Marilyn Manson
Smells Like Children |
Label :
Nothing |
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Après une bonne soirée entre potes, rien de tel que comater sur le canapé à regarder des clips vidéo de rock sur MTV. Ceux qui connaissent 120 minutes ou Alternative Nation savent de quoi je parle. Avec Vic, lorsqu'on était ados, on adorait se passer en revue les chansons grunge, Soundgarden, Pearl Jam, Silverchair et tout. Puis vers 2h-3h du matin, le ton changeait subtilement et on passait alors vers du metal plus malsain. C'est ainsi qu'on s'est fait notre culture : Sepultura, Tool, Korn, System of a Down, Cradle of Filth, Kittie bien-sûr. Lourdeur, gros riff et ambiance survoltée, on adorait ça. Mais rien de comparable avec les frissons qu'on ressentait qu'en arrivait le clip de Marilyn Manson , "Sweet Dreams". On le reconnaissait aux premières secondes : ce visage floutée dans une cavité et cette voix d'extraterrestre déformée comme si on l'écoutait sous l'eau.
Je crois pas (Tool mis à part) avoir jamais connu de clips aussi flippant - faut relativiser aussi, on était ados... - et aussi jouissif. Marilyn Manson, pour nous et à l'époque exerçait un grand pouvoir de fascination. Faut-il le rappeler, mais lorsque le clip est sorti, peu de gens en France le connaissait, tout juste y avait-il chez les connaisseurs quelques rumeurs circulant au collège et lycée (l'histoire de la côte retirée voilà voilà...). Il faut avouer que ce clip est à tout point de vue remarquable.
Et qu'il s'accorde à merveille à la transformation qu'a voulu faire Marilyn Manson de ce tube célèbre des années 80. Le riff de guitare est lent et glauque. Et dire qu'il prend la place d'un gimmick au clavier ! Incroyable. Le rythme est également très ralenti. D'une mélodie légèrement glaciale pour danser en boite de nuit, on est passé à un riff métal qui met l'auditeur en haleine. Mais je crois que là où Marilyn Manson a été particulièrement fort et génial, c'est au niveau de sa voix. Là où la chanteuse originale reste imperturbable et détachée, lui prend toutes les nuances possibles, du calme au torturé, en passant par l'énervé ou le dérangé. On l'oublie souvent mais Marilyn Manson, malgré son jeu de déformation, a une superbe voix, du moins pour ce qu'elle sert dans l'univers métal. Il n'hésite pas à déformer sa bouche plastique pour accentuer les syllabes et donner tour à tour l'effet d'un crapaud, d'un mort-vivant, d'un amant pervers, d'un échappé d'un asile de fou, voire d'une petite fille possédée. Un vrai tour de force.
En vidéo, l'effet est encore plus flippant car il accompagne son chant de rictus infernaux, de gigotement et d'ondulation du corps, comme si c'était un vers de terre géant ou un démon. Tant mieux si les grimaces ne collent pas avec les paroles, c'est comme s'il était possédé.
Au début, le ton est calme, puis peu à peu les gros riffs et les coups à la batterie s'installent. Exit les claviers cheaps, on a le droit à du métal influencé par l'indus. Et tous les procédés sont retenus, distorsions expérimentales, voix perdues dans les aiguës, xylophone, cris dans le lointain, voix étranglée, puis la chanson s'achève dans un grand vacarme crescendo. C'est les montagnes russes de l'horreur. Et le clip fait dans la surenchère : on verra Marilyn Manson et ses comparses dans une ruine, en robe de mariée, couvert de crottes de pigeons, torse-nu en train de se lacérer le bide, peint en noir sur un cochon ou habillé en tenue sado-masochiste. Des images qui marquent à vie.
Pour trouver trace de ce morceau culte (à mon goût une des meilleures reprises de tous les temps), il faut dégoter ce recueil de faces-b, sorti pour profiter de la notoriété soudaine du monsieur. Hélas, c'est essentiellement du remplissage. Des intermèdes ennuyeux, des remix chiant, des intrus expérimentaux ni faits ni à faire, bref, du foutage de gueule. Tout juste sauvera-t-on du naufrage deux titres.
Tout d'abord, une autre reprise, "I Put A Spell On You", franchement pas mal. La batterie fait militaire, la basse est géniale, on dirait du chewing-gum, puis les distos légèrement indus montrent l'influence de Trent Reznor qui commençait à se faire sentir. A ses débuts, Marilyn Manson n'est pas encore la bête (de foire ?) commerciale qu'il deviendra. Tous ses titres sont lents, dark et tortueux.
