical éternel avec cet album somptueux véritable miracle de beauté glaciale et unique.
Bouleversant et beau à pleurer.
Five Leaves Left, paru en 1969, est le premier album enregistré par ce pur génie (suivront deux autres albums tout aussi merveilleux) et sa découverte bien que tardive m'a plongé dane le même état de ravissement bouleversant identique a celui eprouvé le jour ou j'ai posé pour la première fois Astral Weeks de Van Morrison sur ma platine.
Les superlatifs habituels employés ne sauraient être en mesure de décrire la magie et la pureté de ce disque composé de 10 joyaux aux mélodies et aux arrangements poignants dont la beauté frise l'abstraction.
Dès la première écoute, on sait que Five Leaves Left va faire partie de notre vie et entrer directement dans la catégorie des essentiels de la musique.
Sur la pochette verso, on découvre Nick adossé dans une quelconque rue, chez lui a Birmingham ,il semble tout droit sorti du 'Blow-Up' d'Antonioni, mi-poète mi-dandy, le regard perdu et triste Nick est deja loin, son mal de vivre est palpable et les démons qui le hante sont le terreau sur lequel Five Leaves Left va grandir.
Nick Drake, mort d'une oversose de mecisamants en 74, n'était pas de notre planète et il laisse au monde un héritage musical éternel avec cet album somptueux véritable miracle de beauté glaciale et unique.
Bouleversant et beau à pleurer.
Exceptionnel ! ! 19/20
Posté le 10 octobre 2005 à 22 h 55 |
J'ai découvert Nick Drake en feuilletant un vieux magazine 'BEST' de 1972, une critique élogieuse et encourageante accompagnait la chronique de son dernier album "Pink Moon". Je me suis laissé tenter nonchalement.
"Five Leaves Left" est le premier disque que j'ai écouté de cet artiste : quelle grande claque j'ai reçu !
La première chose qui me marque, c'est cette voix douce sur des mélodies grises travaillées, rondes et souples, avec une absence presque systématique du Mi aigü, comme si rien ne devait évoqué l'espoir sur cet album si automnale. A mon goût, "Time Has Told Me" débute timidement l'album, mais la sauce musicale prend réellement dès "River Man" et "Way To Blue", où Nick est accompagné par des instruments à bois et à cordes. Cette torpeur mélancolique que dégage sa guitare est sensationnelle, je reste scotché sur le jeu de "Three Hours" et ses paroles sincères.
Mais les meilleurs sensations se ressentent sur "Cello Song", cinq minutes de bonheur pour le conduit auditif : une composition rafinée à l'accent orientale, une rythmique déboussolante qu'on aimerait tant recopier avec sa propre guitare. Ce LP est clos par "Saturday Sun" : un air de jazz léger, Nick était aussi doué au piano.
Ce disque a reçu de bonnes critiques qui malheureusement n'ont pas compensé sa timidité maladive, il refusait de se produire en public et ne le fera que très rarement ; et le disque ne se vend pas... Nick souffre d'un mal être permanent, les textes de ses chansons sont la juste transposition de la société qui l'entoure, et dont il se démarque amèrement, volontairement. Un mal qui va l'anéantir un matin de novembre 1974 ...
Mon sentiment est que cet artiste n'est pas né à la bonne époque, ses trois oeuvres sont exceptionnelles, et elles ne cessent d'être redécouvertes, d'inspirer. Un disque parfait, ... pas autant que "Pink Moon", dont je recommande vivement l'écoute !
"Five Leaves Left" est le premier disque que j'ai écouté de cet artiste : quelle grande claque j'ai reçu !
La première chose qui me marque, c'est cette voix douce sur des mélodies grises travaillées, rondes et souples, avec une absence presque systématique du Mi aigü, comme si rien ne devait évoqué l'espoir sur cet album si automnale. A mon goût, "Time Has Told Me" débute timidement l'album, mais la sauce musicale prend réellement dès "River Man" et "Way To Blue", où Nick est accompagné par des instruments à bois et à cordes. Cette torpeur mélancolique que dégage sa guitare est sensationnelle, je reste scotché sur le jeu de "Three Hours" et ses paroles sincères.
Mais les meilleurs sensations se ressentent sur "Cello Song", cinq minutes de bonheur pour le conduit auditif : une composition rafinée à l'accent orientale, une rythmique déboussolante qu'on aimerait tant recopier avec sa propre guitare. Ce LP est clos par "Saturday Sun" : un air de jazz léger, Nick était aussi doué au piano.
Ce disque a reçu de bonnes critiques qui malheureusement n'ont pas compensé sa timidité maladive, il refusait de se produire en public et ne le fera que très rarement ; et le disque ne se vend pas... Nick souffre d'un mal être permanent, les textes de ses chansons sont la juste transposition de la société qui l'entoure, et dont il se démarque amèrement, volontairement. Un mal qui va l'anéantir un matin de novembre 1974 ...
