David Byrne
American Utopia On Broadway (Original Cast Recording) |
Label :
Nonesuch |
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La surprise de l'année 2018, c'était la sortie d'un nouvel opus solo de David Byrne le célèbre ex-leader de Talking Heads. Nommé American Utopia, il propose le point de vue de Byrne sur la condition actuelle de la société et du monde. L'album, bien que sympathique, n'était pas plus percutant que ça. Bien heureusement, l'annonce du disque s'est ensuivi de l'annonce d'une nouvelle tournée mondiale, éponyme, voyant Byrne s'accompagner d'une dizaine de musiciens.
Dans un concept totalement novateur, les musiciens sont totalement libres sur scène complètement vide, portant tous leurs instruments en bandoulière, à la manière d'une fanfare (incluant donc sur trois/quatre musiciens différents les différents éléments de percussion). Cette liberté laissant le champ libre à Byrne et sa bande, ces derniers effectuent donc des chorégraphies sur tous les morceaux, accompagnés de jeux de lumières assez simplistes mais efficaces.
Cette tournée le voyant revisiter beaucoup de titres de Talking Heads, ainsi que la plupart des tubes de son répertoire solo, a eu beaucoup de succès à travers le monde. Votre serviteur a d'ailleurs eu la chance d'assister au premier de ses deux passages en France, en juillet 2018 à la Philarmonie de Paris. Poursuivant sa tournée jusqu'en décembre de cette même année, il a par la suite émis l'idée de transformer le show en comédie musicale, ou en tout cas en concert pour Broadway.
En cette fin d'année 2019, ce vœu est devenu réalité, et depuis le mois de septembre et ce jusqu'en 2020, Byrne et sa bande joue leur show si dynamique, légèrement modifié afin de s'adapter aux "lois" de Broadway. Ce disque live en rend compte.
En simple, le show reprend dans les grandes lignes les meilleurs passages de la tournée, chorégraphies incluses. Les musiciens n'ont pas changé, ce qui permet de garder une certaine continuité pour ceux qui ont eu la chance de le voir sur scène. Les arrangements sont certainement moins fournis qu'a l'accoutumé, principalement sur les morceaux de Talking Heads, ce qui s'explique par la présence de deux guitares, d'une basse et d'un clavier sur scène, le reste des instruments relevant des percussions. Byrne garde donc l'essence de ses tubes et livre des performances relativement minimalistes. Si cela lui permet d'embellir les titres un peu mollassons de son dernier album (au hasard "I Dance Like This" qui en live sonne presque comme du Nine Inch Nails), pas question en revanche de couper à "Naive Melody", "Once In a Lifetime", "Burning Down The House" et "Road To Nowhere". Il en profite également pour revisiter certains des titres les plus funkys et pas forcément les plus évidents de son ancien groupe : "I Zimbra" dans une version très percussive, "Slippery People" et sa ligne de basse inimitable, "Born Under Punches" dans une version un peu raccourcie mais tellement agréable pour les oreilles, "Blind" et ses cuivres synthétiques et puis surtout, ici en guise de bonus track, "The Great Curve" et son groove afrobeat hypnotique hérité de Fela Kuti.
Ici, pas d'Adrian Belew ou de Bernie Worell pour signer les solos, mais Byrne ne s'en tire pas trop mal quand il faut pousser sur la whammy bar de sa Stratocaster. Les autres musiciens assurent le taf de manière admirable, mention pour le bassiste et la guitariste !
David Byrne, qui ancre son "utopie américaine" dans la réalité, s'amuse bien évidement à tancer l'administration américaine sur le retour bienvenu d'un vieux morceau de Talking Heads dans la setlist, "Don't Worry About The Government", à reprendre les problématiques de genres sur "I Know A Man Is Wrong" (extrait de Rei Momo), mais également à souligner les violences policières contre les afro-américains avec la reprise de Janelle Monáe, "Hell You Talmbout" ou il cite les noms des victimes tuées par une police violente et catégorique. Il est clair que le show est, comme son nom l'indique, une critique ouverte du gouvernement de Donald Trump et du climat social actuel. Qu'on aime ou pas cette orientation clairement politisée, force est de constater que l'ensemble est efficace et ne laissera pas indifférent.
Ce disque live reste en fin de compte un très bon résumé enregistré de ce qui risque de rester aux yeux du grand public la meilleure tournée live de Byrne depuis celle de Stop Making Sense en 1983, avec les Talking Heads. Avec 21 titres, American Utopia On Broadway reste aussi l'un des meilleurs albums live officiels de la discographie de Byrne en solo...