Même chose avec "Diary Of A Dope Friend" qui prend bien son temps. On fait on dirait une sorte de blues. Mais avec les distos, les petits bruits bizarre et les gesticulations vocales de Marilyn Manson, on est dans une autre atmosphère, moins sympathique, m'voyez ? Une fois encore son registre vocal est épatant.
Mais bon, notez que trois titres, au milieu de démos inachevées et autres délires vocaux, c'est maigre.
Donc, pour le bilan, retenez "Sweet Dream" qui vaut facile la note de 19, mais à l'heure d'Internet et des audios, ce maxi est inutile.
Je crois pas (Tool mis à part) avoir jamais connu de clips aussi flippant - faut relativiser aussi, on était ados... - et aussi jouissif. Marilyn Manson, pour nous et à l'époque exerçait un grand pouvoir de fascination. Faut-il le rappeler, mais lorsque le clip est sorti, peu de gens en France le connaissait, tout juste y avait-il chez les connaisseurs quelques rumeurs circulant au collège et lycée (l'histoire de la côte retirée voilà voilà...). Il faut avouer que ce clip est à tout point de vue remarquable.
Et qu'il s'accorde à merveille à la transformation qu'a voulu faire Marilyn Manson de ce tube célèbre des années 80. Le riff de guitare est lent et glauque. Et dire qu'il prend la place d'un gimmick au clavier ! Incroyable. Le rythme est également très ralenti. D'une mélodie légèrement glaciale pour danser en boite de nuit, on est passé à un riff métal qui met l'auditeur en haleine. Mais je crois que là où Marilyn Manson a été particulièrement fort et génial, c'est au niveau de sa voix. Là où la chanteuse originale reste imperturbable et détachée, lui prend toutes les nuances possibles, du calme au torturé, en passant par l'énervé ou le dérangé. On l'oublie souvent mais Marilyn Manson, malgré son jeu de déformation, a une superbe voix, du moins pour ce qu'elle sert dans l'univers métal. Il n'hésite pas à déformer sa bouche plastique pour accentuer les syllabes et donner tour à tour l'effet d'un crapaud, d'un mort-vivant, d'un amant pervers, d'un échappé d'un asile de fou, voire d'une petite fille possédée. Un vrai tour de force.
En vidéo, l'effet est encore plus flippant car il accompagne son chant de rictus infernaux, de gigotement et d'ondulation du corps, comme si c'était un vers de terre géant ou un démon. Tant mieux si les grimaces ne collent pas avec les paroles, c'est comme s'il était possédé.
Au début, le ton est calme, puis peu à peu les gros riffs et les coups à la batterie s'installent. Exit les claviers cheaps, on a le droit à du métal influencé par l'indus. Et tous les procédés sont retenus, distorsions expérimentales, voix perdues dans les aiguës, xylophone, cris dans le lointain, voix étranglée, puis la chanson s'achève dans un grand vacarme crescendo. C'est les montagnes russes de l'horreur. Et le clip fait dans la surenchère : on verra Marilyn Manson et ses comparses dans une ruine, en robe de mariée, couvert de crottes de pigeons, torse-nu en train de se lacérer le bide, peint en noir sur un cochon ou habillé en tenue sado-masochiste. Des images qui marquent à vie.
Pour trouver trace de ce morceau culte (à mon goût une des meilleures reprises de tous les temps), il faut dégoter ce recueil de faces-b, sorti pour profiter de la notoriété soudaine du monsieur. Hélas, c'est essentiellement du remplissage. Des intermèdes ennuyeux, des remix chiant, des intrus expérimentaux ni faits ni à faire, bref, du foutage de gueule. Tout juste sauvera-t-on du naufrage deux titres.
Tout d'abord, une autre reprise, "I Put A Spell On You", franchement pas mal. La batterie fait militaire, la basse est géniale, on dirait du chewing-gum, puis les distos légèrement indus montrent l'influence de Trent Reznor qui commençait à se faire sentir. A ses débuts, Marilyn Manson n'est pas encore la bête (de foire ?) commerciale qu'il deviendra. Tous ses titres sont lents, dark et tortueux.
Même chose avec "Diary Of A Dope Friend" qui prend bien son temps. On fait on dirait une sorte de blues. Mais avec les distos, les petits bruits bizarre et les gesticulations vocales de Marilyn Manson, on est dans une autre atmosphère, moins sympathique, m'voyez ? Une fois encore son registre vocal est épatant.
Mais bon, notez que trois titres, au milieu de démos inachevées et autres délires vocaux, c'est maigre.
Donc, pour le bilan, retenez "Sweet Dream" qui vaut facile la note de 19, mais à l'heure d'Internet et des audios, ce maxi est inutile.
A éviter 6/20 | par Smashead |
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