Mon sentiment est que cet artiste n'est pas né à la bonne époque, ses trois oeuvres sont exceptionnelles, et elles ne cessent d'être redécouvertes, d'inspirer. Un disque parfait, ... pas autant que "Pink Moon", dont je recommande vivement l'écoute !
Parfait 17/20
Posté le 11 janvier 2008 à 11 h 45 |
Pauvre Nick Drake! Aussi souvent cité dans les chroniques que délaissé dans les classements de meilleur disque. Et pourtant! Celui qui jette un jour une oreille sur la musique du feu jeune Drake tombe instantanément amoureux de son œuvre.
La première, celle qui nous occupe ici, date de 1969, année érotique s'il en est mais surtout riche d'une actualité musicale sans pareil. Nick Drake, jeune songwriter anglais nous offre un écrin magnifique de chansons, un disque en forme, déjà, de testament.
Mais pour une fois, je ne parlerai pas de l'imagerie dépressive et mélancolique qui colle à l'univers de Nick Drake mais de la luminosité qui se dégage de ce disque. Five leaves left est un disque enchanteur, plein de magie, libérateur (essentiel aussi puisque C'EST MON DISQUE PREFERE!) composé par un musicien surdoué. Surdoué en chant, la voix est sublime, elle ne bascule jamais dans le pathos; surdoué en guitare, le jeu est infiniment précis et complexe; surdoué dans la composition, rien n'est simple chez Nick Drake bref, surdoué en tout.
Les morceaux sont tous magnifiques, particulièrement "River Man" (une chanson qui devrait être aussi célèbre que "Girl From Ipanema"!) avec son rythme bossa, ses cordes ondoyantes et son texte si poétique; mais aussi "Fruit Tree" avec ses arrangements baroques et ses paroles curieusement prophétiques ou encore "The Thoughts Of Mary Jane", une des plus belles chansons du monde avec ses flûtes, ses cordes et cette mélodie élégiaque! Chaque chanson pourrait être commentée ou étudiée comme une poésie tant Nick Drake nous rappelle Rimbaud, Verlaine ou Novalis. Oui oui c'est à ce niveau d'altitude que se situe son œuvre!!!
Et comment ne pas parler de Robert Kirby, l'arrangeur et ami de Nick Drake qui a su orner ses chansons d'un habillage élégant, subtil et somptueux.
Jamais boursoufflé, toujours dans la justesse et la retenue, Five Leaves Left est un immense disque, une œuvre d'Art indispensable (tout comme Bryter Layter et Pink Moon) d'un des plus grands songwriters du XXème siècle. Aux côtés de Dylan, Townes Van Zandt ou Tim buckley, Nick Drake nous regarde de haut, de très haut et pour longtemps...
J'aurai voulu mettre 21!
La première, celle qui nous occupe ici, date de 1969, année érotique s'il en est mais surtout riche d'une actualité musicale sans pareil. Nick Drake, jeune songwriter anglais nous offre un écrin magnifique de chansons, un disque en forme, déjà, de testament.
Mais pour une fois, je ne parlerai pas de l'imagerie dépressive et mélancolique qui colle à l'univers de Nick Drake mais de la luminosité qui se dégage de ce disque. Five leaves left est un disque enchanteur, plein de magie, libérateur (essentiel aussi puisque C'EST MON DISQUE PREFERE!) composé par un musicien surdoué. Surdoué en chant, la voix est sublime, elle ne bascule jamais dans le pathos; surdoué en guitare, le jeu est infiniment précis et complexe; surdoué dans la composition, rien n'est simple chez Nick Drake bref, surdoué en tout.
Les morceaux sont tous magnifiques, particulièrement "River Man" (une chanson qui devrait être aussi célèbre que "Girl From Ipanema"!) avec son rythme bossa, ses cordes ondoyantes et son texte si poétique; mais aussi "Fruit Tree" avec ses arrangements baroques et ses paroles curieusement prophétiques ou encore "The Thoughts Of Mary Jane", une des plus belles chansons du monde avec ses flûtes, ses cordes et cette mélodie élégiaque! Chaque chanson pourrait être commentée ou étudiée comme une poésie tant Nick Drake nous rappelle Rimbaud, Verlaine ou Novalis. Oui oui c'est à ce niveau d'altitude que se situe son œuvre!!!
Et comment ne pas parler de Robert Kirby, l'arrangeur et ami de Nick Drake qui a su orner ses chansons d'un habillage élégant, subtil et somptueux.
Jamais boursoufflé, toujours dans la justesse et la retenue, Five Leaves Left est un immense disque, une œuvre d'Art indispensable (tout comme Bryter Layter et Pink Moon) d'un des plus grands songwriters du XXème siècle. Aux côtés de Dylan, Townes Van Zandt ou Tim buckley, Nick Drake nous regarde de haut, de très haut et pour longtemps...
J'aurai voulu mettre 21!
Intemporel ! ! ! 20/20
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