Mercury Rev
Boces |
Label :
Columbia |
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Plus qu'élogieuse devant les deux derniers albums du groupe (Deserter's song et All is dream), la presse musicale a souvent snobé ses prédécesseurs, considéré à tort comme brouillons, voire négligés. C'est une immense erreur à dénoncer au plus vite ! Si Boces s'avère complètement dérangé, il est aussi d'une richesse et d'une inventivité sidérante.
En 1993, Jonathan Donahue n'est pas encore le chanteur charismatique de Mercury Rev. Juste une silhouette un peu maladive planquée derrière son ampli, crachant des sons inquiétants avec sa guitare. Le chant principal est confié à David Baker, géant à la voix de schizophrène qui, à l'instar des autres musiciens, finance le matériel du groupe en testant des médicaments pour une firme pharmaceutique. Faut-il voir dans ces activités la cause du climat malsain dans lequel baigne ce disque ? On aime le penser...
On s'aventure dans Boces comme dans une forêt tropicale, le front fiévreux et la jambe tremblante, dans l'attente angoissée de ce que nous réserverons nos prochains pas. L'album s'ouvre par "Meth of a rockette's kick", un irrésistible hymne de dix minutes, où des chœurs insouciants se disputent avec des guitares déchaînées, dans une ambiance de fin du monde. Sous une apparence je-m-en-foutiste, Mercury Rev construit là une véritable petite symphonie psychédélique lorgnant de temps à autre vers le free-jazz et dans laquelle les nombreux instruments sont utilisés avec une liberté déconcertante. "Trickle down"commence sans nous laisser de répit : on est ici au plus profond de la forêt, l'atmosphère est irrespirable et la fièvre nous gagne : elle ne nous lâchera plus. Si Mercury Rev pratique avec brio l'art de la maladie, il n'oublie pas non plus d'offrir de vraies mélodies, souvent bouleversantes ("Something for Joey", "Down are feminine balloons"), qui annoncent la grâce précieuse des albums futurs.
Contrairement à ces derniers, Boces ne se soucie pas des apparences, l'ensemble n'est pas aussi présentable, la folie n'est pas encore canalisée, mais elle explose dans tous les sens, au nez et à la barbe de l'auditeur, laissant celui-ci à la lisière de la forêt, fatigué mais conquis.
En 1993, Jonathan Donahue n'est pas encore le chanteur charismatique de Mercury Rev. Juste une silhouette un peu maladive planquée derrière son ampli, crachant des sons inquiétants avec sa guitare. Le chant principal est confié à David Baker, géant à la voix de schizophrène qui, à l'instar des autres musiciens, finance le matériel du groupe en testant des médicaments pour une firme pharmaceutique. Faut-il voir dans ces activités la cause du climat malsain dans lequel baigne ce disque ? On aime le penser...
On s'aventure dans Boces comme dans une forêt tropicale, le front fiévreux et la jambe tremblante, dans l'attente angoissée de ce que nous réserverons nos prochains pas. L'album s'ouvre par "Meth of a rockette's kick", un irrésistible hymne de dix minutes, où des chœurs insouciants se disputent avec des guitares déchaînées, dans une ambiance de fin du monde. Sous une apparence je-m-en-foutiste, Mercury Rev construit là une véritable petite symphonie psychédélique lorgnant de temps à autre vers le free-jazz et dans laquelle les nombreux instruments sont utilisés avec une liberté déconcertante. "Trickle down"commence sans nous laisser de répit : on est ici au plus profond de la forêt, l'atmosphère est irrespirable et la fièvre nous gagne : elle ne nous lâchera plus. Si Mercury Rev pratique avec brio l'art de la maladie, il n'oublie pas non plus d'offrir de vraies mélodies, souvent bouleversantes ("Something for Joey", "Down are feminine balloons"), qui annoncent la grâce précieuse des albums futurs.
Contrairement à ces derniers, Boces ne se soucie pas des apparences, l'ensemble n'est pas aussi présentable, la folie n'est pas encore canalisée, mais elle explose dans tous les sens, au nez et à la barbe de l'auditeur, laissant celui-ci à la lisière de la forêt, fatigué mais conquis.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par Edgar l'animal |
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