The Velvet Underground

LIVE MCMXCIII

LIVE MCMXCIII

 Label :     Warner 
 Sortie :    mardi 26 octobre 1993 
 Format :  Live / CD  K7 Audio   

1970, The Velvet Underground (un obscure groupe de rock noisy en mal de notoriété) met un terme à sa carrière après la sortie de Loaded (album dont Lou Reed n'attendra même pas la parution pour mettre les voiles). Ce groupe deviendra par la suite le mythe que l'on connaît aujourd'hui.

Mais voilà qu'en 1993, le légendaire groupe des bas fonds New-Yorkais se reforme dans sa line up originale (Reed/Cale/Tucker/Morrison) le temps d'une tournée immortalisée par ce live à l'Olympia (imaginez l'excitation qu'ont du éprouver certains à l'époque quand on voit ce que la reformation des Pixies a suscité).

Alors oui, on pourrait logiquement s'interroger sur l'intérêt de la prestation des quatre compères en live presque 25 ans après leur split, oui on pourrait se dire que ce n'est qu'une question de pognon, oui on pourrait... mais surtout oui on pourrait fermer sa gueule et écouter, car ce live s'avère être une excellente surprise.

Ce Live MCMXCIII (un double album au passage) pioche joyeusement dans l'ensemble de l'œuvre du Velvet (y compris VU et Another View) et déborde d'une énergie incroyable grâce à un Sterling Morrison (paix à son âme) qui n'a jamais été aussi bon ("We're Gonna Have A Real Good Time Together", "Guess I'm Falling In Love", "Some Kinda Love", ou "I Heard Call My Name" convaincront les plus sceptiques).

La qualité du show est aussi la résultante d'un Lou Reed en excellente disposition, ne massacrant aucun de ses enfants chéris, comme il peut le faire si souvent au gré de son humeur. Lorsque l'on écoute le cru 93 de cet incroyable chef d'œuvre qu'est "Venus In Furs", on croirait écouter la version originale sur The Velvet Underground & Nico, et lorsque que "The Gift" vient vous déboulonner les oreilles, c'est aussi psychédélique et terrifiant que la version originale sur White Light/White Heat.

Maureen Tucker nous fait grâce de sa jolie voix pour de magnifiques versions de "I'm Sticking With You" et "After Hours". John Cale enfin prête sa voix aux morceaux chantés initialement par Nico et, même si sa voix n'a pas la grâce et la glace de celle de la belle Allemande, "All Tomorrow's Parties", et surtout "Femme Fatale" sont magnifiquement interprétées.

Vous l'aurez compris, ce disque est un authentique disque du Velvet.
Authentique parce qu'il s'agit du groupe dans sa line up originale, authentique parce que l'on retrouve Le Son du Velvet tel qu'on l'avait laissé à la fin des années 60. Enfin authentique parce que la cohésion des membres (sur scène en tout cas) est totale comme pourrait le résumer à elle toute seule cette version dynamite de "White Light/White Heat".


Très bon   16/20
par Bonofab


 Moyenne 13.50/20 

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Posté le 05 juillet 2005 à 09 h 32

L'expérience Reed/Cale "Songs for Drella", à l'occasion de la mort d'Andy Warhol, a sûrement suscité chez les deux compères une petite nostalgie. Cette tournée sortie de nulle part peut sembler une terrible imposture... Je crois que je n'aurais pas acheté de places en 1993. Et j'aurais eu tort.
Ce qu'il y a de désuet dans les albums du Velvet (on sent, il faut l'avouer le poids des années) n'y ai plus, mais l'incommensurable beauté des morceaux ouvre sur une ambiance prenante, totalement fidèle au grand Velvet Underground, tellement mythique. Et bien ce live est ce qu'on pouvait demander de mieux: du Velvet typique, à la page des effets sonores et des ambiances 90.
Je me suis tellement bien habitué au Live MCMXCIII que je ne peux plus écouter les albums studio originaux. Les exemples de morceaux beaucoup plus audibles dans ce live que dans les originaux sont nombreux: "Femme Fatale", "All Tomorow's Parties", "Venus In Furs"... même l'unique "Heroin" ! Ajoutons à celà des irresistibles "Sweet Jane", "Rock'n'Roll" ou "I Heard her Call My Name", et ce live devient un disque de tout premier plan.
Je n'ai pas peur de dire que je suis un immense fan du Velvet et que, pourtant, l'album que je considère comme de référence est le live produit plus de vingt ans après l'époque de production du groupe...
Aussi iconoclaste que cela puisse paraître, le disque (s'il n'y en avait qu'un) du Velvet Underground à avoir dans une discothèque en 2005 est celui-ci.
Excellent !   18/20