Dans un concept totalement novateur, les musiciens sont totalement libres sur scène complètement vide, portant tous leurs instruments en bandoulière, à la manière d'une fanfare (incluant donc sur trois/quatre musiciens différents les différents éléments de percussion). Cette liberté laissant le champ libre à Byrne et sa bande, ces derniers effectuent donc des chorégraphies sur tous les morceaux, accompagnés de jeux de lumières assez simplistes mais efficaces.
Cette tournée le voyant revisiter beaucoup de titres de Talking Heads, ainsi que la plupart des tubes de son répertoire solo, a eu beaucoup de succès à travers le monde. Votre serviteur a d'ailleurs eu la chance d'assister au premier de ses deux passages en France, en juillet 2018 à la Philarmonie de Paris. Poursuivant sa tournée jusqu'en décembre de cette même année, il a par la suite émis l'idée de transformer le show en comédie musicale, ou en tout cas en concert pour Broadway.
En cette fin d'année 2019, ce vœu est devenu réalité, et depuis le mois de septembre et ce jusqu'en 2020, Byrne et sa bande joue leur show si dynamique, légèrement modifié afin de s'adapter aux "lois" de Broadway. Ce disque live en rend compte.
En simple, le show reprend dans les grandes lignes les meilleurs passages de la tournée, chorégraphies incluses. Les musiciens n'ont pas changé, ce qui permet de garder une certaine continuité pour ceux qui ont eu la chance de le voir sur scène. Les arrangements sont certainement moins fournis qu'a l'accoutumé, principalement sur les morceaux de Talking Heads, ce qui s'explique par la présence de deux guitares, d'une basse et d'un clavier sur scène, le reste des instruments relevant des percussions. Byrne garde donc l'essence de ses tubes et livre des performances relativement minimalistes. Si cela lui permet d'embellir les titres un peu mollassons de son dernier album (au hasard "I Dance Like This" qui en live sonne presque comme du Nine Inch Nails), pas question en revanche de couper à "Naive Melody", "Once In a Lifetime", "Burning Down The House" et "Road To Nowhere". Il en profite également pour revisiter certains des titres les plus funkys et pas forcément les plus évidents de son ancien groupe : "I Zimbra" dans une version très percussive, "Slippery People" et sa ligne de basse inimitable, "Born Under Punches" dans une version un peu raccourcie mais tellement agréable pour les oreilles, "Blind" et ses cuivres synthétiques et puis surtout, ici en guise de bonus track, "The Great Curve" et son groove afrobeat hypnotique hérité de Fela Kuti.
Ici, pas d'Adrian Belew ou de Bernie Worell pour signer les solos, mais Byrne ne s'en tire pas trop mal quand il faut pousser sur la whammy bar de sa Stratocaster. Les autres musiciens assurent le taf de manière admirable, mention pour le bassiste et la guitariste !
David Byrne, qui ancre son "utopie américaine" dans la réalité, s'amuse bien évidement à tancer l'administration américaine sur le retour bienvenu d'un vieux morceau de Talking Heads dans la setlist, "Don't Worry About The Government", à reprendre les problématiques de genres sur "I Know A Man Is Wrong" (extrait de Rei Momo), mais également à souligner les violences policières contre les afro-américains avec la reprise de Janelle Monáe, "Hell You Talmbout" ou il cite les noms des victimes tuées par une police violente et catégorique. Il est clair que le show est, comme son nom l'indique, une critique ouverte du gouvernement de Donald Trump et du climat social actuel. Qu'on aime ou pas cette orientation clairement politisée, force est de constater que l'ensemble est efficace et ne laissera pas indifférent.
Ce disque live reste en fin de compte un très bon résumé enregistré de ce qui risque de rester aux yeux du grand public la meilleure tournée live de Byrne depuis celle de Stop Making Sense en 1983, avec les Talking Heads. Avec 21 titres, American Utopia On Broadway reste aussi l'un des meilleurs albums live officiels de la discographie de Byrne en solo...
Très bon 16/20 | par EmixaM |
Le 20 octobre est la date de la sortie digitale.
Une sortie en double cd est prévue pour le 22 novembre, et en vinyle pour cet hiver.
Une sortie en double cd est prévue pour le 22 novembre, et en vinyle pour cet hiver.
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