The Willowz

Jeunesse inconsciente et sûre d'elle, les Willowz nous reviennent un an après leur premier LP en doublant carrément la dose et même un peu plus. 20 titres pas moins. Il fut un temps où cela aurait donné un double album.
Démarche ambitieuse qui ne colle pas vraiment avec les quatre gus tels qu'on les avait laissé sur leur éponyme: enthousiastes, irréfléchis et sans arrogance aucune. Formule gagnante et rafraîchissante dans un monde rock'n'roll de plus en plus guindé. Alors que se passe-t-il pour les Willowz ? Révolution ? Envie de faire de 'grandes choses' ?
Heureusement non. Les Californiens se la jouent toujours aussi décontractés du bulbe en envoyant désinvoltes leur garage électrisant vivifié par la voix étrange (et probablement atroce pour un jury Starac) de Richie James Follin, entre Jack White et Mickey Mouse. Mais à côté de ces hystériques "Ulcer Soul", "Con Tricks" ou "Sleep At Night", les Willowz s'offrent, nombre de chansons élargi oblige, quelques belles ouvertures qui débouchent sur des ritournelles pop ("Blind Story"), du folk evasif ("Lock Me") ou de la déglingue tourbillonnante ("Shriek").
Problème, c'est que les Willowz ne sont pas non plus les rois de la diversité appliquée. Conséquence fâcheuse, leur Talk In Circles peut lasser à la longue ou même sur la longueur. Les moins courageux ou les moins indulgents passeront donc pour cause de redondance, à côté de petits chef-d'oeuvres fignolés avec détresse mélancolique ("Equation #2") ou fragilité moe tuckerienne ("Categories"). Dommage.
Toujours la même rengaine. On aurait préféré un album moins chargé qui ne s'esbaudisse pas dans des bruitages agaçants (et vas-y que je te fais le coup des ondes de portables) et les morceaux demi-teintes. Malgré tout, on est loin du foirage total. Un Talk In Circles à consommer avec délectation mais modération histoire d'éviter le mal de crâne.