Posté le 05 septembre 2007 à 15 h 02

Les musiciens du Velvet étaient de mauvais musiciens... à part peut-être John Cale qui avait une formation classique. Mais voilà, pour faire du rock qui vous touche au coeur, pour véhiculer des émotions avec cette musique on n'a pas besoin d'être un bon musicien. Si la magie existe c'est peut-être là quelle se trouve, avec deux accords mal joués, des rythmes hésitants et une voix de fausset on arrive à dépasser tout ce que des armées de guitar-heroes n'atteignent jamais.
Et vingt-cinq ans après ? J'ai écouté cet album en me disant que j'allais enfin entendre le Velvet avec un son d'aujourd'hui, intéressant... hélas, le son est d'aujourd'hui mais c'est pas le Velvet, le Velvet est mort et son cadavre chante encore... la magie s'en est allée depuis longtemps.
J'ai regardée la vidéo sortie à la même époque afin de me rendre compte que c'était bien eux... et là j'ai compris:
Maureen Tucker martèle ses futs, on sent qu'elle s'amuse et c'est bien la seule qui s'en tire bien ! Le pauvre Sterling Morisson, déjà gravement malade, a l'air (mort) ailleurs, il pense probablement à comment il va pouvoir dépenser le gros chèque qu'il va toucher avant de claquer. Il fait tourner inlassablement deux pauvres accords, on l'entend à peine, un son clair et étouffé. John Cale à l'air en meilleure forme mais bon, il n'a guère l'occasion de s'exprimer parce que...
Parce qu'il y'a Lou Reed ! Lou Reed avec sa tronche de prof de sport retraité, avec sa guitare sans tête. Lou Reed a pris des cours... il a pris des cours de chant et il se prend pour un crooner. Cette voix trainante et nasillarde qui parlait-chantait sur un ton sarcastique à disparu, il chante maintenant et c'est bien dommage. Il a aussi pris des cours de guitare, dans les années 70 il a joué avec de super guitaristes (ça sonnait déjà très mal comme sur l'immonde Rock'n Roll Animal) et il veut faire pareil. Alors il nous gratifie d'interminables solos ignobles, mous et tous identiques.
Un seul exemple: "I Heard Her Call My Name". Une de mes chansons préférées du vrai Velvet. Où est la guitare sursaturée et noyée dans les larsens qui hurlait de désespoir et semblait appeler en vain ? elle n'est plus là et à la place il y'a une sorte de solo à la Eric Clapton-endormi.
Alors voilà, n'achetez pas ce disque, ne le volez pas, ne le téléchargez pas. Si vous voulez découvrir le Velvet achetez les albums, une compil ou l'excellent Live 1969.
Immonde !   2/20



Posté le 26 août 2008 à 20 h 29

Les chansons cultes du Velvet Underground sont toutes chantées dans ce live énergique. Les chansons sont bien chantées par le trio Reed, Tucker, Cale et les classiques du Velvet Underground sont assez bien interprétés par ce groupe qui en a influencé tant d'autres. La version live d'"Heroin" réussit à conserver la violence de la version studio avec une touche d'instrumental un peu plus poussée, les chansons "Femme Fatale" et "All Tomorow's Parties" sont elles aussi bien interprétées par Cale et Reed qui apportent une touche différente à la version qui était chantée par Nico sur le premier album: The Velvet Underground And Nico. Le sombre "The Gift" a conservé sa noirceur et l'hymne à la drogue qu'est "White Light/White Heat" est toujours aussi énergique. La rapidité de "The Black Angel's Death Song" est elle aussi très bien conservée. Album indispensable et très sympathique.
Excellent !   18/20







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