Mercury Rev
Yerself Is Steam |
Label :
Mint Films |
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A l'aube des nineties, deux révolutions majeures dans l'industrie musicale et pourtant rarement évoquées : la scène rock underground a fait place au monde de l'indé et le vynil se meurt, fagocité qu'il est par un petit disque argenté, le Compact Disc ©.
1991, l'année de sortie de Yerself Is Steam . Déjà les Sonic Youth, The Pixies, Yo La Tengo, The Feelies sont parmi les groupes fétiches et salvateurs d'un rock mis à mal par les années 80, chantres de l'ultra-libéralisme naissant, du fric roi et de la daube musicale. Au quatuor pré-cité, Mercury Rev s'élève au rang de groupe barge qui vient de produire là une pièce maîtresse.
Yerself Is Steam : splendeur, grandeur et décadence de la noise. Résultat d'intenses séances de collages sonores sous influences psychotropes, Mercury Rev déstructure et recompose, détruit et re-façonnne à son image : incontrôlable et imprévisible. Agglomérat de bout en bout captivant et particulièrement jouissif, chaque composition est un rouage auto-suffisant d'une mécanique folle qui broie les sens et happe l'auditeur dans la quatrième dimension : celle de l'intemporel.
Culte et incommensurable, Yerself Is Steam est une oeuvre prédominante et intouchable qui brille au firmament de l'univers indé.
1991, l'année de sortie de Yerself Is Steam . Déjà les Sonic Youth, The Pixies, Yo La Tengo, The Feelies sont parmi les groupes fétiches et salvateurs d'un rock mis à mal par les années 80, chantres de l'ultra-libéralisme naissant, du fric roi et de la daube musicale. Au quatuor pré-cité, Mercury Rev s'élève au rang de groupe barge qui vient de produire là une pièce maîtresse.
Yerself Is Steam : splendeur, grandeur et décadence de la noise. Résultat d'intenses séances de collages sonores sous influences psychotropes, Mercury Rev déstructure et recompose, détruit et re-façonnne à son image : incontrôlable et imprévisible. Agglomérat de bout en bout captivant et particulièrement jouissif, chaque composition est un rouage auto-suffisant d'une mécanique folle qui broie les sens et happe l'auditeur dans la quatrième dimension : celle de l'intemporel.
Culte et incommensurable, Yerself Is Steam est une oeuvre prédominante et intouchable qui brille au firmament de l'univers indé.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Fan Thomas |
Posté le 16 janvier 2007 à 18 h 13 |
C'est en 1998 que Mercury Rev acquiert la reconnaissance d'un large public, grâce à un fabuleux album éthéré et mélancolique, Deserter's Songs. Pour autant, le retentissement de ce disque magistral n'a pas aidé à se repencher sur les débuts du groupe qui restent considérés comme ceux d'un 'groupe de noisy-rock obscur'.
Cette démarche rétrospective est intéressante car elle permet d'emblée de retrouver dans Yerself Is Steam des éléments préfigurant Deserter's Songs. On retrouve ainsi dans "Coney Island Cyclone" et "Frittering" le chant de Donahue semblant émaner d'un rêve et des mélodies enfantines douces amères dans "Chasing A Bee".
Mais, la sérénité des Deserter's Songs n'était pas de mise au moment de l'enregistrement de cet album: en effet, le groupe enchaîne alors les concerts chaotiques et Yerself Is Steam sature, grince, ce qui pourra rebuter certains (notamment certains passages de "Chasing A Bee" qui à d'autres moments me fait pourtant frissonner). "Frittering", porté par le chant de Donahue et une saturation électrique qui traverse tout le morceau, est une des réussites de l'album, un moment où le mariage de ces deux éléments se fait parfaitement.
Les morceaux où David Baker chante ("Chasing A Bee", "Blue And Black") sont les autres moments forts du disque. On se rend compte que Mercury Rev comptait alors deux chanteurs de talent.
Au final, ce premier album de Mercury Rev révèle déjà un intérêt pour les atmosphères propices à la rêverie mais perturbés par des saturations et autres expérimentations sonores, aspect qui s'est atténué avec les Deserter's Songs.
Cette démarche rétrospective est intéressante car elle permet d'emblée de retrouver dans Yerself Is Steam des éléments préfigurant Deserter's Songs. On retrouve ainsi dans "Coney Island Cyclone" et "Frittering" le chant de Donahue semblant émaner d'un rêve et des mélodies enfantines douces amères dans "Chasing A Bee".
Mais, la sérénité des Deserter's Songs n'était pas de mise au moment de l'enregistrement de cet album: en effet, le groupe enchaîne alors les concerts chaotiques et Yerself Is Steam sature, grince, ce qui pourra rebuter certains (notamment certains passages de "Chasing A Bee" qui à d'autres moments me fait pourtant frissonner). "Frittering", porté par le chant de Donahue et une saturation électrique qui traverse tout le morceau, est une des réussites de l'album, un moment où le mariage de ces deux éléments se fait parfaitement.
Les morceaux où David Baker chante ("Chasing A Bee", "Blue And Black") sont les autres moments forts du disque. On se rend compte que Mercury Rev comptait alors deux chanteurs de talent.
Au final, ce premier album de Mercury Rev révèle déjà un intérêt pour les atmosphères propices à la rêverie mais perturbés par des saturations et autres expérimentations sonores, aspect qui s'est atténué avec les Deserter's Songs.
Bon 15/20
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