Iron & Wine
Woman King |
Label :
Sub Pop |
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Dans la carrière d'Iron & Wine, l'EP Woman King se situe à un moment crucial : celui de la mue du natif de Caroline du Sud vers une musique plus variée et raffinée, plus produite et arrangée. Il délaisse pour partie le son lo-fi de ses débuts, et notamment celui de son très marquant premier album, The Creek Drank the Cradle, paru en 2002. Placé entre Our Endless Numbered Days (2004), dont il constitue la parfaite continuité tout en élargissant sa palette sonique, et son chef-d'œuvre qu'est The Shepherd's Dog (2007), Woman King témoigne parfaitement de cette volonté de changement, de cette ambition nouvelle qui animait alors Sam Beam de produire une musique d'une ampleur inédite pour lui, même si persistent des traces évidentes et bien compréhensibles de son passé musical.
Et ces permanences se retrouvent avant tout et bien entendu dans le chant, la voix de Beam, dans sa délicieuse façon de murmurer, de susurrer ses paroles, mais aussi dans certaines ambiances qu'il parvient à instaurer en quelques accords de guitare. À ce titre, "Woman King", la chanson-titre, et ses percussions un rien tribales qui palpitent en arrière-plan des guitares, est superbe. "Gray Stables" rappelle elle aussi les fondations d'Iron & Wine, mais l'apport d'un violon et de percussions nous font bien entendre que les temps ne sont décidément plus au minimalisme. "Jezebel", sur un ton plus apaisé, est un véritable bijou, les interventions du banjo et du piano en milieu de chanson instaurant un bel échange avec les guitares et les discrètes et délicates harmonies vocales. "Freedom Hangs Like Heaven" accélère le rythme dans une veine blues, à grand renfort de banjo, de piano et de batterie, laissant entrevoir une certaine urgence dans le développement du titre, alors que la suave "My Lady's House" fait alterner guitare et piano pour un résultat d'une douceur imparable. "Evening on the Ground (Lilith's Song)", qui referme cet admirable EP, est sans doute le morceau où Beam ose le plus. Renouant avec la certaine frénésie de "Woman King", percussions et violon répondent à une guitare électrique quelque peu distordue, réelle innovation et vrai apport à souligner ici, concrétisant les efforts et la vision du chanteur. Pour ne rien gâcher, les paroles sont très évocatrices et subtiles au niveau de l'imagerie déployée, abordant la nature, la religion, Beam explorant notamment certaines figures féminines de la Bible (Jezebel – Jézabel en français –, Marie, Lilith).
Iron & Wine délivre au final un EP très cohérent, nuancé et équilibré, de très haute tenue tant dans la composition de la musique que dans l'écriture des textes, et valide haut la main tous ses choix et décisions. L'émotion des origines est intacte et Beam apparaît dans le même temps plus assuré, sûr de lui-même et de ses capacités de compositeur. Our Endless Numbered Days avait déclenché un processus de changement tranquille, d'approfondissement serein, Woman King l'a prolongé d'une manière absolument remarquable. Mais le meilleur était encore à venir.
Et ces permanences se retrouvent avant tout et bien entendu dans le chant, la voix de Beam, dans sa délicieuse façon de murmurer, de susurrer ses paroles, mais aussi dans certaines ambiances qu'il parvient à instaurer en quelques accords de guitare. À ce titre, "Woman King", la chanson-titre, et ses percussions un rien tribales qui palpitent en arrière-plan des guitares, est superbe. "Gray Stables" rappelle elle aussi les fondations d'Iron & Wine, mais l'apport d'un violon et de percussions nous font bien entendre que les temps ne sont décidément plus au minimalisme. "Jezebel", sur un ton plus apaisé, est un véritable bijou, les interventions du banjo et du piano en milieu de chanson instaurant un bel échange avec les guitares et les discrètes et délicates harmonies vocales. "Freedom Hangs Like Heaven" accélère le rythme dans une veine blues, à grand renfort de banjo, de piano et de batterie, laissant entrevoir une certaine urgence dans le développement du titre, alors que la suave "My Lady's House" fait alterner guitare et piano pour un résultat d'une douceur imparable. "Evening on the Ground (Lilith's Song)", qui referme cet admirable EP, est sans doute le morceau où Beam ose le plus. Renouant avec la certaine frénésie de "Woman King", percussions et violon répondent à une guitare électrique quelque peu distordue, réelle innovation et vrai apport à souligner ici, concrétisant les efforts et la vision du chanteur. Pour ne rien gâcher, les paroles sont très évocatrices et subtiles au niveau de l'imagerie déployée, abordant la nature, la religion, Beam explorant notamment certaines figures féminines de la Bible (Jezebel – Jézabel en français –, Marie, Lilith).
Iron & Wine délivre au final un EP très cohérent, nuancé et équilibré, de très haute tenue tant dans la composition de la musique que dans l'écriture des textes, et valide haut la main tous ses choix et décisions. L'émotion des origines est intacte et Beam apparaît dans le même temps plus assuré, sûr de lui-même et de ses capacités de compositeur. Our Endless Numbered Days avait déclenché un processus de changement tranquille, d'approfondissement serein, Woman King l'a prolongé d'une manière absolument remarquable. Mais le meilleur était encore à venir.
Excellent ! 18/20 | par Poukram |
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