Lane
A Shiny Day |
Label :
Twenty Something |
||||
La principale difficulté lorsque d'anciens membres d'un groupe adulé remontent un nouveau groupe, c'est de faire son deuil. D'accepter que le nouveau ne sonne pas exactement comme l'ancien. Dans le cas de LANE, ça m'a pris un peu de temps, Les Thugs étant mon groupe français préféré de tous les temps, juste devant Les Dogs. Le temps d'accepter que, malgré une guitare supplémentaire, LANE sonne moins planant que Les Thugs.
Pourtant, quand j'ai découvert que de deux des frangins Sourice avaient monté un nouveau groupe, mon enthousiasme a été sans limite. J'ai tout de suite pris ma place pour aller les voir en concert, je me suis rapidement procuré leur très bon premier EP et j'ai attendu l'album avec impatience. Mes premières écoutes de A Shiny Day m'ont laissé sur ma faim : je ne retrouvais pas l'atmosphère chamanique des albums des Thugs, et le mix mettait en relief les limites de cette voix qui faisait merveille noyée dans les guitares et les chœurs. Il m'a fallu revoir le groupe en concert une deuxième fois pour commencer à m'immerger dans ces morceaux.
Il faut dire que LANE ne puise pas que dans le vivier des Thugs : les deux cinquièmes du groupe viennent d'un autre groupe angevin plus récent et plus brutal, Daria. Et ça s'entend sur la plupart des morceaux : les rythmiques sont plus riches et plus complexes, le son plus mat et plus compact. Autant la démarche des Thugs avait quelque chose à voir avec celle de Hüsker Dü par leur manière d'inventer un sorte de punk-rock planant et psychédélique, autant la power-pop mélodique énervée de LANE (et notamment le morceau-titre "A Shiny Day", qui m'évoque également Fugazi) m'évoque les derniers albums de son ex-leader Bob Mould, bonifiés par l'excellent batteur de Superchunk. Il reste des bons gros morceaux de punk à roulette de moins de deux minutes, façon Buzzcocks ("Stand", "Tea Time"), mais à partir du troisième morceau "A Free Man", et surtout du quatrième "Clouds Are Coming", c'est un autre nom qui me vient en tête : The Wedding Present, ou l'art d'écrire des chansons chiadées et de les interpréter à la Kalachnikov. Il y a bien une petite faiblesse au milieu de l'album : "Red Light", une sorte de ballade plombée par des choeurs un peu grandiloquents, qui fait vaguement écho au "Rester Debout" des Thugs. Mais derrière, ça repart à 200 à l'heure avec "Winnipeg" et "Dirty Liar", deux de mes chansons préférées. Malgré un excellent final de plus de six minutes ("Down The River"), l'album est encore un peu court : à peine un peu plus de trente minutes. Je peux tout de même rassurer les lecteurs de cette chronique : LANE est clairement sur la bonne voie.
Pourtant, quand j'ai découvert que de deux des frangins Sourice avaient monté un nouveau groupe, mon enthousiasme a été sans limite. J'ai tout de suite pris ma place pour aller les voir en concert, je me suis rapidement procuré leur très bon premier EP et j'ai attendu l'album avec impatience. Mes premières écoutes de A Shiny Day m'ont laissé sur ma faim : je ne retrouvais pas l'atmosphère chamanique des albums des Thugs, et le mix mettait en relief les limites de cette voix qui faisait merveille noyée dans les guitares et les chœurs. Il m'a fallu revoir le groupe en concert une deuxième fois pour commencer à m'immerger dans ces morceaux.
Il faut dire que LANE ne puise pas que dans le vivier des Thugs : les deux cinquièmes du groupe viennent d'un autre groupe angevin plus récent et plus brutal, Daria. Et ça s'entend sur la plupart des morceaux : les rythmiques sont plus riches et plus complexes, le son plus mat et plus compact. Autant la démarche des Thugs avait quelque chose à voir avec celle de Hüsker Dü par leur manière d'inventer un sorte de punk-rock planant et psychédélique, autant la power-pop mélodique énervée de LANE (et notamment le morceau-titre "A Shiny Day", qui m'évoque également Fugazi) m'évoque les derniers albums de son ex-leader Bob Mould, bonifiés par l'excellent batteur de Superchunk. Il reste des bons gros morceaux de punk à roulette de moins de deux minutes, façon Buzzcocks ("Stand", "Tea Time"), mais à partir du troisième morceau "A Free Man", et surtout du quatrième "Clouds Are Coming", c'est un autre nom qui me vient en tête : The Wedding Present, ou l'art d'écrire des chansons chiadées et de les interpréter à la Kalachnikov. Il y a bien une petite faiblesse au milieu de l'album : "Red Light", une sorte de ballade plombée par des choeurs un peu grandiloquents, qui fait vaguement écho au "Rester Debout" des Thugs. Mais derrière, ça repart à 200 à l'heure avec "Winnipeg" et "Dirty Liar", deux de mes chansons préférées. Malgré un excellent final de plus de six minutes ("Down The River"), l'album est encore un peu court : à peine un peu plus de trente minutes. Je peux tout de même rassurer les lecteurs de cette chronique : LANE est clairement sur la bonne voie.
Excellent ! 18/20 | par Myfriendgoo |
En ligne
613 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages