Turner Cody
The Duke Of Decline |
Label :
Boy Scout |
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The Duke of Decline, c'est un surnom qui colle vachement bien à Turner Cody, artiste maudit mais pas dupe, songwriter à la hauteur de son héritage mais contraint à errer dans une niche dont il est l'un des plus beaux loosers, quelque part entre Mason Jennings et Simon Joyner. Tandis que Mark Kozelek continue de vomir ses monologues de plus en plus débiles et fait la une des webzines, tandis que Kevin Morby lui a volé la place qu'il n'a jamais réussi à conquérir et que ses potes Adam Green et Jeffrey Lewis ont délaissés les studios pour se consacrer aux arts plastiques, Turner ne fait qu'un seul truc : des albums de chansons.
Celui-ci, c'est le 15ème et la 15ème ne sera pas la bonne. La bonne, ça aurait dû être la présence de Turner au générique du film Un Prophète. La deuxième bonne, c'était quand le label Echo Orange avait commencé à faire un peu de promo française pour le cowboy de Brooklyn. Rien à faire. Moi, j'ai tout fait : chroniquer chaque étape de sa discographie, l'interviewer à plusieurs reprises, inviter des amis à ses concerts. De la bonne grosse évangélisation comme on fait plus sauf si on s'appelle Wazoo et qu'on veut vous rendre accro à Low. Moi je voulais rendre accro à Turner Cody parce qu'à défaut de révolutionner quoi que ce soit, c'est un chouette type qui maîtrise l'art immémorial d'écrire de belles chansons d'amour simple, drôle et tristes, un art qui se perd et qui peut faire du bien à tout le monde si tout le monde ne se foutait pas de lui.
Parce que tout le monde se fout de Turner Cody. Ca en devient triste. À chaque fois qu'il donne de ses nouvelles à ses quelques abonnées Facebook, le type reçoit si peu d'amour que j'en viens presque à me demander si c'est pas un peu aveugle de ma part de l'aimer autant. À chaque fois qu'un album sort dans une indifférence pas vraiment polie, j'hésite moi-même à passer à autre chose et oublier ma fidélité au troubadour que je défend depuis plus de dix ans. Et puis je finis par craquer et j'écoute les nouvelles chansons et elles sonnent comme les anciennes et j'en tombe rapidement amoureux et me dis que c'est triste que tout le monde se foute de Turner Cody.
Ce sera donc l'unique chronique de The Duke of Decline que vous pourrez trouver sur Internet et comme personne ne la cherchera, personne ne la trouvera. Personne ne pourra donc frémir au son de l'orgue de Martin Bonventre qui fait sonner "The Devil's Got My Number" comme un classique oublié des Animals. Personne ne se réjouira des mélodies country à la "Dust On Your Soul", illuminée par la pedal steel de Jon "Catfish" Delorme (qui officie également, dans un autre registre, avec les Psychic Ills). Personne n'écoutera des choses aussi parfaites que "So So Sorry Senorita" ou "The Wee Wee Hours". Ici pas de concept si ce n'est de narrer l'errance d'un cowboy qui n'est jamais à sa place, picole trop et finit tout seul au petit matin. La pochette aurait pu être celle d'un Willie Nelson cru 75, le contenu aussi. Mais tout le monde s'en foutera. Même Willie Nelson.
Je ne lui en veux pas. Je ne vous en veux pas. Je suis juste un peu triste. Le jour où Turner Cody arrêtera d'écrire des chansons, je serais vénère et je me vengerais. C'est mon dernier avertissement.
Celui-ci, c'est le 15ème et la 15ème ne sera pas la bonne. La bonne, ça aurait dû être la présence de Turner au générique du film Un Prophète. La deuxième bonne, c'était quand le label Echo Orange avait commencé à faire un peu de promo française pour le cowboy de Brooklyn. Rien à faire. Moi, j'ai tout fait : chroniquer chaque étape de sa discographie, l'interviewer à plusieurs reprises, inviter des amis à ses concerts. De la bonne grosse évangélisation comme on fait plus sauf si on s'appelle Wazoo et qu'on veut vous rendre accro à Low. Moi je voulais rendre accro à Turner Cody parce qu'à défaut de révolutionner quoi que ce soit, c'est un chouette type qui maîtrise l'art immémorial d'écrire de belles chansons d'amour simple, drôle et tristes, un art qui se perd et qui peut faire du bien à tout le monde si tout le monde ne se foutait pas de lui.
Parce que tout le monde se fout de Turner Cody. Ca en devient triste. À chaque fois qu'il donne de ses nouvelles à ses quelques abonnées Facebook, le type reçoit si peu d'amour que j'en viens presque à me demander si c'est pas un peu aveugle de ma part de l'aimer autant. À chaque fois qu'un album sort dans une indifférence pas vraiment polie, j'hésite moi-même à passer à autre chose et oublier ma fidélité au troubadour que je défend depuis plus de dix ans. Et puis je finis par craquer et j'écoute les nouvelles chansons et elles sonnent comme les anciennes et j'en tombe rapidement amoureux et me dis que c'est triste que tout le monde se foute de Turner Cody.
Ce sera donc l'unique chronique de The Duke of Decline que vous pourrez trouver sur Internet et comme personne ne la cherchera, personne ne la trouvera. Personne ne pourra donc frémir au son de l'orgue de Martin Bonventre qui fait sonner "The Devil's Got My Number" comme un classique oublié des Animals. Personne ne se réjouira des mélodies country à la "Dust On Your Soul", illuminée par la pedal steel de Jon "Catfish" Delorme (qui officie également, dans un autre registre, avec les Psychic Ills). Personne n'écoutera des choses aussi parfaites que "So So Sorry Senorita" ou "The Wee Wee Hours". Ici pas de concept si ce n'est de narrer l'errance d'un cowboy qui n'est jamais à sa place, picole trop et finit tout seul au petit matin. La pochette aurait pu être celle d'un Willie Nelson cru 75, le contenu aussi. Mais tout le monde s'en foutera. Même Willie Nelson.
Je ne lui en veux pas. Je ne vous en veux pas. Je suis juste un peu triste. Le jour où Turner Cody arrêtera d'écrire des chansons, je serais vénère et je me vengerais. C'est mon dernier avertissement.
Parfait 17/20 | par Dylanesque |
En écoute ici : https://turnercody.bandcamp.com/album/the-duke-of-decline
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